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Non peut-être ?

Oui sans doute ?

Le jour où George W... Publié le Jeudi 22 Mars 2007 à 10:20:12

Un dimanche… D. part une semaine en Grèce pour son boulot et je dois la déposer à l'aéroport situé à quelques kilomètres à peine de l'appartement. L'avion doit décoller ce soir, on prend la route un peu avant dix-neuf heures… Dix minutes plus tard, nous cherchons un endroit où garer la voiture, et chose faite, prenons le direction des départs…

Un salut aux collègues de mission et après les câlins et bisous de circonstance, c'est long une semaine, me voici de retour à la voiture ; de la voiture à l'autoroute ; un petit détour par le traiteur chinois car je n'ai pas le cœur à me préparer à manger, et me voilà de retour à la maison, à l'affut du sms qui m'annoncera que l'avion s'est posé à l'heure prévue, à l'endroit prévu…

Plateau-repas-télé, un premier message de D. me parvient : avion toujours sur le tarmac, Air Force One doit se poser avec le président des USA à son bord, tout est bloqué ! Mince, on l'avait oublié, celui-là.

Une heure plus tard, nouveau message : c'est bon, le cowboy est sorti de l'aéroport avec son troupeau de vaches, ses veaux, ses chevaux et son banjo, son ceinturon et ses santiags, l'avion va pouvoir décoller…

Finalement, une heure, c'est pas trop exagéré, l'un des hommes les plus puissants au monde vient nous donner des leçons de démocratie, ça ne se passe pas si mal que ça…

Je vais me coucher en me disant que demain, j'ai pas mal de boulot et que je vais profiter du fait que D. est loin pour faire plus d'heures cette semaine.

Je pars plus tôt que d'habitude et j'aime rouler dans Bruxelles lorsqu'il n'y a que très peu de circulation ; au lieu d'écouter les sempiternelles et agressives publicités de la radio entrecoupées d'un peu de musique, je mets un CD, ça me permet de me réveiller en douceur… Je prends ma place dans le trafic, comme dirait l'autre.

J'arrive au bureau, le bâtiment est encore désert, ce qui me donne pour une fois l'occasion d'avancer tranquillement dans mes tâches…

Il est pas loin de huit heures et j'entends arriver les premièr étudiants, l'école se réveille…

Premier coup de fil : Liliane S., la professeure de français, celle que j'aurais aimé connaître dans une classe de cours, me demande de prévenir ses étudiants car elle est bloquée dans les tunnels, c'est vrai que ça lui arrive assez souvent.

Bien au chaud dans mon fauteuil de président, les pieds sur le bureau car le directeur n'a pas encore montré le bout de son chapeau, dégustant mon café et mes croissants, j'ai une pensée émue pour elle, coincée dans son espèce d'objet roulant non identifié, quelque part dans les tunnels sombres et froids chargés de pollution, entre Simonis et Rogier.

Et je me rappelle avec ce léger pincement, cette douleur infime et lointaine qui nous revient à tous lors de certaines pensées, notre première rencontre qui fut des plus éprouvantes, surtout pour moi. Elle faisait partie du jury qui m'a recruté et si la majorité des arbitres me considérait d'un oeil plutôt bienveillant, elle me torturait minutieusement, oserais-je dire avec une pointe de jubilation, telle enfant cruel face à un moustique sans défense, cherchant mes failles, déjouant mes lourdes tentatives de séduction de l'assemblée ; en termes moins polissés, elle me gonflait… sérieusement…

J'ai ensuite été contraint de la cotoyer… Contrainte qui ne dura qu'un temps restreint car comme par magie, selon l'expression, le temps a gommé les nombreuses aspérités de son écorce brute et brutale.

Et j'ai découvert les livres qu'elle avait écrits pour définitivement changer mon fusil d'épaule... Revirement de cent quatre-vingts degrés, demi-tour radical…

Je me suis senti médusé par cette facilité à trouver les mots adéquats, cette manière généreuse de jeter des mots au visage, des images, de la vie, de l'expérience, du bonheur, un fouillis de sensations et d'émotions difficiles à digérer d'un seul repas,… Du plaisir simple de boire son écriture comme on caresse son chat, comme on profite de la chaleur des premiers rayons d'un soleil de printemps, comme on découvre la saveur d'un chocolat auquel on n'avait encore jamais goûté…

Mais revenons à nos moutons, les minutes s'égrènent et cette journée qui avait commencé calmement se transforme en foutoir caractérisé. Soit, il y a des jours comme ça ou on se dit qu'il n'y a qu'à se résigner et attendre que ça passe, vivement ce soir.

Vers dix ou onze heures, tout est revenu à la normale.

La radio m'apprend que les déplacements de monsieur B. imposent un couvre-feu circulatoire dans certaines rues de ma capitale : blackout de la circulation, plus rien ne bouge, les limousines noires passent, et le fourmillement du trafic reprend aussitôt… Mon quartier doit être calme, entre les institutions et l'Otan.

Cinq heures frappent à la porte et il est temps de me rapatrier. J'attends mon duel quotidien avec les embouteillages.

