
 
				 La  limousine stoppa devant la plus luxueuse des joailleries. Le chauffeur,  un Bourguignon venu à Paris tenter sa chance, s’extirpa du véhicule et  ouvrit la portière à une grande blonde qui ressemblait plus à un sac  d’os qu’à une femme digne de ce nom. L’homme qui l’accompagnait avait  déjà sauté sur le trottoir et lui offrait son bras. Le portier, posté à  l’intérieur de la joaillerie, tendit son cou de poulet pour vérifier  l’indéniable qualité du couple. Il s’effaça dans une légère révérence  pour les laisser entrer. La femme se jeta littéralement sur la vitrine  la plus brillante où se côtoyaient broches et colliers. L’homme, blasé  de tant de luxe, commença à tripoter une serrure et déclencha  presqu’immédiatement une alarme stridente. Ainsi cassa-t-il  définitivement les rêves de possession de sa compagne.
  La  limousine stoppa devant la plus luxueuse des joailleries. Le chauffeur,  un Bourguignon venu à Paris tenter sa chance, s’extirpa du véhicule et  ouvrit la portière à une grande blonde qui ressemblait plus à un sac  d’os qu’à une femme digne de ce nom. L’homme qui l’accompagnait avait  déjà sauté sur le trottoir et lui offrait son bras. Le portier, posté à  l’intérieur de la joaillerie, tendit son cou de poulet pour vérifier  l’indéniable qualité du couple. Il s’effaça dans une légère révérence  pour les laisser entrer. La femme se jeta littéralement sur la vitrine  la plus brillante où se côtoyaient broches et colliers. L’homme, blasé  de tant de luxe, commença à tripoter une serrure et déclencha  presqu’immédiatement une alarme stridente. Ainsi cassa-t-il  définitivement les rêves de possession de sa compagne.
Car…
 La  4L sans âge stoppa devant la plus minable des boucheries. Une vieille à  la chair flasque s’en extirpa. Ses petits yeux de porc clignèrent au  soleil. Dans la boutique, un apprenti se dandinait, prisonnier de sa carcasse de jeune homme, attendant le client. La vieille désigna des paupiettes un peu défraîchies. « Donnez-m’en deux ! aboya-t-elle, et  aussi deux tranches de jambon ! ».
  La  4L sans âge stoppa devant la plus minable des boucheries. Une vieille à  la chair flasque s’en extirpa. Ses petits yeux de porc clignèrent au  soleil. Dans la boutique, un apprenti se dandinait, prisonnier de sa carcasse de jeune homme, attendant le client. La vieille désigna des paupiettes un peu défraîchies. « Donnez-m’en deux ! aboya-t-elle, et  aussi deux tranches de jambon ! ».
… Et rien ne vint rompre cet épisode de la vie ordinaire de cette pauvre femme dont le seul luxe avait été de rêver le temps d’une nuit.
Ce texte est né de mon inscription à un blog d'écriture sur le thème de la viande.
