Le blog de Chérif BOUTAFA

Il y a environ plus de 8 millions de jeunes de 16 à 25 ans et ils représentent environ 13 % des citoyens français.

Et pourtant, la jeunesse ne trouve pas sa place dans la société, qu'elle soit issue des quartiers dites défavorisés ou diplômée de master. Ce qui est malheureux, c'est que des enfants de cette génération vivront plus mal que leurs parents et cela est une première depuis 1945. Pourtant, la génération actuelle des 18-25 ans est plus diplômée que ne l'étaient les générations précédentes au même âge.

Et oui hier, c'était les retraité (es) qui étaient pauvres! Aujourd'hui, ce sont les jeunes essayant de rentrer dans la vie active. En effet, le constat est qu'un système fonctionne comme une machine à exclure les jeunes à coups de stage ou d'emplois précaires.

Beaucoup de famille, de personnes isolées, de plus de 60 ans, 1/4 des adultes et 1/3 des moins de 25 ans vivent sous le seuil de pauvreté à moins de 800 € par mois. Ne touchant pas anciennement le RMI et aujourd'hui exclus du revenu de solidarité active (RSA), ils sont de plus en plus nombreux à pousser la porte des associations pour une aide financière, un logement ou un panier-repas.

Pour ceux qui peuvent, il existe la solidarité familiale, 56,5 % vivent encore chez leurs parents, mais cela n'aide pas une génération qui n'arrive plus à avoir de repère. Et les 18-25 ans sont atteints par la dépression nerveuse, bien que le suicide soit la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans, après les accidents de la route.

En France, les jeunes sont traités soit comme des sauvageons, soit comme des jeunes prises en charge, attardés et immatures, incapable de se débrouiller, l'âge moyen du départ du foyer familial est pour les filles, 21 ans et les garçons, 23 ans. Il y a encore cette image selon laquelle si les jeunes ne trouvent pas de travail, c'est parce qu'ils ne veulent pas travailler, qu'ils sont peu ou mal formés. Notre société ne veut-elle pas voir la réalité et se défausserait-elle facilement à bon compte sur les plus jeunes de son incapacité à leur proposer un avenir décent?

Un différend entre générations ne risque-t-elle pas d'opposer demain une jeunesse revancharde à ses ainés qui l'auront précarisée?

Exigé par une jeunesse, l'idée serait un revenu pour les moins de 25 ans qui permettrait aux jeunes français de prendre leur envol, de conquérir leur autonomie et de choisir leur avenir. Verra-t-elle enfin le jour?

Pourtant la jeunesse devrait être présentée comme une ressource pour l'avenir dans laquelle il faudrait investir.

La ville de Grenoble comme à son habitude et parce qu'elle est précurseur dans l'innovation saura prendre ce pari, celle d'influencer sa jeunesse, de nommer par exemple des jeunes étudiants de tous les pays vivant à Grenoble le temps de leurs études, ambassadeurs dans leurs propre pays et leurs propre villes.