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l'Avare Posté le Lundi 8 Décembre 2008 à 12h32

L’Avare (extrait)

 

Elise : Je n’aurais rien à craindre, si tout le monde vous voyait des yeux dont je vous vois, et je trouve en votre personne de quoi avoir raison aux choses que je fais pour vous. Mon cœur, pour sa défense, a tout votre mérite, appuyé du secours d’une reconnaissance ou le Ciel m’engage envers vous. Je me représente à toute heure ce péril étonnant qui commença de nous offrir des regards l’un de l’autre ; cette générosité surprenante qui vous fit risquer votre vie, pour dérober la mienne à la fureur des ondes ; ces soins pleins de tendresse que vous me fîtes éclater après m’avoir tirée de l’eau, et les hommages assidus de cet ardent amour que ni le temps ni les difficultés n’ont rebuté, et qui’ vous faisant négliger et parents et patrie, arrête vos pas en ces lieux, y tient en ma faveur votre fortune déguisée, et vous a réduit, pour me voir, à vous revêtir de l’emploi de domestique de mon père. Tout cela fait chez moi sans doute un merveilleux effet; et c’en est assez à mes yeux pour me justifier l’engagement ou j’ai pu consentir ; mais ce n’est pas assez peut-être pour le justifier aux autres, et je ne suis pas sure qu’on entre dans mes sentiments.

 

Jean Baptiste Poclain

      De Molière

 

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