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Mes romans

Et si le bonheur...

Suite 12 de : Et si le bonheur... Posté le Dimanche 14 Octobre 2007 à 16h08

Le motard arrêta brusquement sa machine devant le restaurant de l'hôtel de France, terminus, dit-il en mettant pied à terre, d'un geste sec il bascula sa béquille, respira à pleins poumons l'air frais venu du large, descendit de sa moto, jeta un regard conquérant sur cette ville qui s'endormait.

 

Il allait la réveiller cette capitale, la passer au peigne fin, il était là pour ça.

Marco lui avait donné l'ordre de retrouver la fille, il la connaissait bien cette nana, c'était la femme à Marco comme on disait entre potes, celle qui s'était tirée, sans crier gare, celle qu'il avait poursuivie et à laquelle il avait chouravé son mouflet, elle lui avait glissé entre les pattes,  il avait une revanche à prendre, Marco l'avait engueulé, mais il avait carte blanche.

 

Il sourit sous son casque, ça va saigner se dit-il, sentit monter en lui une poussée de chaleur intense, retira son casque et tout heureux, d'un pas décidé, entra dans le restaurant de l'hôtel.

 

C'était une grande salle, une quinzaine de tables de toutes les formes, artistiquement réparties, superbement fleuries, les couverts dressés attendaient le client. Il n'y avait encore personne.

 

Cependant une femme qui semblait être la patronne manipulait des papiers derrière un minuscule comptoir, elle attendait elle aussi manifestement le client.

 

Le motard (on ne lui connaissait pas d'autre nom) s'approcha,  arbora ce qu'il croyait être son plus séduisant sourire.

 

- Salut dit-il, si vous avez une piaule je becte  ici.

 

La patronne de l'hôtel, car c'était bien elle, hésita un instant, la tête de ce client ne lui disait rien qui vaille, mais elle en avait tellement vu dans sa vie professionnelle des clients bizarres qu'elle n'y prêta pas plus attention et puis, la saison était terminée, l'hôtel ne faisait pas le plein chaque jour, elle avait beaucoup de chambres de disponibles. Elle s'efforça de sourire.

 

- Une chambre avec vue sur la mer, demanda-t-elle.

- Cà j'm'en tape, j'suis là pour du boulot, en mission comme qui dirait, ajouta-t-il comme pour se donner de l'importance.

- Suivez moi je vous prie, la réception c'est à côté, dit-elle en lui faisant signe de la suivre.

 

Elle s'engagea dans le long couloir conduisant à la réception de l'hôtel, il la suivit, elle marchait devant lui. Mais c'est qu'elle est canon cette souris se dit-il, j'me la f'rais bien,  il voyait cette croupe onduler au rythme de ses pas, les hanches bien moulées dans la jupe étroite, imagina le string que l’on ne voyait pas, sentit soudain comme une décharge d'adrénaline, il plaqua ses grosses mains encore gantées de cuir, sur les fesses de la jeune femme.

 

La réaction ne se fit pas attendre, elle fut aussi rapide et brutale que l'attaque, un aller retour sonore sur les joues de l'individu résonna dans le couloir comme un roulement de tambour devant un monument aux morts.

 

Aucun mot ne fut prononcé, ils pénétrèrent dans la salle de réception. Plusieurs clients attendaient auprès de leurs bagages. Elle lui remit une clé.

- Chambre 314 au 3ème étage lui dit-elle d'une voix sèche, sans le regarder, le début du repas est à 20 heures.

 

Il regarda sa montre, il avait un peu de temps devant lui, il gagna l'ascenseur et monta dans sa chambre.

 

Il ne mit pas longtemps à examiner la chambre qu'on lui avait donnée, un  lit à deux places, il voulait être à l'aise et puis on ne savait jamais, une douche et, luxe suprême, un mini barr.

 

Sans retirer ses vêtements, se laissa choir sur le lit dont le matelas gémit de douleur.

 

Demain la chasse allait commencer, il jubilait, piaffait d'impatience,  il n'avait pas de plan d'action, travaillait d'instinct, ancien para, dans la légion,l'attaque, la feinte, la ruse, le camouflage, la neutralisation d'un adversaire, tout ça il connaissait, il aimait, c'était son élément.

 

Sans ménagement son estomac lui fit comprendre qu'il était temps de dîner, il jeta un coup d'oeil à sa montre, se leva, ouvrit la porte, referma d'un tour de clé et se dirigea vers l'ascenseur.

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