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L'écriture pour m'exprimer

Parce que ma vie est une émotion

Les partenaires Posté le Jeudi 20 Mars 2014 à 15h46

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Le ciel est bas, plombé, cachant le soleil généreux des derniers jours. Sur le trottoir, un homme fait les cent pas, longeant un mur hostile aussi gris que le ciel, un mur derrière lequel tout semble calme. Mais l’homme sait qu’il n’en est rien. Tout en farfouillant dans ses poches à la recherche de sa provision de pistaches, il essaie de se persuader que le hasard n’existe pas. Et pourtant…


Après s’être tapé trois ans derrière les barreaux, il s’était juré de ne plus jamais fréquenter de prison, même de l’extérieur. Il avait installé ses pénates dans une fermette, loin de la vie trépidante des villes qu’il préférait fuir. Trop de tentations, pas envie de tomber à nouveau. Mais un soir, tranquillement installé devant sa télé qu’il avait payée des cacahuètes, mastiquant méthodiquement un steak bien saignant, tout à fait par hasard, il zappe sur une chaîne d’informations. Un reportage, deux reportages, trois reportages. Le troisième était de trop. Il traitait de la condition des incarcérés dans les prisons françaises et des solutions pour améliorer leur quotidien. Derrière le journaliste qui avait investi "sa" prison, un individu agrippé aux barreaux de sa fenêtre de cellule. Toujours le hasard ? Cet énergumène, visiblement inconscient des caméras de télévision, était en fait en train de limer les barreaux. C’était à pleurer de rire ! C’était également un grand moment pour l’homme qui ne s’était pas aussi franchement diverti depuis longtemps.


Et puis le choc…


Alors ce matin, l’homme s’est présenté à la prison, ou du moins devant le bâtiment. Dans un but flou. Simple pèlerinage ? Besoin de se rapprocher de l’endroit où le fin limeur avait défié des millions de téléspectateurs ? Raviver le souvenir des années de bravade et de filouterie ? Il avait retrouvé par hasard son partenaire d’autrefois que seul un jugement des hommes avait éloigné de lui. Bien sûr, la tentative de cavale avait tourné court mais que le hasard pouvait être bon parfois.


Au cent-unième pas, le planton de service s’est avancé gentiment de lui pour lui demander quelques pistaches.

3 commentaires. Dernier par dany de tara le 21-03-2014 à 13h42 - Permalien - Partager
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