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Mes romans

Et si le bonheur...

Suite 11 de : Et si le bonheur .... Posté le Samedi 13 Octobre 2007 à 15h28

Linda reprit sa marche sur la promenade qui longeait la plage, au loin dans une étreinte qui n'en finissait pas, la mer épousait le soleil qui lentement disparaissait à l'horizon. Ca et là au long de la jetée, les lampes d'éclairage s'allumaient une à une, la nuit lentement déployait son manteau de velours, la douce tiédeur du soir invitait à la rêverie.

 

Tout en  marchant Linda scrutait les immeubles plantés de l'autre côté de l'avenue dont les façades rougeoyaient encore sous le soleil couchant, une vague de tristesse la submergea tout à coup, c'est avec son fils, son bébé, l'amour de sa vie, qu'elle aurait dû se trouver là, ce soir, où était-il en ce moment ce petit bonhomme, elle n'aurait jamais dû s'enfuir, vouloir échapper à Marco et à ses sbires, c'était mission impossible.

 

Comment avait-elle pu se tromper aussi lourdement sur cet homme, elle se souvenait de sa gentillesse, de ses bonnes manières qui n'étaient que de façade,

 

C'était un monstre, sans aucun scrupule, du moins elle l'avait appris plus tard à ses dépens, elle n'avait pas supporté qu'il ait levé la main sur elle, mais quand elle avait appris ce qu'il avait l'intention de faire d'elle, sans hésitation, à la minute même, prit la décision de partir.

 

Les représailles avaient été immédiates, rapides comme l'éclair, jamais elle ne se serait doutée qu'il l'atteindrait dans sa chair, elle savait maintenant que son bébé, dans les pattes de Marco, serait une monnaie d'échange.

 

Tout en elle criait vengeance, jamais elle ne laisserait ce monstre imposer sa loi. Elle avait  mal Linda, elle portait dans son coeur un poids immense, elle se sentait coupable, coupable d'être là, seule sur cette plage, sans son bébé, coupable de ne pas avoir su discerner la véritable nature de l'homme qu'elle avait fréquenté, coupable de ce moment d'inattention qui avait facilité la disparition de l'enfant.

 

Tout en elle n'était que souffrance, allait-elle pouvoir apaiser ce coeur qui s'emballait à l'évocation de ses souvenirs, à la vue d'un petit enfant jouant près de sa mère.

 

Elle s'arrêta soudain, prit conscience qu'elle était arrivée enfin, de l'autre côté de l'avenue, l'enseigne lumineuse de l'hôtel brillait de tous ses feux, Les Flots Bleus, aucun doute elle était bien arrivée.

 

Elle se demanda si elle n'avait pas eu tort de ne pas prévenir Dominique mais son départ avait été si précipité qu'elle n'en avait pas eu le temps, elle contemplait cette enseigne lumineuse, se demanda ce qui l'attendait derrière cette façade, allait-elle reprendre une vie normale, construire un nouvel avenir, retrouver son enfant, vivre un nouvel amour, peut-être aurait-elle demain un début de réponse.

 

Allons,  je me jette à l'eau se dit-elle, en lançant un dernier regard vers la mer, la nuit avait chassé le jour, le vent du large grossissait les vagues qui venaient mourir sur la grève, elle avisa à proximité un passage clouté équipé de feux clignotants garantissant, en pleine saison, aux clients de l'hôtel, un accès sécurisé à la plage.

 

Il lui fallait traverser, elle s'approcha près des quelques  rares personnes qui attendaient, laissa passer les rares voitures empruntant l'avenue, puis, s'engagea sur le passage. Elle marchait allègrement au milieu des autres personnes, soudain elle se sentit soulevée du sol, vigoureusement tirée en arrière, entendit au même instant un grondement de tonnerre, s'agrippa de toutes ses forces à l'homme qui venait de lui sauver la vie. Elle n'avait rien vu Linda, arrivée sur le trottoir on lui expliqua, un bolide, une moto, au mépris des clignotants, avait traversé en trombe le passage clouté, des yeux, elle chercha son sauveur, il n'était plus là, il lui sembla toutefois qu'il était entré à l'hôtel.

 

Elle attendit encore quelques instants, comme pour se refaire une santé, puis à son tour franchit la porte, pénétra dans le hall de réception, surprise par les lumières trop vives elle cligna des yeux, du regard fit le tour de la salle, surprise elle se figea, elle aperçut près de la réception, en compagnie d'une jeune et très jolie femme, son ami Dominique riant aux éclats.

 

Comme je tombe mal, se dit-elle, avec un léger pincement au coeur, voulu faire demi-tour, c'était trop tard, il venait de la voir.

 

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