Au début, je subissais les transports en commun, un tram, un métro et un train. J'ai tenu bon une année durant, un exploit quand j'y repense, la marche sous la pluie jusqu'à la station, l'attente du tram 23 ou 90 dans mon cocon, la foule qui s'agglutine, qui se masse et se presse sur les quais comme des pingouins sur une banquise trop petite, attendant désespérément l'arrivée de la diligence, tout en se disant que tout le monde n'y entrera pas. Ensuite la lutte pour trouver une place, même pas assise, le rêve n'est pas permis, juste un trou de souris plus ou moins confortable dans lequel patienter jusqu'à la station de métro. Ensuite toutes ces odeurs, ces odeurs fétides de gens mal lavés, senteurs écoeurantes de cosmétiques rances à sept heures du matin, mélées à une chaleur excessive après le froid de l'extérieur…  Et ces visages, trognes mal réveillées, mal famées, malheureuse, école des fans de la mine la plus patibulaire où tout le monde gagne...

Il faut de la patience jusqu'à la station Montgomery, je descends, déjà de mauvaise humeur, je me fraie un chemin à travers le magma humain qui descend du véhicule, je change de quai et me prépare à attendre la rame de métro, couteau entre les dents.

Douze minutes d'attente, musique d'ascenseur, de plus en plus de monde, à nouveau, vite un peu de lecture, d'évasion…

La rame se pose, et c'est encore et chaque jour le même rituel, carnage antisocial pour s'emparer d'un espace vital, pour saisir une main courante, chacun pour soi, tant pis pour les autres. Ils ne font rien pour moi, je ne fais rien pour eux. On m'écrase les pieds, j'écrase des mains, on me pousse, je tiens bon, vive l'anonymat.

Quinze minutes plus tard, arrivée à la gare centrale…

Traversée du couloir nauséabond avec ses odeurs de vieille pisse, de gaufres chaudes, de tabac froid, de pizzas de la veille, cette grosse sud-américaine qui gratte en chantant un air mélancolique résonnant contre ces murs creux, suburbains, métalliques et grisailleux ; la foule n'y prête même pas attention, après tout ce temps, elle doit faire partie du paysage ; brouhaha de cette société qui vit sa vie, tous ces gens tristes, stressés et pressés, tout ce flot lancinant avec lequel on nous a appris qu'il ne fallait faire qu'un sous peine d'être banni, ne surtout pas s'arrêter, serrer les dents…

Le train a un peu de retard, ça nous change, tiens…

Bon, je descends sur le quai. De toutes manières, attendre ici ou là, quelle différence ? L'odeur est la même…

Voilà le train qui arrive et le film recommence, se frayer un chemin, jouer des coudes, trouver un compartiment tranquille et enfin une place assise.

Quatre arrêts plus loin, j'ai de la chance s'il ne pleut pas, encore quelques centaines de mètres à pied et me voici arrivé à destination.

Heureusement, c'est loin tout ça…

Il est cinq heures et je décide qu'il est temps de me rapatrier vers mon chez moi.

Je monte dans ma voiture et bien qu'il me faille environ trois quarts d'heure pour rentrer, je suis content d'être dans mon univers, dans ma bulle…

Compte tenu des évènements de la journée, j'allume la radio pour m'enquérir des problèmes de circulation.

Visiblement, c'est bloqué partout.  Je tenterai donc de me frayer un chemin par un itinéraire inédit, au point où j'en suis, j'ai à manger et à boire, allons-y gaiement…

Une heure plus tard, je suis toujours bloqué dans un tunnel, rempli de gaz d'échappements, j'ai l'impression que je vais mourir asphyxié par cette fumée bleue et je hais ce type qui vient nous donner des leçons de morale sous prétexte q'on n'a pas voulu le suivre dans ce pays lointain…  Ah oui, le pétrole...

Aujourd'hui Bruxelles est loin. On vit dans ce qu'on appelle la France profonde, un peu au sud de Limoges. Plus d'embouteillages pour aller bosser, juste quelques paysages joliment vallonnés, d'élégantes vaches limousines profitant du soleil dans leurs prés, peut-être un feu rouge pour entrer en ville, c'est ça les embouteillages ici.

On en profite mais je n'aime toujours pas ce type avec des santiags et un ceinturon…

...Et j'attends toujours les prochains livres de Liliane S.

Afficher le commentaire. Dernier par Préparer à manger le 24-07-2013 à 11h40 - Permalien - Partager

J'ai un peu honte de devoir avouer qu'il m'arrive de prendre la voiture pour faire sept ou huit cents mètres, mais ce jour de décembre, le climat de mon foutu plat pays nous gratifiait une fois encore de ce climat exclusif dont il a le secret : pluie, vent et froid.

Ma collègue et moi mourrions de faim et alors que je ma garais en salivant à l'idée de dévorer un sandwich au roti de porc, moutarde, crudités, le tout accompagné d'une boulette dont ce boucher-charcutier gardait religieusement le secret, mon portable se mit à vibrer.

