Me mets à lancer mon sac
Qui vole au-dessus de l’eau
Et s’ouvre sur les pierres ...
Des têtes sortent du sac
Têtes effrayées
Aux yeux exorbités
Têtes vivantes
Aux bouches ouvertes
Des têtes qui appellent
au-secours
Des voix sans son
N’entends rien
Vois seulement
Les têtes roulent
Sautent et retombent sur les
cailloux
Ça leur fait mal
Ah ces têtes, tant pis !
Je les reconnais
Ces têtes qui roulent
maintenant
sur les pierres anguleuses
Elles souffrent
Je les regarde
Me souviens
Les connais bien
Mon père
Mon frère
Un bel homme, amoureuse,
j’avais 17 ans
L’autre qui m’a rendu folle
Puis un qui se prenait pour
un chef
Cinq têtes qui hurlent
mais que je n’entends plus
Elles roulent
Roulent
Tapent
Tapent encore
Et roulent encore
sur tous ces cailloux
Tant pis pour elles
tant mieux
tant mieux ?
ne me fait rien
dans ma tête à moi
Dans ma tête à moi !
Mais qu’est-ce qu’il y a ?
En tout cas plus ces têtes-là
!
Elles viennent de finir là
là, devant mes yeux hagards
J’ouvre la bouche
pas un son
Mon cerveau brûle ?
Non non …
même pas
COPYRIGHT CAPUCINE