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Mes romans

Et si le bonheur...

Suite 22 de : Et si le bonheur.... Posté le Vendredi 9 Novembre 2007 à 09h59

Il remit le portable dans sa poche, un sourire sardonique sur les lèvres, il la tenait sa revanche, un frisson de plaisir parcourut tout son être, la jouissance à l'état pur, plus forte encore que dans l'extase de l'amour.

 

Marco savait maintenant où se trouvait Linda, cette salope, il ricanait, tout à son triomphe. Je vais en faire une pute de cette nana, il savourait ses propres écarts de langage, comme s'il lui infligeait, déjà, les outrages suprêmes.

 

Il se demandait encore comment il avait pu faire pour obtenir aussi facilement l'adresse de Linda, encore une histoire de nana pensa-t-il.

 

Pas se presser, ça devait être sa devise, il les baiserait tous ces enfants de salaud, ces enculés, José compris. On avait voulu sa perte mais il allait sortir grandi de ces épreuves et qui sait, peut-être, un jour, siègerait-il auprès du grand patron, du boss, c'est qu'il en avait, le drôle, de l'ambition.

 

Pas se presser, il ne fallait pas se presser,  il savait se dominer, calmer ses ardeurs, il avait  appris tout cela à l'école du crime, rester calme, maître de lui même, n'était-il pas l'un des meilleurs joueurs de poker de la région, une référence dans le milieu.

 

Seul dans sa planque, étendu, tout habillé sur le galetas qui lui servait de lit, il éprouva le besoin, soudain, impérieux, de sortir respirer un grand bol d'air.

 

Il se leva, se saisit naturellement de son arme posée sur la tablette du lit, la glissa dans son holster de poitrine, enfila sa veste, poussa la porte à double battant qui ouvrait sur l'extérieur, fit quelques pas.

 

Le pâle soleil d'automne lui sauta au visage, l'air de la colline était vif et froid.

 

Il frissonna, surpris de s'attarder à regarder cette nature sauvage qui l'entourait, les reflets du soleil, les rouges et or des grands arbres contrastaient étrangement avec les verts des cyprès qu'on apercevait dans la plaine,  le ciel moutonné de petits nuages blancs laissait passer de longs rayons de soleil formant au sol de grandes et lumineuses taches claires.

 

L'espace d'un éclair, il se souvint des images découvertes un jour dans le livre de messe trouvé par hasard dans sa famille d'adoption, il souleva les épaules, chassa bien vite ces images pieuses qui lui rappelaient les heures mauvaises de sa toute première jeunesse.

 

Aucun bruit d'une quelconque activité humaine ne venait troubler le calme de cette nature, seuls quelques oiseaux lançaient leurs trilles en traversant le ciel,  il percevait au loin la musique lancinante sensiblement atténuée par la distance, des sonnailles du troupeau de moutons que surveillait son demi-frère.

 

Il l'appelait ainsi mais ce n'était pas son demi-frère, c'était son compagnon de galères, d'infortune, ils s'étaient connus dans la famille d'accueil à qui, la D.A.S. S. les avait confiés tous les deux, à  quelques jours d'intervalle.

 

Ils avaient partagé toutes les misères, toutes les vexations, les privations, toute cette vie misérable qui était la leur.

 

Ca  les avait rapprochés, il était devenu au fil du temps comme des frères mais ils avaient voulu marquer la différence, en se considérant comme des demi-frère tant leur personnalité était différente.

 

Autant Marco  était coléreux, vindicatif violent, ne manifestant en quelque circonstance que ce fut,  le moindre sentiment, la moindre émotion, autant Camille étaient doux, tolérant, calme, amoureux de la nature, il était devenu berger, travaillait  pour le compte d'une coopérative.

 

La montagne était son domaine, son refuge et, lorsque  Marco  avait besoin de disparaître pendant quelque temps, il ne posait aucune question, partageait simplement, avec lui, la baraque, sa bergerie comme il disait, construite de ses mains, en pierres sèches, ramassées l'une après l'autre pendant des décennies.

 

 Marco s'y trouvait pleinement en sécurité, c'étaient l'une de ses planques, la plus sûre, pensait-il, aucune route n'y aboutissait, elle ne se trouvait pas près d'un chemin de randonnée, cette baraque était peu connu des gens du pays tant elle été parfaitement intégrée dans cette nature sauvage, enfin elle se trouvait à deux heures de marche du village voisin.

 

Depuis qu'il avait subi le coup de gueule, lors de la dernière réunion, Marco savait parfaitement que ses jours étaient en danger, prudent, il ne venait à la discothèque que le jour, et encore, empruntait-il le passage secret.

 

Ayant invoqué une absence de quelques jours, il donnait ses instructions par téléphone. De plus les hommes qui lui étaient restés fidèles le tenaient au courant des faits et gestes de chacun et notamment de José.

 

Personne ne savait qu'il  n'était qu'à quelques kilomètres seulement, dans une  bergerie, loin des remous des affaires.

 

Il concoctait tout un scénario pour régler totalement et sans bavure le sort de Linda et de son môme.

 

Pour l'instant le gosse était au vert il pouvait tout à loisir s'occuper de la mère, l'enlever, la conduire dans un centre spécialisé et la mettrait ensuite au turf sur le trottoir à Marseille, il lui préparer un brillant avenir.

 

Il ses dit qu’il n’avait plus besoin des services du motard, il avait l’adresse de son ex et sur ce coup, le motard n’avait pas été d’une grande efficacité, il composa son numéro, laissa sonner une dizaine de fois, Marco constata que le Motard n’avait pas branché son répondeur, il se souvint que c’était lui qui l’avait demandé, il valait mieux ne laisser aucune trace derrière soi, c’était un réflexe, il coupa le circuit, je rappellerai demain se promit-il.

 


 

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