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Non peut-être ?

Oui sans doute ?

Electricité et pétage de plombs… Posté le Jeudi 2 Novembre 2006 à 14h55

Plaçons la genèse de cet épisode à l’instant de la signature du bail de l’appartement.

Nous rencontrons dans le salon Albert et Jacqueline VW (pour respecter le caractère bruxellois, prononcer Véééwééé) pour discuter des modalités pratiques et pécuniaires de notre future installation.

La rencontre est civilisée et permet de nous rassurer quant au sérieux apparent de nos nouveaux propriétaires : l’appartement a récemment été remis à neuf et s’il reste encore quelques menues retouches à réaliser, madame Jacqueline fera appel à son peintre attitré qui fera le nécessaire.

Une visite dans la cuisine suffit à nous confirmer les emplacements pour du gros électroménager, des baies à cet effet étant prévues sous le plan de travail.  Il y a même encore le lave-vaisselle que le locataire précédent essaiera de nous fourguer, avec beaucoup d’insistance mais en vain.  Toutefois, madame Jacqueline nous propose d’utiliser le matériel mis à disposition des locataires, à la cave. Et puis, les machines dans la cuisine ça crée des vibrations qui ne sont pas trop indiquées pour le carrelage, ça peut abîmer, créer des fissures, vous comprenez…  D. et moi nous regardons perplexes mais bon, on fera comme ça et on verra bien pour la suite.

Vient le déménagement où tout se déroule comme il se doit, où nous nous installons petit à petit, où les meubles trouvent leurs places, où les caisses se vident de leur contenu, et il ne nous faut pas très longtemps pour nous sentir chez nous dans cet appartement aux hauts plafonds.

Le petit piment imprévu se produit lorsque nous voulons utiliser les machines situées dans la cave : les locataires du dessus, un couple de hollandais très gentils, ont un bébé, et comme chacun le sait, un bébé, ça use beaucoup de linge…  Le résultat, c’est que la machine commune à l’immeuble est monopolisée en permanence. Chaque intervalle durant laquelle elle est vide donne lieu des luttes sans merci pour griller le malheureux locataire qui aurait mis son linge dans l’appareil sans mettre de programme en route et tourné le dos trop longtemps, ou encore, lancé un programme, mais en ayant commis l’erreur de laisser le tout sans surveillance.  Le vaincu est condamné à voir son linge encore sale ou déjà lavé mais encore humide, relégué au fond d’un vieux panier, attendant son tour, ou pire encore, les moisissures… …Quand le matériel n’est pas en panne…

Nous finissons donc par nous résoudre à faire l’acquisition du matériel adéquat et y allons franchement pour le lave-vaisselle, le lave-linge et le séchoir…  D. réalise un rêve en s’offrant du matériel haut de gamme de marque allemande au magasin de mon oncle H., négociant au nez creux en matériel électroménager.

Nous prenons rendez-vous avec C., mon cousin préféré, pour qu’il vienne installer le matériel.  Quinze jours plus tard, Dominique est au bureau, je suis à l’appartement et C. vient faire les branchements prévus. A cette occasion, on se rend compte que si la cuisine a été refaite avec des emplacements pour les appareils, il n’en est pas de même pour le reste.  Il n’y a visiblement pas les branchements électriques ad hoc et c’est avec moult difficultés que nous parvenons à finaliser les branchements en tirant des câbles à gauche et à droite. Il faudra que je pense à aller voir madame Jacqueline pour lui demander que le nécessaire soit fait.  On fait un test à vide pour vérifier que la vidange se fait bien comme il faut et ça fonctionne, D. sera contente…  Il est pas loin de 17h30 et j’ai un cours du soir commence une demi-heure plus tard. Comme c’est sur son chemin, C. propose de me déposer. 

