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Non peut-être ?

Oui sans doute ?

Marc B., 45 ans, dans l'immobilier Posté le Vendredi 15 Décembre 2006 à 16h27

Un premier chapitre consacré à la saga Marc B., personnage qui nous empoisonna l'existence de nombreux mois durant.

Il est de ces personnes qui…Bon, soit

Episode 1 – Pour une poignée de dollars…

Ce jour-là, en rentrant du bureau, je suis très surpris de la teneur d'une missive trouvée dans la boîte aux lettres et dans laquelle Marc B., agent immobilier de son état, m'informe qu'il a été mandaté par Albert et Jacqueline VW pour vendre les appartements de l'immeuble.

Un coup de téléphone à l'intéressé ne fait que confirmer mes craintes : l'appartement dans lequel nous habitons depuis un an et des poussières est à vendre pour la somme de 147500 euros… Pas encore trop cher au vu du marché mais il faut les sortir tout de même. Mais pas de panique, me dit-il, il pense trouver quelqu'un susceptible d'acheter pour investir.

La première visite aura lieu quelques jours plus tard, et au cours de celle-ci, D. et moi découvrons incrédules les usages d'une profession que l'on nous avait pourtant décrite comme véreuse, mais qui demeurait occulte à nos yeux encore chastes.

A peine met-il un pied dans le vestibule que Marc B., accompagné d'un prétendu client (son associé, donc) nous signale avec une scélératesse teintée de grossièreté que dès l'acte de vente signé, nous aurons trois mois pour " dégager avec nos affaires "…

Le ton monte et nous lui faisons part de notre intention de nous renseigner sur la véracité juridique de ses dires.

La visite est courte mais instructive.

Les semaines suivantes, nous parvenons à trouver un terrain d'entente pour faciliter les visites des acheteurs potentiels et nous voyons défiler différentes catégories socio-professionnelles, en faisant contre mauvaise fortune bon cœur…

Il n'est pas toujours agréable d'avoir du monde dans son salon à l'heure des repas.

Après quelques semaines de ce rythme, l 'appartement est finalement vendu à Françoise S., une jeune femme roulant en Jaguar,qui, à notre soulagement, ne recherche qu'à réaliser un investissement.

Rien ne changera pour nous, le loyer restera identique, les charges également... jusqu'au prochain ajustement… le rêve, quoi !

Une bonne nouvelle, finalement car Marc B., qui a réussi à racheter pour lui quelques appartements de l'immeuble réalise quelques menus travaux…

Et impose aussi quelques changements à ses nouveaux locataires : la fille de Jacqueline et Albert, qui vivait avec son compagnon au troisième, est contrainte de redescendre au deuxième, après les transformations.  Nous apprendrons par hasard le montant du nouveau loyer de nos involontaires voisins de palier : près de quarante pourcent d'augmentation !  Ca coûte cher, la peinture, dis donc !

Episode 2 – La cave se rebiffe

Je m'en souviens comme si c'était hier : un mercredi de juin, je recevais un coup de fil de Marc B. qui désirait m'entretenir d'un problème relatif à la copropriété.

Suite à nos précédentes recontres qui s'étaient soldées par une antipathie réciproque , j'aspirais à limiter nos relations au strict nécessaire. Je lui proposai de le rappeler ultérieurement dans la journée, ce que je n'avais nullement l'intention de faire, mais faut-il le dire.

Une heure plus tard, comme je ne m'étais pas encore manifesté, Marc B. m'appelait à nouveau…  Je n'apprécie aucune forme de harcèlement et décidai donc de faire preuve de mauvaise volonté manifeste.

Pour le plus grand malheur des occupants de l'immeuble, la gérance de la copropriété lui avait été confiée et ce dernier avait décidé de remettre de l'ordre dans une organisation qui était demeurée jusqu'alors inexistante.

Pour commencer, il faudrait procéder à une redistribution des caves, réattribution équitable, ce en quoi je lui demandai ce que voulait dire le terme équitable, selon lui. Explications un peu vaseuses et je lui dis un peu irrité que de toutes manières, on partait en vacances et que bref, ce serait bien qu'il me rappele à notre retour lorsqu'il aurait trouvé une bonne définition du mot équité.

Dès notre retour des hautes Alpes, Marc B. se rappelle à notre bon souvenir, et toujours sans arguments valables, me propose, ou plutôt, m'ordonne de déménager le contenu de notre cave vers une autre cave, ou devrais-je dire un cagibi à la porte détruite et à l'odeur douteuse car c'est sous cette pièce que transitent les eaux usées de l'immeuble…  Les rats peut-être aussi...