Occupé à manœuvrer le volant, je ne répondis pas, terminai mon créneau et attendis le signalement du message, si signalement il y avait…

" Bonjour monsieur, c'est Françoise S., votre propriétaire, je vous appelais afin de vous signaler que la copropriété s'était réunie il y a quelques jours et que le décompte annuel des charges avait été établi… "

-Il était grand temps, me dis-je, il me semblait bien que ces charges étaient un peu élevées à notre goût…

" … Alors voilà, vous risquez de ne pas être très content à l'idée d'apprendre que vous et votre femme consommez le plus dans l'immeuble et que suite à l'augmentation des prix du pétrole… "

-C'est normal que l'on consomme le plus, depuis la vente, la moitié de l'immeuble est vide pour cause de travaux, la voisine d'à côté vit seule, la voisine du dessous aussi et les voisins du dessus, ma foi, ils ne se lavent visiblement pas, donc ne doivent pas en consommer trop, de l'eau chaude…

" … Je ne vous apprendrai pas non plus que la gestion de l'immeuble réalisée de manière fantaisiste pas les anciens propriétaires était plus qu'éloignée de la réalité et que… "

-Bon, viens en peut-être au fait, maintenant…

" … Et que donc, monsieur B. a décidé de réexaminer attentivement toutes les consommations et tous les frais liés au bon fonctionnement de l'immeuble… "

-Si Marc B. s'en mêle, maintenant, fuyons, tous aux abris ! ! ! Qu'il fait gris aujourd'hui, je me disais bien ce matin qu'il y a de ces matins où le combat entre les plumes du duvet et le pas de plomb du travailleur en route sous la pluie vers son destin quotidien qui ne trouve pas de juste épilogue…

" … Et je vous rappelle aussi qu'il y a maintenant un peu plus de deux ans que vous vivez dans l'appartement, dix-huit mois que j'en suis propriétaire et aucun décompte n'a jamais été produit… "

-Au fait, poulette, viens en au fait : combien vas-tu nous réclamer ? ? ?

" … Et bien entendu, je vous envoie ce jour des copies du bilan annuel de la copropriété qui détailleront l'ensemble du… "

-Qu'il est long ce message, il y a déjà de la buée sur les vitres intérieures de la voiture…

Ou peut-être est-ce moi qui commence à dégager de la chaleur ?

" … Et que selon les décomptes établis, vous m'êtes redevable d'une somme qui avoisine les deux mille euros… "

-Glurp ! Comment ? Combien ?

" … Et je vous saurais gré de ne pas trop tarder à me régler cette somme… "

-Bien sûr, je fais un chèque de suite. A quel ordre ?…

Un peu dépité, j'en oublie de demander la boulette qui accompagne mon habituel repas et je retourne manger, l'appétit coupé, avec mes collègues pour leur faire partager ma douleur et ébaucher un plan de repli stratégique avec D.

Premièrement, nous attendrons les bilans afin de les analyser dans les moindres détails avec une méfiance circonstanciée.

Quelques jours plus tard, les tableaux de chiffres nous parviennent comme prévu et nous ouvrons des yeux de merlans face à l'odeur d'embrouille frite qui se dégage déjà de l'enveloppe.

Connaissant les méthodes du pistolet qui a réalisé les calculs, méthodes à la " rien vu, rien entendu, rien compris, et j'embrouille tout le monde ", il nous faudra quelques soirées d'intense méditation pour parvenir à comprendre la logique de ses comptes et nous remarquerons déjà une première erreur qui, reconnaissons-le, ne vient pas de lui :

La somme que Françoise S. nous réclame ne prend pas en compte les charges que nous lui avons versées depuis qu'elle est notre propriétaire.

Nous commençons par diviser l'addition presque par deux, ça va déjà beaucoup mieux…

En épluchant les nombreuses strates de ces tableaux chiffrés, nous découvrons encore quelques points obscurs et discutables, ce qui nous décidera à tout reprendre depuis le début.

Tiens, c'est bizarre, le prix de l'eau a doublé en un an alors que la consommation est demeurée sensiblement identique…

Un élan de curiosité me pousse de téléphoner à Marc B. qui m'explique que s'il se charge bien des calculs des charges nécessaires à l'entretien de l'immeuble, c'est un autre prestataire qui s'occupe des coûts de consommation des appartements, prestataire dont il me transmet les coordonnées.

Après les avoir contactés, il ne faut pas plus de trois minutes à la madame pour constater qu'on a oublié d'enlever la consommation d'eau de l'année précédente de l'addition et que cela change tout, une différence considérable…

Merci d'avoir soulevé le problème, monsieur, je vais signaler l'erreur à monsieur B., qui devra refaire ses tableaux…

C'est vrai que ça fait une vache de différence… Et en recalculant pour l'ensemble de l'immeuble, ça nous fait environ trois mille euros en moins…

Le soir venu et de retour à l'appartement, D. et moi nous empressons de prévenir les autres locataires et je me demande comment Françoise S. prendra la chose.

Assez mal à dire vrai…

Nous laissons les fêtes se passer, la nouvelle année arrive, D. part travailler à Limoges.

De mon côté, encore trois mois à tirer au boulot et on videra l'appartement pour la même date.

Il s'en suit une succession d'emails, de recommandés et de coups de téléphone, âpres et amères négociations pour enfin parvenir à un arrangement financier : si nous vidons les lieux pour la mi-mars, Françoise S., dans toute sa bonté, laissera tomber une partie de la somme… Un mauvais arrangement valant toujours mieux qu'une longue procédure en justice depuis un pays étranger, nous acceptons.

