Blog créé grâce à Iblogyou. Créer un blog gratuitement en moins de 5 minutes.

Mes romans

Et si le bonheur...

Suite 20 de : Et si le bonheur .... Posté le Mardi 6 Novembre 2007 à 20h10

Linda se réveilla très tôt, elle avait peu dormi, cette nuit-là, les images de ces jours derniers repassaient en boucle dans sa tête sans qu'elle puisse les discipliner, ça l'énervait et ça la fatiguait. 

 

La veille, au cours de l'après-midi, Dominique était passé la voir en coup de vent, il lui avait fait signer une procuration pour qu'il puisse retirer la lettre qu'elle s'était envoyée en poste restante et qui contenait un dossier sensible qu'elle pensait pouvoir lui servir comme monnaie d'échange.

 

Dominique n'était pas resté, elle avait compris que Sonia développait à son encontre un sentiment de jalousie prononcé.

 

Si elle réfléchissait bien, si elle était sincère avec elle même, il lui semblait qu'elle en avait autant à son service. Elle ne la connaissait pas, ne l'avait vu qu'une seule fois mais n'avait aucune sympathie pour cette jeune femme, pourquoi Dominique l'avait-il choisie. Elle est moche dit-elle tout haut, comme si elle avait voulu s'en convaincre.

 

Dominique avait téléphoné ce matin à Marco, elle se sentait  fébrile, était inquiète, se demandait quel serait le résultat de cet entretien. Elle connaissait les colères de Marco, un ouragan, une tempête, la foudre, tout ça mélangé, malaxé, sans savoir où, ni sur qui ça allait  tomber.

 

Elle se leva, fit une rapide toilette, prendrait son bain cet après-midi, s'habilla, et but un grand bol de café chaud, Dominique n'était pas venu ce matin lui apporter son petit déjeuner et surtout n'était pas venu lui tenir compagnie, la faute à Sonia.

 

Elle s'ennuyait, ne savait pas quoi faire, pensait sans cesse à son bébé, l'attente la rendait folle, elle se demandait si ça ne serait pas mieux de retourner auprès de Marco, mais bien vite chassait cette idée se souvenant de ce que Marco voulait lui faire subir, jamais, se disait-elle, plutôt mourir.

 

Dominique lui avait recommandé de ne pas sortir, elle savait bien que c'était dangereux, mais combien de temps pourrait-elle tenir sans aller se promener le long de la plage ?

 

On sonna à la porte d'entrée, Linda sursauta, elle eut un sourire, Dominique pensa-t-elle, en se précipitant vers la porte.

 

Par prudence, elle approcha son oeil de l'oeilleton de la porte, elle ne connaissait pas ce visage, ce n'est pas celui de Dominique se dit-elle, elle regarda à nouveau alors que le visiteur appuyait une seconde fois sur la sonnette.

 

Qui cela peut-il bien être se demanda-t-elle, eut un  moment d'hésitation, elle ouvrit simplement parce qu'elle trouva qu'il avait de beaux yeux et finalement une tête sympathique.

 

La porte ouverte ils se regardèrent, surpris de se trouver face à face

 

- Tu ne me reconnais pas dit-il ? Voyant la moue de Linda il ajouta aussitôt, il est vrai que si  j'ai changé autant que tu as changé, c'est pas surprenant.

 

Elle le regardait toujours sans comprendre, les yeux agrandis par l'étonnement. Il eut un moment de doute, qu'il est beau ce mec pensait-elle, il poursuivit la fixant avec ses grands yeux clairs,

 

- Tu es bien Sylvie, Sylvie Berthier ?

 

Elle sentit son coeur battre la chamade dans sa poitrine, elle eut chaud et froid en même temps, que devait-elle répondre, si elle disait non il allait partir, se retirer, elle ne le reverrait peut-être jamais, si elle répondait par l'affirmative c'était, à coup sûr, des ennuis qui s'ajoutaient.

Elle ne savait pas si elle pourrait s'en sortir.

 

Elle s'entendit répondre,

 

- Oui, c'est bien moi Sylvie, s'imagina que c'était son double qui répondait à sa place. Julien se détendit,

- Mais qui es-tu toi lui demanda-t-elle et ajouta, sachant qu'elle ne risquait pas de se tromper, nous étions nombreux à jouer sur la plage.

- C'est vrai dit-il Je suis Julien, Julien Cheminot.

- Je suis tellement surprise de te revoir, j'en oublie de te proposer d'entrer quelques instants, dit-elle en le laissant passer. Qu'il est beau se dit-elle une fois encore.

- Je t'offre un café dit-elle.

- Volontiers très fort, pas de sucre.

 

Elle se dirigea près du fourneau, il prit une chaise, s'installa près de la table et pendant quelle préparait le breuvage il lui demanda :

 

- Tes  parents sont là ? Je voudrais bien les saluer.

 

Elle hésita, ne sut que répondre, mais elle se souvint que Dominique avait acheté récemment cette maison, elle improvisa.

- Non ils ont vendu la maison et je prépare le déménagement.

- Alors tu restes quelques jours encore, dit-il

- Oui quelques jours, on va pouvoir sortir, c'était plus une affirmation qu'une question.

 

Elle ne répondit pas, prit deux mazagrans sur la desserte, les posa sur la table, sans dire un mot,  servit le café brûlant, prit une chaise, s'assit en face de lui.

 

Il commença à boire, par petites lampées.

 

Elle le regardait subjuguée, observait les moindres détails de ce visage, le trouvait si beau, si parfait, les yeux clairs d'un bleu d'océan, les sourcils bien dessinés, les cheveux noirs, la coupe sportive, lui donnait cet air conquérant qui la fascinait.

 

Elle ne pouvait détacher son regard. Mais qu'est-ce qui m'arrive se dit-elle, un trouble étrange parcourait  tout son corps. Elle eut peur tout à coup, ne sut pas pourquoi, subitement elle souhaita qu'il ne resta pas plus longtemps

 

Comme s'il avait compris son désir, il se leva, prit congé, elle le raccompagna jusqu'à la porte, il se retourna, on s'embrasse lui dit-il, elle acquiesça de la tête, la prit dans ses bras, elle se troubla, lui sembla qu'il appuyait un peu plus son étreinte; posa deux baisers timides sur ses joues qui s'empourprèrent, il ne le vit pas, sortit, elle referma la porte, s'appuya, défaillante sur le chambranle.

 

Elle resta un long moment, silencieuse, savourant les instants qu'elle venait de vivre

 


0 commentaire - Permalien - Partager
Commentaires