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Mes romans

Et si le bonheur...

Suite n° 15 : Et si le bonheur... Posté le Vendredi 2 Novembre 2007 à 16h48

Le premier geste qu'il fit en se réveillant, fut de chercher, dans la demi obscurité de la chambre, la montre qu'il avait posée sur la table de chevet la veille avant de s'endormir, il la trouva, l'approcha de ses yeux, il était  huit heures, négligemment la jeta sur le lit, pourquoi l'aurait-il  remise au poignet puisqu'il voulait prendre une douche, elle n'était pas waterproof.

 

Le motard n'était pas homme à musarder au lit, il se leva d'un bond, n'eut pas besoin de retirer son pyjama, il n'en portait pas, se dirigea vers le téléphone, appela la réception, commanda un petit déjeuner copieux, à servir à huit heures trente, dans la chambre ajouta-t-il.

 

La pièce était spacieuse, il se plaça à côté du lit et se mit à faire, comme chaque matin, une vingtaine de pompes. Ca le rassurait il avait l'impression que c'était suffisant pour maintenir sa forme, il se releva, le torse en sueur, fonça littéralement dans la salle de bains, sans refermer la porte, tout en chantonnant un air militaire, il entra sous la douche.

 

Il laissa longtemps l’eau ruisseler sur son corps, il fermait les yeux, savourait cet instant. C’était le meilleur moment de la journée, même à la Légion, quand il était en opération, la douche c’était sacré.

 

Il arrêta l'arrivée de l'eau, quitta la cabine de douche, prit une serviette, épongea les gouttelettes retenues par sa généreuse toison, c’est qu’il était poilu, le drôle.

 

On frappa à la porte de la chambre, entrez dit-il sans se retourner d'une voix forte, posez le plateau sur la table, il y eut un silence il entendit la porte se refermer, d'un  coup de brosse rapide il disciplina ses cheveux encore humides, posa la brosse et quitta la salle de bains.

 

Il stoppa net au moment où il franchissait le seuil, une femme se tenait là, immobile, devant lui, il la reconnut de suite, la patronne de l'hôtel. Il eut peur soudain, dans un éclair il pensa qu'elle était venue pour se venger, le tuer peut-être, du regard il chercha ses mains il les aperçues, posées sur  la ceinture de sa jupe qui tomba brusquement à terre, découvrant le bas de son ventre et ses superbes jambes totalement nues.

 

Il aperçut son regard, complètement déformé par le désir fou qui l'habitait, il n'eut pas le temps de dire un mot, ni de faire un geste, comme une furie, comme une lionne en rut, elle se jeta sur lui ses bras autour du cou, noua ses jambes autour de ses hanches, colla sa bouche contre la sienne, suçant et aspirant tout à la fois, la langue en folie.

 

Il sentit monter en lui, en même temps qu'un désir bestial, dévastateur, la satisfaction de se venger de la gifle qu'il avait reçue la veille. Elle s’activait, le souffle rauque, pesait sur son corps, se frottait contre son sexe, il devint dur comme de l'acier, pénétra en elle comme une lame, la portant tout contre lui, ils tombèrent comme une masse sur le lit, elle gémit de douleur et de plaisir, il la tenait à sa merci, se jouait d'elle, de son corps, la couchait sur le dos, sur le ventre, la chevauchait comme les cow-boys chevauchent leurs montures, assis sur sa croupe, les cuisses autour de ses flans, les mains enserrant sa gorge et malgré la pression qu’il exerçait elle avait encore la force de gémir et d’implorer encore, encore, oui, oui, encore.

 

Comme il aurait voulu la faire taire cette voix qui suppliait, il serra encore plus fort, sentit craquer les cartilages de la gorge, elle eut un spasme, dans un éblouissement il explosa en elle, il desserra l’étreinte.