Un problème de réglé, un autre se présente, nous sommes près de la fin du mois de janvier, il va falloir trouver de quoi nous loger en moins de deux mois.

Ce ne sera pas une mince affaire…

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Marc B., 45 ans, dans l'immobilier Publié le Vendredi 15 Décembre 2006 à 16:27:12

Un premier chapitre consacré à la saga Marc B., personnage qui nous empoisonna l'existence de nombreux mois durant.

Il est de ces personnes qui…Bon, soit

Episode 1 – Pour une poignée de dollars…

Ce jour-là, en rentrant du bureau, je suis très surpris de la teneur d'une missive trouvée dans la boîte aux lettres et dans laquelle Marc B., agent immobilier de son état, m'informe qu'il a été mandaté par Albert et Jacqueline VW pour vendre les appartements de l'immeuble.

Un coup de téléphone à l'intéressé ne fait que confirmer mes craintes : l'appartement dans lequel nous habitons depuis un an et des poussières est à vendre pour la somme de 147500 euros… Pas encore trop cher au vu du marché mais il faut les sortir tout de même. Mais pas de panique, me dit-il, il pense trouver quelqu'un susceptible d'acheter pour investir.

La première visite aura lieu quelques jours plus tard, et au cours de celle-ci, D. et moi découvrons incrédules les usages d'une profession que l'on nous avait pourtant décrite comme véreuse, mais qui demeurait occulte à nos yeux encore chastes.

A peine met-il un pied dans le vestibule que Marc B., accompagné d'un prétendu client (son associé, donc) nous signale avec une scélératesse teintée de grossièreté que dès l'acte de vente signé, nous aurons trois mois pour " dégager avec nos affaires "…

Le ton monte et nous lui faisons part de notre intention de nous renseigner sur la véracité juridique de ses dires.

La visite est courte mais instructive.

Les semaines suivantes, nous parvenons à trouver un terrain d'entente pour faciliter les visites des acheteurs potentiels et nous voyons défiler différentes catégories socio-professionnelles, en faisant contre mauvaise fortune bon cœur…

Il n'est pas toujours agréable d'avoir du monde dans son salon à l'heure des repas.

Après quelques semaines de ce rythme, l 'appartement est finalement vendu à Françoise S., une jeune femme roulant en Jaguar,qui, à notre soulagement, ne recherche qu'à réaliser un investissement.

Rien ne changera pour nous, le loyer restera identique, les charges également... jusqu'au prochain ajustement… le rêve, quoi !

Une bonne nouvelle, finalement car Marc B., qui a réussi à racheter pour lui quelques appartements de l'immeuble réalise quelques menus travaux…

Et impose aussi quelques changements à ses nouveaux locataires : la fille de Jacqueline et Albert, qui vivait avec son compagnon au troisième, est contrainte de redescendre au deuxième, après les transformations.  Nous apprendrons par hasard le montant du nouveau loyer de nos involontaires voisins de palier : près de quarante pourcent d'augmentation !  Ca coûte cher, la peinture, dis donc !

Episode 2 – La cave se rebiffe

Je m'en souviens comme si c'était hier : un mercredi de juin, je recevais un coup de fil de Marc B. qui désirait m'entretenir d'un problème relatif à la copropriété.

Suite à nos précédentes recontres qui s'étaient soldées par une antipathie réciproque , j'aspirais à limiter nos relations au strict nécessaire. Je lui proposai de le rappeler ultérieurement dans la journée, ce que je n'avais nullement l'intention de faire, mais faut-il le dire.

Une heure plus tard, comme je ne m'étais pas encore manifesté, Marc B. m'appelait à nouveau…  Je n'apprécie aucune forme de harcèlement et décidai donc de faire preuve de mauvaise volonté manifeste.

Pour le plus grand malheur des occupants de l'immeuble, la gérance de la copropriété lui avait été confiée et ce dernier avait décidé de remettre de l'ordre dans une organisation qui était demeurée jusqu'alors inexistante.

Pour commencer, il faudrait procéder à une redistribution des caves, réattribution équitable, ce en quoi je lui demandai ce que voulait dire le terme équitable, selon lui. Explications un peu vaseuses et je lui dis un peu irrité que de toutes manières, on partait en vacances et que bref, ce serait bien qu'il me rappele à notre retour lorsqu'il aurait trouvé une bonne définition du mot équité.

Dès notre retour des hautes Alpes, Marc B. se rappelle à notre bon souvenir, et toujours sans arguments valables, me propose, ou plutôt, m'ordonne de déménager le contenu de notre cave vers une autre cave, ou devrais-je dire un cagibi à la porte détruite et à l'odeur douteuse car c'est sous cette pièce que transitent les eaux usées de l'immeuble…  Les rats peut-être aussi...

Je dois avouer que j'ai également assez mal reçu l'idée selon laquelle D. et moi étions les seuls locataires à devoir changer de "local".  et j'annonçai péremptoirement à Marc B. de bien vouloir s'adresser à Françoise S. car il était hors de question de prendre la moindre initiative sans l'aval de notre nouvelle propriétaire…

Le soir venu, nous nous empressâmes de contacter Françoise S. dans le but de saper l'éventuel crédit qu'elle pourrait accorder aux idées de Marc B.

