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autour des mots

élucubrations

Lalalalalalalala!!!!! Posté le Dimanche 17 Février 2008 à 20h03

 Lalalalalalaala!!!!

 Et si je commençai  mon article par une petite devinette blondophobe ( j'y pense car il passe sur une chaine du cable dont je tairai le nom une émission sur Eve Angeli, la crème des crèmes des blondes...Sinon j'ai rien contre les blondes, je sors avec l'une d'entre elles, mais enfin quand meme certaines blondes ne démentent pas leur réputation...)

Enfin bon, voilà:

 Qu'est-ce qu'une blonde intelligente?

Un Labrador.

 Comme disais le grand Desproges (en le remaniant) à propos d'un homme politique qu'il abhorrait tout particulièrement:

 Il y a plus d'intelligence dans l'oeil de mon labrador quand il remue la queue que dans la queue de cheval d'Eve Angeli quand elle remue son soutien-gorge...

ceci dit (et il fallait le dire, nom d'un labrador!), passons sans attendre à un brin de culture littéraire, continuons notre visite dans ma bibliothèque de chevet, qui s'agrandit d'années en années:

J'ai envie aujourd'hui de vous parler d'un auteur fantastique contemporain à la notoriété et au talent incontesté...

Cet écrivain prolifique a construit une véritable mythologie moderne et rarement, pour ne pas dire jamais, égalée, à l'instar d'un Tolkien ou d'un Lucas pour le cinéma...

Son univers abyssal et torturé a ouvert une brèche, qui n'est pas prete de se refermer, dans la culture fantastique occidentale...

Sa littérature complexe et sans compromis a influencé nombre d'artistes d'aujourd'hui, et paradoxalement, pas forcément dans l'univers littéraire mais plutot au cinéma...

Les grands maitres de l'horreur, de Sam Raimi (evil dead) à Carpenter (The thing) en passant par Stuart Gordon (Réanimator), sans parler de l'influence plus ou moins consciente qui a traversé tout le cinéma fantastique...

Je veux bien sur parler D'Howard Phillip Lovecraft.

D'aussi loin que me ramène ma mémoire, ses histoires horrifiques ont toujours hanté mes nuits et meme les nombreuses pages blanches que je noircissais d'horreur déjà à l'age de onze douze ans...

Ce qui m'a toujours attiré chez lui je ne pourrai le dire exactement mais quelques esquisses de réponses pourraient vous éclairer peut-etre...

Premièrement, le bestiaire qui constituait son oeuvre, aussi foisonnant qu'hallucinant, proprement unique, aucun autre auteur à ma connaissance n'a pu créer un monde aussi riche et original:

Je pense notamment aux anciens dieux qui peuplent ses pages, Nyarlathotep, Azathoth, Cthugha, Yog-Sothoth et sans oublier le plus terrible d'entre tous Cthulhu...

Des Dieux antédiluviens et d'une abomination absolue, d'une abomination d'autant plus abjecte qu'elle n'est jamais vraiment décrite de façon réellement tangible...

Une horreur sans age, sans visage et si proche de l'Humanité qu'elle ne semble jamais l'avoir quitté.

C'est, selon moi, exactement cela qui fait la force de l'écriture de Lovecraft, un talent inégalable à décrire, aussi bien ces personnages, humains ou monstreux, mais aussi et surtout ces mondes perdus à l'orée du notre.

 Ce qui m'a toujours frappé chez lui, c'est sa façon de peindre des endroits totalement oniriques, avec une précision et une poésie qui donne, encore aujourd'hui, l'étrange impression qu'il avait lui-meme visité ses terres insondables...

Lovecraft savait mieux que personne inventer des mondes à part, n'existant nulle part ailleurs dans la mythologie fantastique littéraire...

Il savait également créer des mythes, si crédibles et quasi scientifiques, et nombres de nos contemporains s'y sont laissés abuser...

Je parle évidemment du plus grand mythe lovecraftien qui fut, l'existence du livre des morts, le terrible "Nécronomicon" (que l'on retrouve régulièrement au cinéma, notamment chez Raimi et son "evil dead"), le livre des morts, dont les pages en peau humaine et les lettres de sang, rédigé par l'arabe fou Abdul al-hazred, ont fait phantasmé pendant longtemps les amoureux de l'extraordinaire (en effet, son existence fut si souvent nommée et soi-disant certifiée que beaucoup d'amateurs de frissons et d'archéologie un peu spéciale l'ont réellement cherché à travers le monde), mais souvenons-nous de ces paroles obscures:

" N'est pas mort ce qui à jamais dort, et au cours des siècles peut mourir meme la Mort", flippant, non?

Lovecraft a su construire une véritable Mythologie, au sens littéraire du terme.

Digne héritier de Poe, féru d'astronomie( il donnait ses premières conférences à l'age de dix-sept ans!) et infame raciste (il écrivit des lettres ignobles sur les immigrés) Lovecraft fut sans aucun doute un personnage atypique dans le paysage littéraire et social de ce début de siècle (vingtième évidemment: 1890-1937).