Je dois avouer que j'ai également assez mal reçu l'idée selon laquelle D. et moi étions les seuls locataires à devoir changer de "local".  et j'annonçai péremptoirement à Marc B. de bien vouloir s'adresser à Françoise S. car il était hors de question de prendre la moindre initiative sans l'aval de notre nouvelle propriétaire…

Le soir venu, nous nous empressâmes de contacter Françoise S. dans le but de saper l'éventuel crédit qu'elle pourrait accorder aux idées de Marc B.

Hasard de la vie ? Il se fait que le soir même, madame D.B., notre voisine de palier qui, il faut bien l'avouer, était un peu bizarre, venait se plaindre chez nous du fait qu'elle n'avait plus de cave à elle…

Pour replacer les choses dans leur contexte, décrivons le rez-de-chaussée de l'immeuble à la période de notre arrivée :

Comme dans chaque immeuble, après avoir poussé la porte donnant sur la rue, vous pénétrez dans un hall d'entrée, spacieux et agréable, avec des boîtes aux lettres, une banquette recouverte de cuir, quel luxe.

Si vous avez votre césame, vous êtes autorisé(e) à passer la seconde porte et à votre droite, vous avez la possibilité d'accéder aux caves, il doit y en avoir, une, deux, trois, quatre, cinq, six, plus un réduit puant pour les poubelles…

Mais il y a pourtant neuf appartement dans l'immeuble, me direz-vous ?

Soit, les six caves se trouvent à votre droite, mais tout droit, vous trouverez trois caves supplémentaires accolées au petit studio du concierge de de sa femme…

Nos deux concierges sont des gens adorables, la quatre-vingtaine, prompts à rendre service, prenant soin de l'immeuble en échange de leur loyer, c'était leur arrangement avec Jacqueline et Albert…  L'immeuble est toujours propre, ils rendent service à tout le monde, sont toujours souriants, enfin presque, c'est comme partout.  C'est vrai qu'avec une petite retraite et des petits-enfants que l'on aime gâter, il est difficile de joindre les deux bouts… Et puis nos deux concierges ont fini par être mis à la rue le jour où Marc B. a racheté leur tout petit studio.

D'où la complainte de madame D.B.

Il faut dire que sa cave était l'une des trois accolées au studio désormais vide du rez-de-chaussée et que comme un studio, c'est plutôt petit, et que ma foi, trois caves réunies, c'est plutôt grand, Marc B. a ordonné à ses ouvriers travaillant au noir d'exploser les cloisons pour gagner un peu d'espace et donc augmenter les loyers.  Sans demander l'avis de personne, bien entendu.

Le problème, c'est que madame D.B. n'étant pas au courant des projets de travaux a constaté un beau jour que le contenu de sa cave qui n'avait pas été déterioré lors de la destruction des cloisons avait tout bonnement été " emprunté " par des ouvriers indélicats.

D'où la raison de son indignation " courroucée et roucoulante et entre nous ", humeur tellement belge et que j 'avais tant de mal à décrire avant de m'être éloigné de la patrie des moules frites.. Comme le recul fait parfois bien les choses…

Pour en revenir à nos moutons, la pauvre madame D.B. n'ayant plus de cave et ayant fait la remarque à sa propriétaire, qui comme nous l'apprendrions plus tard, n'était autre que la petite amie de Marc B., comptait sur notre bonté d'âme pour vider notre cave qui lui était désormais destinée.

Elle évoqua un fugitif instant l'idée de déposer ses affaires épargnées par les événements dans la cave qui nous était nouvellement attribuée, ce qui nous éviterait pas mal de désagréments inutiles. Mauvaise idée non suivie d'effet...

Bref, la voisine s'en mélait à présent, l'étau se resserrait inéluctablement et je nous voyais déjà en bas de l'immeuble, tels des bœufs, en train de transférer tous ces cartons vides, ces bouteilles pleines qui inexorablement, s'étaient accumulés en strates infinies et qui ne demandaient rien à personne, qui ne voulaient pas qu'on les dérange, et qui maudiraient sûrement Marc B. et sa compagne d'avoir été dérangées en plein bonheur.

Et le coup de grâce arriva le lendemain, asséné par Françoise S.

Je le lui avais pourtant dit, vous êtes tombée sur un escroc, je vous aurai prévenue, vous finirez par vous en mordre les doigts…

Je pense qu'elle doit encore se les mordre, si elle en a toujours...

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