Hasard de la vie ? Il se fait que le soir même, madame D.B., notre voisine de palier qui, il faut bien l'avouer, était un peu bizarre, venait se plaindre chez nous du fait qu'elle n'avait plus de cave à elle…

Pour replacer les choses dans leur contexte, décrivons le rez-de-chaussée de l'immeuble à la période de notre arrivée :

Comme dans chaque immeuble, après avoir poussé la porte donnant sur la rue, vous pénétrez dans un hall d'entrée, spacieux et agréable, avec des boîtes aux lettres, une banquette recouverte de cuir, quel luxe.

Si vous avez votre césame, vous êtes autorisé(e) à passer la seconde porte et à votre droite, vous avez la possibilité d'accéder aux caves, il doit y en avoir, une, deux, trois, quatre, cinq, six, plus un réduit puant pour les poubelles…

Mais il y a pourtant neuf appartement dans l'immeuble, me direz-vous ?

Soit, les six caves se trouvent à votre droite, mais tout droit, vous trouverez trois caves supplémentaires accolées au petit studio du concierge de de sa femme…

Nos deux concierges sont des gens adorables, la quatre-vingtaine, prompts à rendre service, prenant soin de l'immeuble en échange de leur loyer, c'était leur arrangement avec Jacqueline et Albert…  L'immeuble est toujours propre, ils rendent service à tout le monde, sont toujours souriants, enfin presque, c'est comme partout.  C'est vrai qu'avec une petite retraite et des petits-enfants que l'on aime gâter, il est difficile de joindre les deux bouts… Et puis nos deux concierges ont fini par être mis à la rue le jour où Marc B. a racheté leur tout petit studio.

D'où la complainte de madame D.B.

Il faut dire que sa cave était l'une des trois accolées au studio désormais vide du rez-de-chaussée et que comme un studio, c'est plutôt petit, et que ma foi, trois caves réunies, c'est plutôt grand, Marc B. a ordonné à ses ouvriers travaillant au noir d'exploser les cloisons pour gagner un peu d'espace et donc augmenter les loyers.  Sans demander l'avis de personne, bien entendu.

Le problème, c'est que madame D.B. n'étant pas au courant des projets de travaux a constaté un beau jour que le contenu de sa cave qui n'avait pas été déterioré lors de la destruction des cloisons avait tout bonnement été " emprunté " par des ouvriers indélicats.

D'où la raison de son indignation " courroucée et roucoulante et entre nous ", humeur tellement belge et que j 'avais tant de mal à décrire avant de m'être éloigné de la patrie des moules frites.. Comme le recul fait parfois bien les choses…

Pour en revenir à nos moutons, la pauvre madame D.B. n'ayant plus de cave et ayant fait la remarque à sa propriétaire, qui comme nous l'apprendrions plus tard, n'était autre que la petite amie de Marc B., comptait sur notre bonté d'âme pour vider notre cave qui lui était désormais destinée.

Elle évoqua un fugitif instant l'idée de déposer ses affaires épargnées par les événements dans la cave qui nous était nouvellement attribuée, ce qui nous éviterait pas mal de désagréments inutiles. Mauvaise idée non suivie d'effet...

Bref, la voisine s'en mélait à présent, l'étau se resserrait inéluctablement et je nous voyais déjà en bas de l'immeuble, tels des bœufs, en train de transférer tous ces cartons vides, ces bouteilles pleines qui inexorablement, s'étaient accumulés en strates infinies et qui ne demandaient rien à personne, qui ne voulaient pas qu'on les dérange, et qui maudiraient sûrement Marc B. et sa compagne d'avoir été dérangées en plein bonheur.

Et le coup de grâce arriva le lendemain, asséné par Françoise S.

Je le lui avais pourtant dit, vous êtes tombée sur un escroc, je vous aurai prévenue, vous finirez par vous en mordre les doigts…

Je pense qu'elle doit encore se les mordre, si elle en a toujours...

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Electricité et pétage de plombs… Publié le Jeudi 2 Novembre 2006 à 14:55:28

Plaçons la genèse de cet épisode à l’instant de la signature du bail de l’appartement.

Nous rencontrons dans le salon Albert et Jacqueline VW (pour respecter le caractère bruxellois, prononcer Véééwééé) pour discuter des modalités pratiques et pécuniaires de notre future installation.

La rencontre est civilisée et permet de nous rassurer quant au sérieux apparent de nos nouveaux propriétaires : l’appartement a récemment été remis à neuf et s’il reste encore quelques menues retouches à réaliser, madame Jacqueline fera appel à son peintre attitré qui fera le nécessaire.

Une visite dans la cuisine suffit à nous confirmer les emplacements pour du gros électroménager, des baies à cet effet étant prévues sous le plan de travail.  Il y a même encore le lave-vaisselle que le locataire précédent essaiera de nous fourguer, avec beaucoup d’insistance mais en vain.  Toutefois, madame Jacqueline nous propose d’utiliser le matériel mis à disposition des locataires, à la cave. Et puis, les machines dans la cuisine ça crée des vibrations qui ne sont pas trop indiquées pour le carrelage, ça peut abîmer, créer des fissures, vous comprenez…  D. et moi nous regardons perplexes mais bon, on fera comme ça et on verra bien pour la suite.

