Blog créé grâce à Iblogyou. Créer un blog gratuitement en moins de 5 minutes.

Léo fait son cinéma

Le Quai des brumes (Marcel Carné, 1938) Posté le Jeudi 30 Avril 2009 à 17h47

Image

Le Quai des brumes
de Marcel Carné

 

 

Synopsis : Un déserteur rencontre une jeune fille, dans un port où il tente de se cacher. Tout de suite, ils tombent amoureux l'un de l'autre. Malheureusement, de mauvais garçons vont croiser leur route et le destin va se montrer inexorable.

 

 

Cette deuxième association Marcel Carné/Jacques Prévert – après Drôle de Drame en 1937 – est celle qui a véritablement établit la renommée de cet admirable duo du cinéma français tout en consacrant un nouveau style qui donna lieu à une série de chefs d’œuvre comme l’on n’en fait malheureusement plus. Le Quai des brumes, illustration remarquable du réalisme poétique que Carné et Prévert ont incarné, selon moi, avec le plus d’ardeur et de talent (à moins que les définitions de ce terme ne se soient justement développées à partir de leurs films), est la représentation désenchantée et pessimiste d’une société française d’avant-guerre pleine de craintes et d’incertitudes. Amour et bonheur ne sont que chimères pour ceux qui se hasardent à y donner vie, inévitablement rattrapés par la triste et glaciale réalité d’un monde auquel on ne peut pas échapper. Profondément déprimant, Le Quai des brumes est malgré tout d’une beauté fascinante que l’on ne peut s’empêcher d’admirer et d’apprécier ; beauté terrible des dialogues de Prévert – qui personnellement me touche comme aucun autre – (même si ils n’atteignent pas à mon goût la quintessence des Enfants du Paradis, il est vrai plus exaltant) ; beauté ténébreuse des images de Carné reflétant la noirceur et l’opacité d’une ville qui symbolise à elle toute seule toute la mélancolie et le mal-être d’une population ; beauté tragique, enfin, des personnages que l’on sent désespérés et abandonnés à la fatalité de leur sort. Jean Gabin, Michèle Morgan, Michel Simon, Pierre Brasseur et tous les autres sont d’ailleurs d’une sincérité et d’une justesse admirables chacun dans leur rôle.

Osmose presque parfaite entre une ambiance que la mise en scène et la photographie traduisent de la plus belle des manières et des dialogues que les acteurs et la musique célèbrent à chaque instant, Le Quai des brumes est le film magnifique d’une époque (il n’est pas le seul) dont on ne retient malheureusement aujourd’hui qu’une seule, mais non moins sublime, réplique.  

Voilà un cinéma que j’aime profondément, qu’il est pourtant de bon ton de ne plus célébrer, mais dont la qualité et la beauté me fascine à une époque où le cinéma français ne m’a rarement paru aussi peu attrayant.

 

 

Image

 

 

Titre : Quai des brumes
Titre original : Quai des brumes
Réalisateur : Marcel Carné
Adaptation et dialogues : Jacques Prévert d’après le roman de Pierre Mac Orlan
Photographie : Eugen Schüfftan
Musique : Maurice Jaubert
Format : Noir et Blanc
Genre : Drame
Durée : 91 min
Pays d'origine : France
Date de sortie : 1938
Distribution : Jean Gabin, Michèle Morgan, Michel Simon, Pierre Brasseur, Edouard Delmont

Un commentaire. Dernier par Je sais cuisiner le 24-07-2013 à 11h47 - Permalien - Partager
Commentaires