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Le blog de Chérif BOUTAFA

Parler de Grenoble, etc.

SYRIE, PAYS AMI EN CRISE! Posté le Mardi 10 Avril 2012 à 22h52

Après plus d'un an de révolte, les manifestants n'ont pas réussi à renverser le régime, ni Bachar al-Assad à les faire taire. C'est l'impasse ?

Pacifique à ses débuts, le 15 mars 2011, le mouvement contre Bachar al-Assad s'est transformé petit à petit, face à une répression de plus en plus féroce, en soulèvement armé laissant craindre une guerre civile. Sur le plan diplomatique, la communauté internationale, est quant à elle bloquée en raison de l'intransigeance russe et chinoise.

D'abord, parce qu'il n'y a pas de marche arrière possible. On est à plus de 8 000 tués et les opposants savent que, s'ils cèdent, il s'ensuivra une impitoyable traque, la torture systématique, des exécutions sommaires. Ils iront jusqu'au bout. Seconde raison : les structures du régime sont atteintes: la situation économique est catastrophique et des dissensions traversent l'armée. Le temps joue pour la révolution.

Bachar al-Assad tiendrait-il sans soutiens ?

C'est évidemment la solution que tout le monde souhaite. Mais, depuis un an, le président syrien, soutenu par Moscou et Pékin (malgré quelques critiques), se joue de la communauté internationale.

En Syrie, la situation géopolitique et géostratégique est toute autre. Un conflit dans ce pays multiconfessionnel pourrait embraser le Proche-Orient, en relançant notamment les tensions entre musulmans sunnites soutenus par l'Arabie saoudite et les pays du Golfe et musulmans chiites soutenus par l’Iran, allié de la Syrie.

C'est une guerre larvée depuis le VIIème siècle entre les sunnites et les chiites. Quand Bachar al-Assad ouvrait ses prisons à la CIA personne ne l'a traité de dictateur. Quand son père a participé à la 1ère guerre du golf, il était accueilli les bras ouverts et jusqu'à preuve du contraire la situation politique interne était la même. Son tort est d'avoir signé des accords avec l'Iran au détriment de l’Arabie saoudite et du Qatar.

D'Autre part, il y a dans ce pays comme ailleurs des Sunnites, des Chiites, des fondamentalistes religieux, des chrétiens et la proximité du Liban, mais surtout de L'Iran.

Il existe un écueil diplomatique, un risque régional. Les répercussions de l'intervention en Libye sont pour l'instant limitées au Sahel, avec des armes récupérées par Al-Qaïda au Maghreb islamique et par les Touaregs du Mali. Et tout ceci interviendrait dans un contexte où les tensions entre Israël et Iran sont déjà vives.  De son côté, paradoxalement, Israël ne voit pas d'un mauvais œil le maintien au pouvoir de Bachar al-Assad, qui lui garantit une "paix froide". L'installation d'un nouveau régime, probablement dirigé par des islamistes comme dans tous les autres pays où le "printemps arabe" a changé la donne politique, entraînerait une nouvelle incertitude pour l'Etat hébreu.

Un "coup d'Etat" à l'intérieur du régime ?

Bachar al-Assad peut-il être renversé sans intervention étrangère et la révolte se terminer par "une révolution de palais" ? Le scénario est peu probable, mais il ne faut pas totalement l'exclure. Pour se protéger, Bachar al-Assad a verrouillé le pouvoir en plaçant des leaders issus de la minorité alaouite, sa confession, aux principaux postes du gouvernement et de l'armée, les déserteurs sont principalement des soldats du rang de confession sunnite.

Ce régime n'a pas de supporters ! Il n'a, derrière lui, que des profiteurs d'une économie mafieuse, contrôlée à 60 % par Rami Makhlouf, le cousin du Président. Il repose ensuite sur un appareil sécuritaire pléthorique. Enfin, Bachar al-Assad a placé des fidèles à la tête de toutes les unités l'armée. Mais les officiers de rang inférieur sont très surveillés et il leur est très difficile de déserter. Plus de 3 000 ont été arrêtés.

Le régime joue de cette peur et exacerbe les tensions. C'est lui qui parle de guerre civile, seule carte qu'il lui reste en main pour espérer se maintenir. Si vous regardez les manifestations, toutes appellent à une Syrie libre et unie. Il est demandé la dignité, l'état de droit, le multipartisme et la séparation des pouvoirs...

La position française qui consiste à vouloir la chute du régime est la bonne. Cette considération va peut-être à l'encontre des intérêts matériels immédiat, je ne  vois vraiment pas comment on peut vouloir trouver un compromis avec un type aussi sanguinaire.

La politique étrangère devrait avoir comme leitmotiv de porter la parole de ceux qui sont opprimés.

Si cette révolution est légitime, elle s'est trop vite envenimée artificiellement. La Syrie est victime d'offensives sanglantes et d'ingérences avouées.