Vient le déménagement où tout se déroule comme il se doit, où nous nous installons petit à petit, où les meubles trouvent leurs places, où les caisses se vident de leur contenu, et il ne nous faut pas très longtemps pour nous sentir chez nous dans cet appartement aux hauts plafonds.

Le petit piment imprévu se produit lorsque nous voulons utiliser les machines situées dans la cave : les locataires du dessus, un couple de hollandais très gentils, ont un bébé, et comme chacun le sait, un bébé, ça use beaucoup de linge…  Le résultat, c’est que la machine commune à l’immeuble est monopolisée en permanence. Chaque intervalle durant laquelle elle est vide donne lieu des luttes sans merci pour griller le malheureux locataire qui aurait mis son linge dans l’appareil sans mettre de programme en route et tourné le dos trop longtemps, ou encore, lancé un programme, mais en ayant commis l’erreur de laisser le tout sans surveillance.  Le vaincu est condamné à voir son linge encore sale ou déjà lavé mais encore humide, relégué au fond d’un vieux panier, attendant son tour, ou pire encore, les moisissures… …Quand le matériel n’est pas en panne…

Nous finissons donc par nous résoudre à faire l’acquisition du matériel adéquat et y allons franchement pour le lave-vaisselle, le lave-linge et le séchoir…  D. réalise un rêve en s’offrant du matériel haut de gamme de marque allemande au magasin de mon oncle H., négociant au nez creux en matériel électroménager.

Nous prenons rendez-vous avec C., mon cousin préféré, pour qu’il vienne installer le matériel.  Quinze jours plus tard, Dominique est au bureau, je suis à l’appartement et C. vient faire les branchements prévus. A cette occasion, on se rend compte que si la cuisine a été refaite avec des emplacements pour les appareils, il n’en est pas de même pour le reste.  Il n’y a visiblement pas les branchements électriques ad hoc et c’est avec moult difficultés que nous parvenons à finaliser les branchements en tirant des câbles à gauche et à droite. Il faudra que je pense à aller voir madame Jacqueline pour lui demander que le nécessaire soit fait.  On fait un test à vide pour vérifier que la vidange se fait bien comme il faut et ça fonctionne, D. sera contente…  Il est pas loin de 17h30 et j’ai un cours du soir commence une demi-heure plus tard. Comme c’est sur son chemin, C. propose de me déposer. 

Le cours a débuté depuis une demi-heure et mon téléphone se met à vibrer… Un message de D., que j’imagine dépitée : " j’ai lancé une première lessive et les plombs ont sauté ! ! ! C’est pareil avec le sèche-linge ! ! !".   Le cours terminé, nous vérifions ensemble le tableau électrique en nous disant qu’effectivement, seize ampères, c’est peu, surtout avec dix concentrés uniquement dans le cabinet de toilettes…

Le lendemain, nous informons madame Jacqueline de l’événement…

"

  • Bonjour madame Jacqueline, nous avons un petit problème d’ordre électrique. Nous venons d’acheter du matériel électroménager et l’installation ne parvient pas à suivre.
  • Et quel type de matériel avez-vous installé ?
  • Lave-linge, sèche-linge, lave-vaisselle.
  • Je vous avais pourtant dit que je n’approuvais pas ce genre de matériel, c’est mauvais pour le carrelage, et puis vous avez tout le matériel à disposition à la cave.
  • Parlons-en de votre matériel, quand il n’est pas en panne, il est impossible de trouver un créneau horaire satisfaisant pour l’utiliser…
  • …Si vous voulez, vous pouvez installer votre matériel dans votre cave ?
  • Vous me voyez descendre et monter des étages pour remplir et vider le lave-vaisselle, vous ? Il y a quand même des emplacements prévus dans la cuisine, non ?
  • De toutes manières, vous me prenez au dépourvu, je vais en parler avec mon mari et je vous rappellerai dès que l’on aura une solution à vous proposer… "

Ils n’ont visiblement pas trouvé de solution car si nous n’avions pas pris l’initiative de les rappeler, nous attendrions toujours.

Les semaines suivantes sont objectivement très frustrantes : vous imaginez avoir de splendides machines ayant l’utilité d’un aquarium et encore sans les poissons, être obligé de faire la vaisselle à la main, et passer vos samedis matins dans un lavoir ? Donc nous tentons une nouvelle offensive :

"

  • Bonjour madame Jacqueline, je me permets de vous rappeler ce problème d’ordre électrique. Avez-vous pu en parler avec votre mari ?
  • Oui, nous en avons parlé, et refaire l’électricité serait tout de même un peu lourd, n’est-ce pas ?
  • Je ne vous demande pas de refaire l’installation, je vous demande d’augmenter la puissance du tableau électrique…
  • Bon, j’en parle avec mon mari et je vous recontacte… "

Après cette dernière conversation, nous avons compris pourquoi les anciens locataires mettaient tant de zèle à tenter de nous vendre leur électroménager qui devait être branché dans les toilettes à dix ou douze mètres de la cuisine. 

