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Mes romans

Et si le bonheur...

suite 2 de ; Et si le bonheur ..... Posté le Samedi 29 Septembre 2007 à 11h45

murmurait-elle, mon bébé, je veux mon bébé, allons venez dit la vieille dame tout en l'aidant à se relever, elle prit la valise d'une main et tout en passant le bras resté libre autour de la taille de l'inconnue, disparut dans l'immeuble dont la porte était restée entrouverte.

 

Un observateur averti, aurait pu voir, à l'écart, sur le même trottoir, un jeune couple regardant la scène et lorsque les deux femmes disparurent de leur vue, s'engouffrer dans un véhicule tout-terrain, stationné en double file, démarrer rapidement et se fondre dans la circulation qui devenait, à cette heure matinale, de plus en plus dense.

 

Paris s'éveillait, sortait de sa torpeur, l'atmosphère était lourde et pesante, les hommes et les femmes, comme des automates, disparaissaient dans les bouches de métro, comme aspirés par une machine invisible, le soleil ne parvenait pas à transpercer la couche d'air sale qui plombait la capitale. C'était un jour triste, un jour comme tant d'autres, une rafale de vent fit frissonner les feuilles des arbres qui commençaient à se couvrir de leur manteau d'automne et la pluie se mit à tomber.

 

Mady referma la porte de son appartement, à petits pas, tout en la soutenant, elle conduisit l'inconnue dans sa chambre et doucement la fit se coucher sur son lit, là, vous serez bien dit-elle, je m'appelle Mahdi, poursuivit-elle comme si elle se parlait à elle-même, et vous comment vous appelez-vous ?

 

L'inconnue ferma les yeux, devait-elle donner son nom, son vrai nom, elle était peut-être recherchée, elle avait tout fait pour laisser le moins de traces possibles, je ne connais pas cette femme se disait-elle, une voix intérieure lui demandait de se méfier mais Mahdi restait debout, attendant une réponse, après un long silence, l'inconnue murmura je m'appelle Linda.

 

Mahdi sortit de la chambre, se dirigea vers la cuisine. Blottie dans la douce chaleur du lit, Linda reprenait ses esprits, elle souleva légèrement la tête, des yeux fit le tour de la chambre cherchant son bébé, la seule vérité, l'affreuse vérité lui sauta au visage et elle se souvint : on m'a prit mon bébé et ne put retenir ses sanglots, elle voulut se lever, il fallait retrouver ce bébé, faire quelque chose, porter plainte, mais contre qui, elle ne le savait pas, contre ses parents, l'ami qu'elle avait quitté, le père biologique, des inconnus ? Elle ne pouvait répondre à cette lancinante question. Epuisée, totalement brisée, incapable de réfléchir, elle retomba lourdement sur le lit, sombra dans un profond sommeil.

 

Mahdi revint quelques instants plus tard portant dans ses mains jointes un grand bol de café fumant, elle s'immobilisa, sourit, souleva les épaules, déposa le bol sur la table de chevet, fit demi-tour, et sans faire de bruit, à petits pas, regagna sa cuisine en refermant la porte derrière elle.

 

Elle prit une chaise, s’assit quelques instants, voilà qu’elle avait charge d’âme, elle s’interrogeait, se demandait combien de temps cette inconnue qui lui tombait du ciel allait rester auprès d’elle, non pas que ça lui déplaise mais ça bouleversait son quotidien, les courses, les repas, elle se contentait de peu de si peu de chose. La grande pendule à balancier qui lui venait de sa mère et qu’elle avait toujours vue dans la famille, se mit à sonner, mentalement elle compta dix coups, se leva vivement, déjà dix heures dit-elle, levant les bras au ciel, il faut que je m’active, j’ai tant de choses à faire.                                                                                                                                                       

 

 

 

 

 

 

Dès qu'il eut quitté l'avenue du Maine, le 4 x 4 prit rapidement la direction de la porte d'Orléans et s'engagea, à vive allure, sur l'autoroute du sud, en direction d'Orléans. La route était glissante, la pluie fine qui tombait, il y avait quelques instants, s'était transformée en violente pluie d'orage, les essuie-glace réglés au maximum de leur puissance, balayaient imparfaitement le pare-brise, laissant des zones floues, les voitures qui doublaient en projetant des trombes  d'eau, ajoutaient à l'inconfort de la conduite.

 

Le conducteur, manifestement ne semblait pas vouloir forcer l'allure, un homme jeune, la trentaine, athlétique, le teint basané, le visage long, aux pommettes saillantes, le front large, recouvert d'une épaisse tignasse d'un noir de jais coiffée en pétard, les yeux aussi noirs que les cheveux, enfoncés profondément dans les orbites, lui donnaient un air peu engageant.

 

La femme à ses côtés avait le type parfait de l'hôtesse de quelque chose, mince, à la limite de l'anorexie, blonde, les cheveux retombant sur les épaules, les yeux clairs, sûre d'elle, le sourire au coin des lèvres, l'air conquérant, ne laissaient pas présager un intellect très développé, et là sur la banquette arrière, un siège de bébé était occupé par un petit enfant qui dormait, ses petits poings fermés.

 

Soudain, le portable, négligemment posé sur la planche de bord, se mit à sonner, la femme décrocha, mit le haut-parleur,

- salut, elle reconnut la voix,

- salut, répondit-elle,

- tout s'est passé normalement ? Interrogea la voix,

- oui

- vous avez les consignes, vous poursuivez, rendez-vous dans deux heures.

 

Elle reposa le portable, ne dit pas un mot, le conducteur hocha de la tête pour faire comprendre qu'il avait entendu et la voiture poursuivit son voyage.

 

La pluie s'était arrêtée de tomber mais la route restait encore glissante, ils avaient dépassé la sortie en direction d'Orléans

 

- Putain, dit le conducteur en ralentissant, qu'est-ce que ce bordel ?

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