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Le blog de Chérif BOUTAFA

Parler de Grenoble, etc.

SŒUR EMMANUELLE? Posté le Vendredi 24 Octobre 2008 à 00h12

« Nous sommes tous différents, nous sommes tous à aimer » disait SŒUR EMMANUELLE.

 

Soeur Emmanuelle, de son vrai nom Madeleine Cinquin, religieuse franco-belge ayant dédié sa vie aux plus pauvres née, il y a presque 100 ans, le 16 novembre 1908 à Bruxelles dans une famille aisée, d'un père juif français et d'une mère chrétienne belge. Elle s'est « éteinte » dans la nuit de dimanche à lundi moins d'un mois avant de devenir centenaire à la maison de retraite de Callian (Var) où elle vivait depuis 1993.

 

Sous le nom d'Emmanuelle (Dieu est avec nous), elle était connue pour sa lutte acharnée contre la pauvreté et l'exclusion et sa vitalité hors du commun, elle était l'une des personnalités préférées des français.

 

Connue également pour son franc-parler, sa silhouette humble et son visage malicieux qui hantaient les médias, les plateaux de télévision et les bureaux des décideurs.

 

Connue aussi pour donner de la voix pour défendre l'aide aux pays pauvres, les SDF et les jeunes générations.

 

Pourtant à 6 ans, à l'aube de la Première Guerre mondiale, Soeur Emmanuelle a assisté impuissante à la noyade de son père en mer du Nord. Elle éprouve dès lors «comme un appel de l'enfance malheureuse», au fond du cœur.

 

L'evidente succession de Soeur Emmanuelle.

 

Deux associations se partagent le travail. Depuis longtemps, la sœur leur avait confié le soin de prendre en charge son action auprès des enfants déshérités.

 

Soeur Emmanuelle a su s'entourer d'une équipe professionnelle et chaleureuse.

 

L'association s'appelle « opération orange » parce que Sœur Emmanuelle s'était rendu compte au Soudan que les enfants manquaient de vitamines, elle a donc tout fait pour qu'ils reçoivent une orange par jour. Jean Sage, un ami de toujours, Géographe de son métier professionnel, a rencontré Soeur Emmanuelle le 5 mai 1974 lors d'une mission en Égypte.

 

Jean Sage refuse d'opposer sa petite association à la grande association, historique, Asmae, Association Sœur Emmanuelle, dont il a été membre, elle-même issue d'une fusion avec l'association Les Amis de Sœur Emmanuelle.

 

De fait, Asmae a une autre dimension, puisqu'elle intervient dans huit pays, l'Égypte, le Soudan, le Liban, les Philippines, le Burkina Faso, l'Inde, Madagascar, et la France. Avec 9 salariés au siège, 200 bénévoles et une soixantaine de salariés dans les pays, elle pilote 207 projets d'éducation et de santé, qui ont pour point commun l'enfance défavorisée. Son budget était de 3,8 millions d'euros en 2007, dont 83 % sont affectés à des actions de terrain.

 

Elle avait enseigné en Turquie, puis en Tunisie avant de partir pour l'Egypte, où à 62 ans, elle apprit à connaître et à vivre parmi les plus pauvres, les chiffonniers du Caire.

 

Sœur Emmanuelle aura donc su transmettre à temps et assurer un avenir à son œuvre avec cette religieuse copte. Très tôt, en 1975 Sœur Sara, égyptienne et religieuse copte orthodoxe À 62 ans.

 

L'école, l'hôpital et les logements. Sœur Sara montre le travail effectué depuis des mois, construit 1 200 logements avec eau et électricité.

 

Elle avait une foi à faire trembler les montagnes.

 

Sur le carpe diem, elle répondait « que cela peut être pris de très bonne manière. Il faut savoir saisir, heure par heure, minute par minute, la joie qui vous est donnée. Elle nous est très souvent offerte, beaucoup plus souvent que nous ne le pensons. Il faut savoir l'attraper, juste à temps. Sinon, tu perds ta vie. Morceau par morceau. La notion de l'instant est capitale pour moi. C'est l'instant présent, qui rend la vie passionnante. Il ne faut pas se perdre, ni dans le passé, ni dans le futur, mais rester dans le présent.

 

Sur la religion de chacun, elle avait cette phrase : « Chacun a le droit d'avoir sa religion, on se respecte mutuellement. J'ai des milliers d'amis musulmans. Nous avons toujours parlé religion, en nous respectant. » Elle disait également qu'elle voyait autour d'elle des musulmans et des chrétiens qui parlaient ensemble. Ce dialogue entre les religions l'intéressait, car cela lui prouvait que les gens étaient plus ouverts, ne regardaient pas seulement leurs nombrils et leurs petits intérêts, mais arrivaient à se respecter. L'autre pense, cherche, respire. Et elle devait essayer de le comprendre. Tu acceptes l'autre, il est différent, c'est normal. On n'est pas tous créés sur le même modèle, c'est très bien. Voila sa vision de la vie.

 

Par son témoignage, elle a montré comment la charité chrétienne a réussit à aller au-delà des différences de nationalité, de race, de confession religieuse.

 

Elle pensait beaucoup à la rencontre avec Lui. Elle se disait : «Emmanuelle, encore un peu de patience.» Elle disait également « ce qui m'intéresse, ce sont les retrouvailles. Ça, c'est beau. Comme disait notre père fondateur (le père Théodore Ratisbonne, ndlr), la mort, c'est le plus beau jour de la vie. Le jour où, enfin, la fiancée voit son fiancé face à face, l'enfant son père, l'épouse son époux. C'est le plus beau jour de la vie. Pas si mal, hein? »

 

Elle n'avait pas peur de la mort. Mais ce qui la précède… Là, elle n'était pas sûre.

 

L'esprit alerte, le verbe haut : cinq jours avant sa disparition, soeur Emmanuelle parlait de la vie et de la mort à bâtons rompus. Cette vie, qui l'a « captivée», cette mort, dont elle disait «ne pas avoir peur» même si elle craignait « ce qui la précède ». Elle confiait encore, dans un rire, s'être «arrangée avec la Sainte Vierge».

 

Au revoir ! Yallah ! En avant ! Yallah !

 

Ses obsèques auront lieu mercredi dans "la plus stricte intimité" à Callian tandis qu'une messe de requiem sera célébrée en la cathédrale Notre-Dame de Paris également le 22 octobre 2008 à 15H00.

 

Elle était comparée à Mère Teresa.

 

Sœur Emmanuelle : Nous ne t'oublierons jamais!

 

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