Ayant compris que nos protestations polies ne nous mèneraient à rien, nous avons entamé un harcèlement en bonne et due forme.  Le principe était de donner des salves de coups de téléphone à intervalle de deux ou trois jours…  Je commençais par appeler pour venir aux nouvelles et je passais le relais à D., qui, comme si de rien n’était, appelait à son tour pour les mêmes raisons…

Au bout de quinze jours de ce régime, nous avons obtenu une première victoire : Un électricien nous téléphonait pour réaliser un premier travail de déviation des dix ampères des toilettes vers la cuisine.

Mais nous n’étions pas arrivés au bout de nos surprises : si la déviation nous permettait enfin d’utiliser à tour de rôle lave-vaisselle, lave-linge et sèche-linge, l’installation resterait du domaine du provisoire pour quelques mois encore …

Comme il est de coutume de le dire, on fait quoi qu’on peut avec quoi qu’on a et une augmentation de la puissance électrique dans une pièce n’est que le chamboulement d’un équilibre déjà précaire.  Pour résumer le sens de la phrase, les machines fonctionnent dans la cuisine mais le moindre effort électrique sollicité dans la pièce voisine, un coup d’aspirateur par exemple, provoquera un pétage de plombs sur le tableau général.

Bien décidés à faire valoir nos droits et à exiger l’exécution des devoirs de nos propriétaires, D. et moi décidons de monter un dossier : elle prend conseil auprès du service juridique de son entreprise, je m’informe auprès d’un avocat donnant des cours au sein de l’établissement dans lequel je travaille et nous faisons vérifier l’installation par un organisme agréé…

Cette vérification et les éléments juridiques relatifs à cette affaire s’avèreront heureusement catastrophique et imposera malheureusement pour monsieur et madame VW une remise aux normes qui comme nous l’appréhendions, se traduira encore une fois par un parcours du combattant semé d’une impressionnante et inventive série de tentatives destinées à gagner du temps…

Une copie du dossier et d’ultimes menaces de saisir la justice provoqueront le déclic…

Le problème s’était déclaré en décembre, le mois de septembre suivant vit la naissance de notre nouvelle installation électrique…

Et en octobre, nous apprenons que la vente de tous les appartements de l’immeuble avait été confiée à Marc B., agent immobilier…

 

Afficher les 3 commentaires. Dernier par Elever son enfant autrement le 21-07-2013 à 11h28 - Permalien - Partager
Jeune couple téléphone maison Publié le Mercredi 4 Octobre 2006 à 09:40:06

 

Suite aux nombreux dégâts provoqués par Bob, D. et moi nous sommes mis à la recherche d'un autre appartement, un peu plus grand aussi.

Notre budget verrouillé, la région bruxelloise quadrillée, le Vlan du samedi ouvert sur la table, nous arrangeâmes quelques rendez-vous. Les quelques nécessaires visites stériles éprouvées, nous avons trouvé de quoi nous loger et nous prévoyions d'emménager fin octobre, début novembre.

Devant récupérer de nombreux meubles de famille, D. faisait le tri dans la maison de ses parents et c'est tout seul que je pris possession des clés le 28 octobre.

J'avais engagé un brocanteur, son assistant polonais et son camion, réquisitionné deux copains pour transférer mes affaires.  En une matinée, mon ancien appartement avait été vidé et les meubles et caisses avaient été montés dans notre nouvelle demeure, avec moult efforts, l'ascenseur était malheureusement en panne.  D. avait prévu d'arriver le premier novembre, suivie par ses affaires le lendemain et j'employai le temps restant à disposer des lieux.

Quelque temps avant le déménagement, j'avais demandé à la compagnie nationale de téléphone de transférer la ligne sur la nouvelle adresse pour le 29 octobre.

Parfois les évènements s'emboîtent bien, à la manière d'un puzzle mais j'admets qu'il y a parfois des ratés.  Si l'image est belle, tant mieux, mais de temps à autre, elle ne l'est pas vraiment et peut ressembler à une sorte de cafardeux capharnaüm, une inusitée usine à gaz ou encore avoir les couleurs lourdes d'un ciel de plomb... 

Ils annonçaient une promotion pour les déménagements : transfert et installation de prises supplémentaires « gratuits si vous en faites la demande avant la fin de l'année ! ».

L'appartement étant plus grand que le précédent, l'une des pièces pourrait servir à la fois de chambre d'amis et de bureau, profitons de l'aubaine.

Je suis en train de vider des caisses lorsque mon portable sonne.  Au bout du fil, un employé de la dite entreprise me signale qu'il désirerait effectuer les travaux prévus, qu'il a déjà sonné deux ou trois fois mais que personne ne répond… 

Tiens, me demandé-je, la sonnette ne fonctionnerait-elle pas ?  Il faudrait le signaler à notre nouveau propriétaire.

Je descends au rez-de-chaussée. Personne…

Je rappelle le monsieur et on s'aperçoit qu'il s'est rendu à l'ancienne adresse…et que pressé par son planning, il ne peut malheureusement pas venir aujourd'hui.  Je dois rappeler la société pour signaler l'erreur, ce que je m'empresse de faire, d'autant que l'ancien appartement est déjà occupé et que je n'ai pas envie que le locataire qui me remplace ait l'excellente idée de passer des coups de fil au Japon.

