Il se désarticule.
Bientôt, le vent balaiera les souvenirs.
Pauvre petite chose malmenée…
Il pensait vivre.
Mais tout n’était qu’illusion.
Il avait cru voir briller une étoile.
La nuit est tombée sur ses rêves.
Plus rien ne bouge,
Ni les vagues que l’océan jetait sur les rebords de sa mémoire,
Ni les feuilles que le vent agitait aux frontières de ses souvenirs.
Il se désarticule.
Plus rien ni personne ne répond.
Il se soumet à l’absence.
Sa dernière demeure l’attend,
Une malle au fond d’un grenier sinistre.
Il se désarticule et devient sourd
Pour ne plus entendre que les bravos ont fuit.
La tête me fait mal.
Mal de tout le tourment que me cause la vie,
Mal de comprendre que tout est vain,
Mal de savoir que l’espérance n’est qu’un mot.
Si je donne mon sourire,
Il est accueilli comme un encouragement
A prendre le peu que je possède,
Ma générosité et ma compassion
Envers ceux qui souffrent.
Si je donne ma main,
Il se trouve parfois quelqu’un pour la prendre
Et la lâcher par ennui.
Je ne prends jamais rien
Ou alors avec la peur de le perdre.
Je ne demande jamais
Par peur du refus.
Mais si je donne un soupir,
A peine s’inquiète-on de l’entendre.
Donner est un partage, jamais un échange.
Savoir apprendre à ne pas recevoir en retour.
Pourtant…
Je donne mon amour maternel
Pourtant…
Le fils ne se soucie pas de me sourire en retour.
Agir à l’encontre des lois morales,
Décevoir, tirer les larmes d’une mère
Sont des cadeaux plus intéressants à donner.
Pourtant…
Si je donne ma tendresse,
Je gâche mon don l’instant d’après
Et l’objet chéri part à tout jamais.
Là-bas, il fait froid mais il est chez lui.
A une croisée de routes, deux destins ont divergé.
Alors, que pourrais-je donner maintenant ?
J’ai envie de recevoir,
J’ai besoin de recevoir.
Me faudra-t-il continuer sans avoir un seul des cadeaux de la vie ?
Ou me faudra-t-il interrompre la course ?
Si je donne,
Je veux le regard de l’enfant aimant.
Si je donne,
Je veux des bras amoureux.
Le regard de l’enfant et l’étreinte de l’homme,
Seront mes remparts ou plus rien ne sera.
Aérien et brillant,
Un train file sur le pont de fer.
Au loin, dans le vent,
Un rire d’enfant se heurte sur les pierres.
Tout se casse, tout s’en va.
La lumière meurt pas à pas.
Les choses sont éphémères,
La vie prend peur.
L’enfant qui riait ouvre un œil vert
Qui ne voit qu’une lueur.
C’est l’éternelle histoire
Des saisons qui tournent.
Parce que bientôt viendra le soir
Et que le train arrêtera son voyage.
Voltige des feuilles,
Tournoiement des couleurs de l’automne.
Ici vient se poser sur les écueils
Les derniers beaux jours de l’homme.
Pale soleil qui me regarde,
Peux-tu me dire ce qui te fait encore vivre ?
Aérien et brillant,
tu couches tes rayons
Quand la nuit, à pas de géant,
Enveloppe méchamment le lagon.