 

Quatre fois de suite il monta à l’assaut de cette forteresse qui lui ouvrait toutes ses portes et s’il perdait de l’énergie, il y gagnait en profondeur, sa fureur décupla jusqu'à ce qu'elle demanda grâce, il eut alors la certitude de la dominer, je ne m'ennuierai pas trop pendant mon séjour, pas besoin de demander, elle reviendra la garce, pensa-t-il en l'observant du coin de l'oeil.

 

Elle se leva, sans dire un mot, sans une toilette, remit sa jupe, reprit le plateau et sortit de la chambre comme elle y était entrée, à pas feutrés, pour ne pas se faire remarquer par le personnel.

 

Merde, se dit-il, j’ai pas bouffé en regardant son petit déjeuner faire demi tour, il esquissa un geste, trop tard, la porte s’était refermée.

 

Il s’assit sur le lit, sentit la froideur d’un métal sous l’une de ses fesses, c’était sa montre, il la fixa à son poignet.

 

Seul dans sa chambre il mit un long moment à se persuader qu'il n'avait pas rêvé, il l'avait bien possédée cette femme rebelle qui l’avait humilié.

Il n'était pas de nature à se faire des noeuds à l'âme, il prenait ce qui se présentait, sans se poser de questions, il se souvint, quand même, qu'il était en mission, il devait retrouver la femme de Marco qui se trouvait, quelque part dans cette ville.

 

Il était près de midi, il allait se préparer, ne prendrait pas son repas à l'hôtel, avalerait rapidement un casse-croûte, ça rattraperait le temps perdu à faire l'amour.

 

Il se rendrait dans tous les hôtels de la ville en demandant si Madame Linda Ballard était bien descendue dans l'établissement. Ce serait long mais peut-être profitable, il sortit de sa chambre, ne prit pas l'ascenseur, descendit les escaliers quatre à quatre, c'était bon pour la forme, déposa sa clé à la réception, ce n'était pas la patronne, mais une jolie petite employée.

 

Il fit le tour de l'hôtel, reprit sa moto garée devant le restaurant, se rendit au syndicat d'initiative pour demander un plan de la ville et la liste des hôtels.

 

La chasse commençait vraiment. Il fit tous les hôtels portés sur sa liste, en vain, se rendit à la

Poste centrale, consulta les pages jaunes, nota les hôtels absents de la liste fournie par le syndicat d’initiative, visita ceux-ci, en vain, il y avait consacré tout son après-midi.

 

La nuit chassait le jour, les lumières une à une s’allumaient dans la ville, au loin, près de la plage, un manège d’enfants tournait encore laissant échapper ses flonflons que le vent du large répandait sur la ville.

 

Il décida de ne pas rentrer à l'hôtel pour le dîner, il n'avait pas envie de revoir la femme qu'il avait dominée le matin même, çà suffisait pour aujourd'hui, il voulait respirer un peu, il avait aperçu un petit restaurant sympa sur la promenade. Il s'y rendit, c'était un peu tôt pour dîner, on lui permit cependant de choisir une table, il commanda un Martini Gin et attendit patiemment le premier service.

 

C'était bon de se laisser vivre, il apercevait, de l'autre côté de la vitre, au-delà de l'avenue qui longeait la plage, au loin les lumières de l'estuaire de la Gironde.

 

Un feu rouge à quelques mètres du restaurent arrêtait périodiquement le flux de la circulation, bien réduite en cette période hors saison, justement le feu venait de passer au rouge, quelques voitures s'arrêtèrent mais son attention fut attirée par une moto, une BMW quasiment comme la sienne, qui s'était arrêtée, il voulut appeler le motard, sortit précipitamment sur l'avenue au moment où le feu passait au vert, il arriva trop tard, d'un coup d'accélérateur, la moto avait disparu dans le lointain.

 

C'était Julien, mais si on le lui avait dit, il aurait sans doute haussé les épaules, il ne le connaissait pas et ne pouvait pas savoir que lui aussi cherchait Linda Ballard.

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