Blog créé grâce à Iblogyou. Créer un blog gratuitement en moins de 5 minutes.

Mes romans

Et si le bonheur...

Suite 16de : Et si le bonheur .... Posté le Samedi 3 Novembre 2007 à 14h33

En quittant Linda, Dominique passa par la poste centrale prendre son courrier déposé dans sa boîte postale. C'était un habitué il connaissait bien le receveur principal c'était même un ami qui venait fréquemment déjeuner ou dîner, seul ou accompagné, au restaurant de l'hôtel. Tous les deux faisaient partie du Rotary Club.

 

Un peu en retard sur l'horaire habituel, il entra dans la salle de restaurant, le premier service était en cours et Sonia se trouvait à la caisse. Ce n'était pas la première fois qu'elle occupait cette place. N'était-elle pas assurée après leur mariage de participer à la gestion de l'hôtel ?

 

- D'où viens-tu lui demanda-t-elle lorsqu'il s'approcha de la caisse, je m'inquiétais.

A son air pincé il comprit qu'elle était fâchée.

Il n'avait nullement l'intention de lui mentir.

 

- J'ai apporté quelques provisions à Linda, le frigidaire de l'appartement était vide.

 

- Je sais, mais elle ne peut pas faire ses courses elle même ?

 

Le ton de la conversation pas plus que le cours qu'elle prenait ne lui plaisait, il coupa court,

 

-Je descends aux cuisines dit-il en quittant la salle.

 

Il y eut beaucoup de monde ce jour-là au restaurant. Dominique ne revint pas dans la salle, il prit son repas aux cuisines, se réfugia directement dans son bureau, Sonia, après avoir arrêté les comptes, surveillé la remise au net de toutes les tables, monta retrouver Dominique dans son bureau.

 

Elle voulait une explication.

 

Le bureau, composé de deux vastes pièces, l'une réservée à l'informatique, l'autre à la réception des fournisseurs et des amis, étaient situées au premier étage qui comprenait également l'appartement de Dominique.

 

L'autre moitié de l'étage était réservé aux chambres qui occupaient également le 2e et 3e étages de l'immeuble.

 

Sonia entra comme la foudre dans le bureau de Dominique, le téléphone à la main. Elle commença une phrase, s'interrompit, laissa Dominique terminer sa conversation.

 

Il reposa son téléphone, elle remarqua que c'était son portable, le verbe haut s'adressa à lui.

 

- Je voudrais bien savoir ce qu'elle est venue faire ici ton ex ?

 

Ca y est, se dit Dominique, les ennuis vont commencer.

 

Il s'enfonça un peu plus dans son fauteuil, comme pour se protéger; regarda Sonia, debout, les deux mains posées sur le bureau, comme si elle était prête à bondir.

 

- Je ne t'ai jamais menti, Sonia, lui dit-il, j'ai toujours répondu à tes questions, sans détour,  sans hésitation, jamais je ne t'ai raconté d'histoire,  tu connais tout de mon passé, les grandes lignes tout au moins, ce n'est pas aujourd'hui que je commencerai à ne plus être sincère.

 

Il lui sembla que ce long préambule avait quelque peu détendu l'atmosphère. Il reprit :

 

- Tu sais combien j'aimais Linda quant je l'ai quittée, elle était désemparée, elle n'avait  pas voulu me suivre à Royan. Depuis, beaucoup d'eau est passée sous les ponts, elle a connu d'autres amants et moi, je t'ai trouvée, avant de la quitter, je lui avait dis que si elle avait des ennuis, je serais toujours là pour elle. Or, elle a des ennuis, de sérieux ennuis.

 

- Lesquels demanda Sonia sceptique.

 

- On lui a kidnappé son bébé.

 

- Qu'est-ce que c'est cette histoire, en quoi ça te regarde, tu n'est pas le père je suppose ?

 

- Non bien sûr, je ne suis pas le père mais j'ai fait des promesses à Linda, je veux les tenir, je ne veut pas la décevoir, dit-il d'un air un peu agacé.

 

- Tu l'aimes encore questionna-t-elle d'une voix tremblante ?

 

Dominique ne répondit pas, comprit que les pleurs allaient faire leur apparition, si ce n'était déjà fait, il se leva, fit le tour du bureau, la pris dans ses bras, elle mit la tête dans le creux de son épaule, doucement il lui murmura à l'oreille : je t'en prie ma chérie, laisse-moi régler ce problème, donne-moi quelques jours, tout va rentrer dans l'ordre, je te le promets.

 

Il l'embrassa tendrement, ému, troublé par cette peine, sortit de sa poche un mouchoir tout blanc, tout propre, lui essuya doucement les yeux mais dans ce visage de souffrance, un autre visage s'interposait, celui de Linda lui aussi, lourd de souffrance et de larmes, le jour où il l'avait quittée.

 

Il frissonna, sentit l'angoisse monter en lui, eut un instant la prémonition d'un cataclysme qui allait fondre sur eux,  mauvais présage pensa-t-il. Bien vite il chassa ces idées noires, il en voulu à Sonia d'en avoir été, par ses réflexions,  l'instigatrice. 

 

Il se ressaisit, sans rien laisser paraître, prit les deux mains de Sonia dans les siennes, la regarda au fond des yeux, lui sourit, elle lui rendit son sourire.

 

- Il faut que je me sauve, lui dit-il en se détachant, on se revoit pour le dîner, il la serra contre son coeur, se retira rapidement en refermant la porte. 

0 commentaire - Permalien - Partager
Commentaires