Rappelons-nous que la première mission d'une diplomatie est de reconnaître la volonté populaire des habitants d'un état même si celui qu'ils se donnent pour chef politique n'a pas l'heur de plaire à nos chefs politiques et non pas de monter des opérations de barbouze! Que ce soit à Damas, Caracas, Téhéran, Pékin ou Moscou! Cet ambassadeur exprime clairement que la majorité des Syriens soutiennent Bachar al-Assad du moins tacitement!

Dans cette affaire la France s'est emballée vite, très vite, trop vite. Il ne faut pas s’arrêter à la parole des énarques tels que Juppé & Cie et à être dans l’incantation, prisonnier d’une idéologie, d’un aveuglement et de l’incompétence sur les questions étrangères. Il faut quand même se rappeler que Juppé a déclaré en novembre 2011 que "les jours de Bachar al-Al Assad sont comptés", je n´arrête pas de compter; je commence même à manquer de souffle depuis le temps...

Je me dis maintenant si je ne ferais pas mieux de reprendre mes calculs à zéro et compter cette fois les jours qui restent au monde !

Il y a belle lurette qu’en Egypte, la place est aux islamistes. Quant au pouvoir de l'argent, vous le trouverez plus facilement dans les pétromonarchies du golfe que dans un pouvoir syrien relativement pauvre.

Le moyen orient est une région complexe et dure qui n'a rien à voir avec la place Stanislas. Le renforcement de l'islamisme radical au sud de la méditerranée aura des répercussions sur certaines populations musulmanes inassimilables de plus en plus importantes en Europe.

Les dictatures finissent toujours par échouer sauf si on les soutient. Mais il ne faut pas oublier que ça vaut aussi pour les politiques criminelles des démocraties, ces dernières n'étant pas des parangons de vertu et ayant plus de sang sur les mains que tous les dictateurs arabes réunis.

Parce que vous croyez que la politique de la France est dictée par la morale et la poursuite du bien? Vous ne vous rendez pas compte que nous sommes devenus les alliés des pires extrémistes en Orient.

Et en plus en proposant d'abandonner les missions économiques des ambassades (c'est comme ça que ça s'appelle), vous vous faites l'idiot utile des Américains et des Anglais qui n'attendent que ça pour nous tailler des croupières! Vous êtes doublement naïf en soutenant avec vos bons sentiments d'un côté les islamistes et de l'autre notre pire ennemi, l'Empire anglo-saxon, qui ruine notre économie et notre culture.

Il faut penser au bien réel des peuples et non à celui d’une idéologie.

Apparemment en Syrie, pour ceux qui ont vécu des années dans ce pays, ils assurent qu'on n'y vit pas plus mal qu'en France, voire mieux sur bien des plans (il n'y a qu'à comparer les taux de suicide, plus de 4 fois moindre en Syrie). Ce commentaire résume bien la situation telle que la connaissent ceux qui sont en contact avec des syriens sur place. Il faudrait peut-être ajouter que les émeutes ont une source extrémiste sunnite, encouragées par certains pays du golfe sunnites, et par les occidentaux, opposés à un régime plutôt chiite, et donc à l'Iran et à sa menace sur le pétrole. La "majorité silencieuse" patriote soutient donc le régime au moins par refus d'intervention extérieure.

Que les émeutes soient réprimées brutalement, c'est certain, mais que le régime syrien soit plus sanguinaire que le régime américain avec les indiens ou le régime français de la IV en Algérie, c'est une question de degré et de nombre de morts, mais pas de nature. Dans tous les cas, on est dans les horreurs de la guerre.

En Syrie : Le Canard-Enchaîné a relaté, ces derniers mois, comment les services secrets occidentaux – nos services parmi les autres, arment, entraînent des centaines d’assassins de l'acabit de celui de Toulouse pour qu’ils s’introduisent en Syrie et y fassent leur sale besogne, mais avec un armement lourd et par milliers de victimes. Les terroristes d’Al-Qaida sont face au gouvernement syrien et dans le camp de l’Otan… Et l’Otan, les Etats Unis d'Amérique sont dans la posture des "donneurs de leçons", "nient le risque de communautarisme", pensent que la "pédagogie molle" peut tout résoudre, exigent du gouvernement syrien qu’il fasse preuve de "modération", et que l’armée syrienne cesse de protéger les populations contre ces extrémistes qui ne reculent devant aucune atrocité pour terroriser les Syriens et imposer un régime salafiste à la place d’un régime laïque.

En France : Un seul de ces assassins a fait son infâme "travail", avec sept victimes et un pistolet, et c’est une armée de policiers et gendarmes qui a été mobilisée (à bon escient, et sans que l’Etat soit critiqué pour autant).

Aujourd'hui, l'espoir passe par le plan proposé à Assad par Kofi Annan, l'envoyé spécial de l'Onu et la Ligue arabe.

Benoit XVI a supplié dimanche 8 avril 2012 dans son message pour Pâques que cesse l’effusion de sang en Syrie.

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