Fils de parents internés pour troubles mentaux, il fut lui-meme quelque peu déséquilibré, vivant la plus grande partie de sa vie, surtout la fin, reclus (il voyagea tout de meme pas mal mais de très courts séjours et toujours pour des raisons obligatoires, sauf pour visiter quelques endroits dont le cottage d'Edgar Poe)) et ne communiquant qu'avec un cercle restreint d'auteurs et de personnalités par correspondance ( lié notamment avec le magicien Houdini), engoncé dans ses principes républicains très conservateurs, déni de toute forme de progrès, racisme quasi viscéral pour une minorité ethnique qu'il jugeait vulgaire, sale et sans aucune élégance, asociable (notamment avec les femmes dont le mariage avec une certaine Sonia fut une catastrophe), diabolisation de l'argent...

Peut-on apprécier un auteur pour son oeuvre alors qu'il est humainement détestable (du moins sur certains points)?, je pense qu'évidemment oui, sinon Céline ne serait pas à la Pleiade. De plus accordons à chacun sa part d'ombre, comme sa part de lumière, son humanité tout simplement...

 Non, franchement ne boudez pas votre plaisir et plongez-vous dans l'univers souterrain et merveilleux du grand Lovecraft...

Et, pour connaitre plus profondemment le personnage je vous conseille vivement la biographie de Houellbecq, passionante...

Pour sa bibliographie, procurez-vous quelques titres significatifs de son oeuvre:

" L'affaire Charles Dexter Ward"

"La couleur tombée du ciel"

"L'appel de Cthulhu"

"Les montagnes hallucinées"

"Le cauchemar d'Innsmouth"

"Le monstre sur le seuil"

"Celui qui hantait les ténèbres"

"Au-delà du seuil"

"La maison de la sorcière"

je ne résiste pas à vous réciter un passage, tout particulièrement poétique, une ode au merveilleux et au reve:

"Quand la vieillesse s'abattit sur le monde et que l'émerveillement disparut de l'esprit des hommes, quand les cités grises érigèrent dans les cieux enfumés de hautes tours sinistres et laides, à l'ombre desquelles il n'était plus possible de rever au soleil ou aux prairies fleuries du printemps, quand la science dépouilla la terre de son manteau de beauté et que les poètes cessèrent de chanter autre chose que des fantomes déformés par les leurs regards brouillés et tournés seulement vers l'intérieur, quand, donc, toutes ces choses furent arrivées, et que les désirs enfantins s'effacèrent à tout jamais des mémoires, il se trouva un homme pour effectuer un voyage hors de cette existence et partir dans l'espace, à la recherche de nos anciens reves. On sait peu de chose du nom et de l'endroit où vécut cet homme. On sait cependant qu'il était de naissance obscure. Il habitait une cité aux murs élevés, où régnait en permanance un stérile crépuscule, et dans laquelle il travaillait chaque jour dans l'ombre et le vacarme. A la fin de la journée de labeur, il rentrait le soir dans une pièce dont la fenetre unique donnait non sur des prés et des bois, mais sur une sombre courette, où s'ouvrait également, dans le désespoir et l'ennui, d'autres fenetres.

De sa chambre, le panorama n'offrait aux regards que des murs et d'autres fenetres.

 Et il fallait se pencher pour apercevoir, dans le ciel, les petites étoiles.

Et parce que ne voir constamment que des murs et des fenetres peut rendre fou un etre intelligent et reveur, l'habitant de cette pièce avait pris l'habitude, nuit après nuit, de scruter le ciel au-dessus de lui, dans l'espoir d'y trouver autre chose que ce qui existait dans le monde éveillé et dans la grisaille des hautes villes.

Au bout de quelques années, il appelait les étoiles par leur nom et les suivait en imagination lorsqu'elles disparaissaient, comme à regret, de sa vue.

Puis il parvint à découvrir des choses mystérieuses en fixant le ciel. Enfin, une nuit, un pont fut jeté au-dessus du gouffre profond qui séparait ces deux univers: Les cieux chargés de reves vinrent se meler à l'air confiné de la pièce et enveloppèrent l'homme dans leur fabuleuse fantasmagorie.

Les violentes lueurs violettes de minuit, toutes scintillantes de leur poussière d'or, entrèrent alors dans la chambre. Puis il y eut des tornades de sable et de feu, sorties d'espaces infinis, lourdes de parfums venus de l'au-delà. Des océans opiacés s'y déversèrent, éclairés par des soleils qu'aucun regard n'avait jamais contemplés, et portant dans leurs vagues des nymphes aquatiques et d'étranges dauphins venus des profondeurs insondables. l'infini tourbillonna silencieusement autour du reveur et l'emporta sans meme effleurer son corps penché à la fenetre. Et pendant des jours ignorés du calendrier des hommes, les vagues et les courants des sphères lointaines le portèrent doucement au royaume des reves vers lesquels tout son etre aspirait.

Les reves que les hommes avaient perdus.

Enfin, après qu'il se fut écoulé de nombreux cycles, ils l'abandonnèrent avec tendresse, endormi, sur le vert rivage d'un lever de soleil. Un vert rivage aux parfums de lotus et parsemé de camélias rouges."

 c'était un poème de Lovecraft, intitulé "Azathoth", j'espère qu'il vous donnera l'envie d'en lire davantage...

Bonne soirée, les p'tits loups-garous!!!!!!

Un commentaire. Dernier par le drame, la poésie, les mémoires ou le conte le 14-07-2013 à 10h39 - Permalien - Partager
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