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Le blog de Chérif BOUTAFA

Parler de Grenoble, etc.

VIOLENCES QUOTIDIENNES! Posté le Samedi 20 Août 2011 à 15h38

Depuis quelques années les riverains du secteur 4 à Grenoble – habitants et commerçants – alertent les pouvoirs publics municipaux et préfectoraux sur des actes violents et récurrents d’atteinte à la personne commis dans le secteur. Certains riverains portent plainte mais beaucoup d’autres, en contact direct et quotidien avec leurs agresseurs, se taisent par crainte de représailles. Cette violence est le fait de bandes extérieures dont certaines sont organisées, qui vivent de trafics  et s’étoffent continuellement d’une jeunesse en déshérence, désocialisée et déscolarisée.

Laissés à eux-mêmes et vivant leurs méfaits dans un sentiment de toute puissance voire d’impunité, les membres de ces bandes ne craignaient déjà plus d’agresser simplement au motif d’un regard de travers.

Nous habitons, travaillons dans le secteur et nous ne sommes pas d'accord avec la vision de certains membres, voir certains responsables d’un collectif de défense des citoyens.

Nous vivons dans le même secteur, certes tout n'est pas parfait; s'il y reste des questions à résoudre pour y vivre mieux, nous ne nous reconnaissons pas dans la pensée et la pétition qui circule.

Pas de société sans lutte contre la délinquance: résistons mais en associant tous le monde, oui même les jeunes, les gens de bonne volonté qui apparemment ont été oubliés ! Nous proposons de reprendre sur le secteur, le combat par de la prévention, de l'échange et pas seulement par de la répression : 8 pistes-

1. Résistons l’intoxication croissante des mauvaises interprétations et des boucs émissaires, en particulier les jeunes ! Honte à l’ancien mot d’ordre de certaines personnes : « nous les mettrons dehors ! » qui représente, en vérité, le mot d’ordre de l'extrême !

2. La lutte contre la délinquance doit être l’affaire de tous (parents, enseignants, associations, etc.), et non pas l’exclusivité de certaines personnes représentants eux mêmes. Elle n’est donc pas une simple affaire de politique dite publique. Organisons-nous pour mieux vivre ensemble ! Si une collectivité doit faire son travail propre, la clef de la résistance contre l'insécurité tient à l’intervention de chacun.

3. Pas de lutte contre la délinquance sans une véritable prévention !
Prévenir, c’est avant tout dissuader les jeunes et les moins jeunes de faire n'importe quoi en leur montrant qu’il y a beaucoup mieux à faire. Avant tout, la prévention doit mobiliser tout un chacun.

4. Pour une politique publique de prévention en matière de délinquance ayant comme avant-poste un Samu violence ! La collectivité doit encourager les délinquants et les personnes sans avenir à sortir de leur servitude volontaire, en se souciant de se regarder dans un miroir et de se projeter dans un avenir. De véritables moyens, non réductibles à une simple assistance sociale, doivent être dispensés dans des centres rattachés aux structures existantes (ex: relais délinquance).

5. Pas de lutte contre la violence sans une police (municipale, nationale) empêchant les dealers de nuire ! Si la lutte contre la délinquance est l’affaire de tous, la lutte de la prévention est l’affaire spécifique de la collectivité et la répression de la police.

6. La lutte contre la violence n’est pas une guerre : elle est affaire de politique émancipatrice. L’idéologie (américaine) de la « guerre à la délinquance » est contre-productive : elle prétend intensifier le combat quand, en vérité, elle le démobilise en le militarisant ou en créant des milices. L’essentiel, en matière de lutte contre la délinquance, est d’incorporer cette lutte à une vision globale émancipatrice.

7. Les mesures de réduction des risques, visant à limiter les dommages collatéraux (gangs, bandes, etc.), ne doivent pas servir à démanteler la lutte contre la violence physique et matériel. Au titre de cette lutte, la politique de réduction des risques est un désastre. À ce titre, la politique de toute répression (qui prétend ordonner la politique en matière de sécurité à ces mesures, qui organise un chantage aux élu (es) pour faire accepter la demande d'une pétition) est un désastre qu’il faut combattre.

8. Du point de vue de l’émancipation, il convient de se rapporter au délinquant comme à un nihiliste.

- Pour une politique publique unilatéralement répressive, le jeune n’est qu’un délinquant. Or, si le désœuvré est souvent par ailleurs un délinquant (pour se procurer facilement un argent abondant ou se valoriser auprès d'un groupe), ses erreurs, en tant que telle, ne sont pas essentiellement de la délinquance.

- Pour la politique de réduction des risques, le désœuvré est essentiellement une victime. Qui ne sait pourtant que si celui-ci aime, il est vrai, à se présenter comme une victime, c’est qu’il l’est essentiellement… de lui-même !

- Pour une politique publique de soins, certains sont malades qu’il faut médicalement soigner. La position nous paraît, en matière de politique publique, la plus juste et la plus productive même s’il apparaît comme telle, difficilement concevable comme une maladie (elle semblerait plutôt un mode particulier de symptomatisation pour différentes maladies psychiques).

- Mais pour les habitants du mieux vivre ensemble, le déboussolé sera essentiellement vu comme un « nihiliste » : comme quelqu’un qui veut le néant (qui veut la servitude à l'argent, l’avilissement au pessimisme, l’autodestruction…) plutôt que de ne rien vouloir. Il convient alors de lui opposer qu’on n’est pas condamné à ne rien vouloir ou à vouloir le rien, qu’on peut vouloir , le travail, la formation, l’amour, la musique, la poésie, telle science, tel engagement collectif, associatif, le sport, etc., et que ce sont là des manières autrement intéressantes d’intensifier son existence.

COLLECTIF MIEUX VIVRE ENSEMBLE

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