quand une cousine en bleu de Chine Me sourit Et qu'elle s'échine en bleu marine Et qu'Elle rit c'est la Bretagne, et tous ses gris nuances diverses qui vont et viennent En averse, crachin ou en pluie.
rien ne l'arrête, car dans ses veines c'est le rouge qui coule et le bleu s'appelle l'Amour de la grande bleue
tous les Bretons le savent bien Que leur cœur est le sel marin qui nous manque à nous pauvres hères il s'appelle force et courage leur chapeau rond au bord bien large laisse claquer au vent iodé son ruban noir comme un drapeau pour saluer les matelots
la Lorraine alors s'incline devant tant de grandeur saline et chaussée de ses beaux sabots viendra curieuse goûter bolées de ce fameux cidre, gâteaux bretons partout « far « appelés des crêpes au sarrazin salées et gâteaux Saint-Michel sucrés
qu'on ne parle pas de régime quand, invitée chez ma cousine c'est Sion qui vient vers Lorient pour partager ripailles et rimes rires ou pleurs mais toujours touchants
rentrée chez nous, je m'imagine chantant les louanges de la fière de la grande de la belle Iroise chacun saura si je le croise qu'il existe un lieu où l'Amour s'unit au roc à l'eau au vent son manteau couvert d'hermine tient chaud parbleu par tous les temps
c'est promis, ma chère cousine je braverai routes et champs et reposerai mon échine sur tous les douillets coussins blancs que tu as, paisible et sage dans les temps où l'hiver fait rage pliés, ourlés, cousus, rangés pour qu'en visiteur attendu je reprenne ainsi étendue mon souffle, sans que rien dérange
ainsi, requinquée et sereine je sortirai pour admirer les bateaux les vagues les marins et revenant du port, crabes bulots, palourdes et araignées à la bonne femme bretonne je remettrai tout mon butin et préparai un grand festin pour les papilles de chacun
ni la houle, la bouée au loin plus rien n'arrêtera alors les mains agiles de casser craquer et porter sur la langue les chairs délicates et fumées
le cidre brut et le chouchen viendront souler notre assemblée plus rien n'existe que les rires les mots, les histoires de famille qu'on a tant peu le temps de voir
demain quand la corne de brume appellera les hommes, chacun partira avec en son ventre les rires de cousine de Lorraine venue saluer le courage des valeureux Bretons cousins.
on aura promis se revoir Ne pas attendre l'encensoir faire trembler de froid, le noir
on s'est promis de rire encore ensemble à une autre occasion on appellera ça les vacances la Bretagne viendra en Metz et connaîtra le bleu des Vosges les mirabelles et le munster le sel aussi, celui des mines celui qui sert non pas sur table mais sur les routes, inévitable contre le gel et le verglas pas de poésie pour le nôtre mais on les emmènera vite voir les méandres de la Meuse nos châteaux forts et nos légendes car il n' y a pas que Brocéliande qui s'enorgueillit de mystères nous avons les nôtres, sorcières et lutins, farfadets, Graouli
à très vite! à nos retrouvailles ! vite ! vite tends-moi tes mimines rapprochons-nous chère cousine ...
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4 commentaires. Dernier par pour-l-Amour-de-Capucine le 07-01-2009 à 09h49 - Permalien -