Le cours a débuté depuis une demi-heure et mon téléphone se met à vibrer… Un message de D., que j’imagine dépitée : " j’ai lancé une première lessive et les plombs ont sauté ! ! ! C’est pareil avec le sèche-linge ! ! !".   Le cours terminé, nous vérifions ensemble le tableau électrique en nous disant qu’effectivement, seize ampères, c’est peu, surtout avec dix concentrés uniquement dans le cabinet de toilettes…

Le lendemain, nous informons madame Jacqueline de l’événement…

"

  • Bonjour madame Jacqueline, nous avons un petit problème d’ordre électrique. Nous venons d’acheter du matériel électroménager et l’installation ne parvient pas à suivre.
  • Et quel type de matériel avez-vous installé ?
  • Lave-linge, sèche-linge, lave-vaisselle.
  • Je vous avais pourtant dit que je n’approuvais pas ce genre de matériel, c’est mauvais pour le carrelage, et puis vous avez tout le matériel à disposition à la cave.
  • Parlons-en de votre matériel, quand il n’est pas en panne, il est impossible de trouver un créneau horaire satisfaisant pour l’utiliser…
  • …Si vous voulez, vous pouvez installer votre matériel dans votre cave ?
  • Vous me voyez descendre et monter des étages pour remplir et vider le lave-vaisselle, vous ? Il y a quand même des emplacements prévus dans la cuisine, non ?
  • De toutes manières, vous me prenez au dépourvu, je vais en parler avec mon mari et je vous rappellerai dès que l’on aura une solution à vous proposer… "

Ils n’ont visiblement pas trouvé de solution car si nous n’avions pas pris l’initiative de les rappeler, nous attendrions toujours.

Les semaines suivantes sont objectivement très frustrantes : vous imaginez avoir de splendides machines ayant l’utilité d’un aquarium et encore sans les poissons, être obligé de faire la vaisselle à la main, et passer vos samedis matins dans un lavoir ? Donc nous tentons une nouvelle offensive :

"

  • Bonjour madame Jacqueline, je me permets de vous rappeler ce problème d’ordre électrique. Avez-vous pu en parler avec votre mari ?
  • Oui, nous en avons parlé, et refaire l’électricité serait tout de même un peu lourd, n’est-ce pas ?
  • Je ne vous demande pas de refaire l’installation, je vous demande d’augmenter la puissance du tableau électrique…
  • Bon, j’en parle avec mon mari et je vous recontacte… "

Après cette dernière conversation, nous avons compris pourquoi les anciens locataires mettaient tant de zèle à tenter de nous vendre leur électroménager qui devait être branché dans les toilettes à dix ou douze mètres de la cuisine. 

Ayant compris que nos protestations polies ne nous mèneraient à rien, nous avons entamé un harcèlement en bonne et due forme.  Le principe était de donner des salves de coups de téléphone à intervalle de deux ou trois jours…  Je commençais par appeler pour venir aux nouvelles et je passais le relais à D., qui, comme si de rien n’était, appelait à son tour pour les mêmes raisons…

Au bout de quinze jours de ce régime, nous avons obtenu une première victoire : Un électricien nous téléphonait pour réaliser un premier travail de déviation des dix ampères des toilettes vers la cuisine.

Mais nous n’étions pas arrivés au bout de nos surprises : si la déviation nous permettait enfin d’utiliser à tour de rôle lave-vaisselle, lave-linge et sèche-linge, l’installation resterait du domaine du provisoire pour quelques mois encore …

Comme il est de coutume de le dire, on fait quoi qu’on peut avec quoi qu’on a et une augmentation de la puissance électrique dans une pièce n’est que le chamboulement d’un équilibre déjà précaire.  Pour résumer le sens de la phrase, les machines fonctionnent dans la cuisine mais le moindre effort électrique sollicité dans la pièce voisine, un coup d’aspirateur par exemple, provoquera un pétage de plombs sur le tableau général.

Bien décidés à faire valoir nos droits et à exiger l’exécution des devoirs de nos propriétaires, D. et moi décidons de monter un dossier : elle prend conseil auprès du service juridique de son entreprise, je m’informe auprès d’un avocat donnant des cours au sein de l’établissement dans lequel je travaille et nous faisons vérifier l’installation par un organisme agréé…

Cette vérification et les éléments juridiques relatifs à cette affaire s’avèreront heureusement catastrophique et imposera malheureusement pour monsieur et madame VW une remise aux normes qui comme nous l’appréhendions, se traduira encore une fois par un parcours du combattant semé d’une impressionnante et inventive série de tentatives destinées à gagner du temps…

Une copie du dossier et d’ultimes menaces de saisir la justice provoqueront le déclic…

Le problème s’était déclaré en décembre, le mois de septembre suivant vit la naissance de notre nouvelle installation électrique…

Et en octobre, nous apprenons que la vente de tous les appartements de l’immeuble avait été confiée à Marc B., agent immobilier…

 

3 commentaires. Dernier par Elever son enfant autrement le 21-07-2013 à 11h28 - Permalien - Partager
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