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lettres-erstein

littérature française

Rabelais, lettre à Pantagruel Posté le Mardi 18 Mai 2010 à 10h37

 

Rabelais, Pantagruel, lettre de Gargantua à son fils

 

Introduction : Évoquer le contexte politique. Le roi François

Ier et sa soeur Marguerite de Navarre soutiennent les

efforts des lettrés en 1520-1530, encouragent les traductions,

multiplient les autorisations d’imprimer. Les

humanistes ont le sentiment de vivre une époque tout

entière tournée vers le savoir. La lettre est reliée de

manière très lâche au récit, dont le contenu importe plus

que la fonction narrative.

Vocabulaire : précepteurs, l. 6 (= personnes

chargées de l’éducation d’un enfant en dehors

de toute institution scolaire).

Enonciation et genre : genre épistolaire et les indices d’énonciation.

 

Problématique : quelles sont les composantes de l’éducation humaniste

en vue de former une nouvelle génération optimiste et innovatrice ?

 

I Une nouvelle éducation

1- L’optimisme de la Renaissance

Les humanistes ont le sentiment qu’aucun domaine du

savoir ne leur est fermé (structures d’accumulation,

l. 2-3). L’imprimerie (l. 3), offre un accès à tous les écrivains

antiques dont on édite et commente les oeuvres. Accès

au savoir pour tous, même ceux qui en paraissent écartés,

les basses classes sociales (l. 10-11), et les femmes (l. 12).

Le savoir apparaît comme une source de plaisir (je me

délecte, l. 15).

Confiance dans les capacités d’assimilation de l’esprit

humain (voir l’ensemble du programme à partir de l. 23).

Liaison savoir / vertu qui sous-tend tout le programme

encyclopédique d’éducation (l. 20).

 

2- L’enseignement des langues

Deux allusions à la nécessité d’apprendre les langues, un aspect primordial

du programme humaniste, parce que par les langues, mortes ou vivantes,

les savants prennent directement connaissance du savoir antique, sans

passer par les commentaires médiévaux. Source de savoir et de sagesse

(l’atelierde Minerve).

 

3- Un enseignement équilibré entre :

savoir littéraire (littérature grecque et latine) et savoir

scientifique, (géométrie, arithmétique, histoire

naturelle) ;

savoir théorique (connaissance des textes, par coeur

pour les beaux textes, lecture soigneuse des médecins

antiques et arabes, et des savants juifs, l. 41) et

savoir pratique (fréquentation des hommes,

connaissance du monde, dissections).

savoir profane avec toute la littérature antique, et religieux

: le grec sert d’abord à lire le Nouveau Testament

et l’hébreu l’Ancien Testament : une culture composite et syncrétique.

Gargantua affirme se délecter de la lecture

des auteurs antiques, donc païens, pour attendre

l’heure où Dieu l’appellera à ses côtés.

Méfiance vis-à-vis de l’astrologie , art de

l’erreur et de l’analogie, et qui ne s’accorde pas avec un

programme humaniste fondé sur la vérité et sur l’observation

du monde.

4- Le ton de Gargantua à son fils

Fréquence des impératifs (achève, l. 30 ; apprends,

l. 31 ; laisse, l. 31 ; relis, l. 40 ; va, l. 43), des verbes

injonctifs, (je t’engage, l. 19 ; J’entends et je veux, l. 23 ;

je veux, l. 33, 35), et des subjonctifs de souhait ou d’ordre

(Qu’il n’y ait pas, l. 26-27 ; qu’il n’y ait, l. 36 ; que rien

ne te soit, l. 39). Modalité injonctive et ton solennel de la

lettre tempérés par l’appellation mon fils (l. 19), la signature,

ton père (l. 45), et l’affection que l’on pressent tout

au long de la lettre : Gargantua reconnaît son ignorance

passée (l. 15), et affirme le plaisir qu’il prend aujourd’hui

au savoir, je me délecte (l. 15). Il insiste sur la continuité

de l’éducation qu’il propose à son fils : je t’en ai donné

le goût quand tu étais encore jeune (l. 29-30).

Donc le sérieux qu’inspire le souci de dispenser une

bonne éducation, mais non dénué d’une tendresse un peu

austère.

Conclusion

Un ton qui contraste étonnamment avec les autres chapitres

de Rabelais, en particulier dans Pantagruel. Cela

traduit l’intérêt tout particulier que les humanistes attachent

à l’éducation. On trouve ici l’attrait de Rabelais

pour toutes les formes de savoir que son oeuvre entière

laisse transparaître de manière ludique.

 

 

 

3 commentaires. Dernier par L'ours brun en peluche le 12-07-2013 à 10h04 - Permalien - Partager
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