Excès de procédures ? Bureaucratie ? Incompétence ? Rite vaudou ?  Je n'en saurai jamais rien…

Toujours est-il qu'il aura fallu plus de trois semaines pour que la ligne téléphonique soit transférée et que je ne reçus jamais les coordonnées nécessaires à la connexion adsl que j'avais commandée.

Bon, d'accord, le technicien a tout de même fini par arriver à la bonne adresse et on a même le téléphone dans le bureau.  Mais toujours pas d'adsl...

Soit, les mois passent et malgré mes récurrentes récriminations, il n'y a pas de solution possible, problèmes techniques dus à je ne sais quoi.  Ou peut-être...avant le déménagement, ma connexion était assurée par un fournisseur d'accès concurrent qui avait visiblement beaucoup de mal à garantir une connexion permanente et régulière, avec des coupures intempestives du signal.  C'est pour cela que j'avais décidé de changer de crèmerie, contre une augmentation substantielle du montant de l'abonnement.

Je me fais une raison en allant patiemment squatter des ordinateurs à gauche, à droite, pour récupérer mes emails et pour leur rappeler régulièrement que j'existe…

 

Fin du mois de décembre, nous descendons en Champagne pour les fêtes de fin d'année et à notre retour, parmi le tas de courrier, un cadeau inattendu de début d'année : une facture d'à peu près quatre cents euros, pardon du peu de précisions, mais au point où on en est, nous ne nous soucierons plus des menus détails.

Sont facturés le transfert de la ligne, l'installation de la prise supplémentaire, deux mois d'abonnement, deux mois d'adsl,…

Après de simples calculs, mais ça c'était gratuit, et puis ça on l'a même pas eu, et puis ils ont même facturé le déplacement du technicien à la mauvaise adresse, nous parvenons à diviser le montant de la facture par six, l'acquittons monnaie sonnée et trébuchée, et en profitons pour mettre tout cela par écrit, l'envoyer par recommandé avec accusé de réception car on n'est jamais trop prudent, pour finalement essayer de téléphoner au redouté et redoutable service clientèle.

Avez-vous déjà fait l'expérience de ces nouveaux standards téléphoniques numériques ?

« Si vous désirez continuer en Français, pressez la touche 3…

Si vous désirez un renseignement concernant…, pressez la touche 1

Si vous désirez un renseignement concernant…, pressez la touche 2

Si vous désirez un renseignement concernant…, pressez la touche 3

Si vous désirez un renseignement concernant…, pressez la touche 4

Etc… ».

Ça a déjà un côté énervant lorsque vous avez un litige à régler, mais leur musique de supermarché est tellement casse-pieds que c'en est presque un appel au meurtre du combiné téléphonique par défenestration…  Obligé de mettre le haut-parleur pour ne plus être obligé de supporter ces vieux tubes de Richard Clayderman au son de crécelle numérique dans les oreilles, ça en devient hypnotique tendance négative et irritante…  Après vingt minutes, je me dis que j'ai d'autres chats à fouetter, d'autres courses, ou de la cuisine à faire et je raccroche en maudissant la technologie moderne. 

On essaie encore pendant deux ou trois jours durant lesquels nous recevons un rappel concernant la facture de quatre cents euros et finalement, un soir, le téléphone sonne. D. décide de décrocher et, bonheur tant attendu, c'est un responsable commercial qui se trouve à l'autre bout du fil.

Si tu ne peux pas aller jusqu'à eux, c'est pas grave, ils viendront jusqu'à toi !

Après maintes explications, le monsieur consent, non sans une magnanimité théatrale, à faire le geste espéré, laisse tomber une partie de l'ardoise pour que tout le monde soit content.

Par la même occasion, nous lui demandons ce qu'il en est de la connexion adsl, il nous rétorque que « Ah mais vous avez reçu vos login et mot de passe par la poste voici déjà quelques semaines, je ne peux rien faire pour vous à part demander au service concerné de vous renvoyer tout le nécessaire… ».

Soulagement infini, fin de la marche forcée dans des abysses occultes et très profondes…

Le problème s'est évanoui comme il était né. 

Hasard du calendrier, la même semaine, une enveloppe nous parvient de l'étranger, contenant le courrier égaré quelques semaines plus tôt avec les fameux login et mot de passe.  Dans l'enveloppe, la carte de visite d'un diplomate avec la mention « courrier transféré par erreur en Tanzanie… »

Si en plus la Poste s'y met, où va la Belgique ?

 

Deux mois plus tard, sans avoir reçu de facture auparavant, nous recevons un rappel, majoré de sept ou huit euros.  Il en va de même pour la facture suivante…  Et pour la suivante également, jusqu'à ce que nous nous décidions à affronter à nouveau le terrible service commercial, son terminal et sa musique de Richard Clayderman…

Plaintes en tous genres et haussements de ton finissent par nous amener à obtenir un moyen de consulter notre facture via le web. 

A partir de ce jour, nous ne recevrons curieusement plus de rappels de factures mais serons néanmoins considérés comme de mauvais payeurs.

 

Afficher le commentaire. Dernier par Thomas le 04-10-2006 à 14h19 - Permalien - Partager