Mais alors, quelles
sorties pour moi !
J’allais retrouver mes
fermes qui me plaisaient tant avec tous leurs animaux si amusants.
Madame Deustheur,
une des fermières m’emmenait avec elle chercher
les jolis œufs
frais ; elle m’avait appris à les prendre délicatement, à les poser dans
le panier en osier tapissé de foin ;
J’adorais faire
cela et passant à travers toute la volaille, je m’amusais
à marcher plus vite
pour que chaque espèce s’ébroue et s’en aille en poussant son cri spécial.
Nous allions
ensuite au jardin chercher les groseilles à maquereaux et des grappes de
groseilles rouges que sa fille et moi mangions à pleine bouche, laissant
dégouliner le jus sur notre menton, quel régal !
Ça sentait bon
l’étable où nous allions chercher le lait fraîchement tiré des vaches ;
penchée au-dessus des bidons de lait, j’y voyais voleter une ou deux mouches
qui n’allaient pas tarder à piquer du nez dans le liquide blanc et chaud si
attirant ;
Je les retrouvais
souvent gisant, prises dans la crème de ce merveilleux liquide.
Les vaches curieuses
se laissaient traire, meuglaient comme pour demander qui était cette enfant.
« Qui ?
Qui ? » « une
petite ! »
la fermière leur
parlait comme à des personnes, mais cela ne les empêchait pas de tourner leur
tête pour mieux me voir.
C’qu’elles me
plaisaient ces grosses bêtes-là avec leur queue qui faisait balancier et voler
la poussière fine.
Allez, remontons
dans la pièce qu’elle appelait la crèmerie.
Oh la la ! les
odeurs fortes, puissantes de la crème du lait.
Les tambourinements
de l’appareil à faire le beurre !
Et dire que dans quelques heures, nous aurions tout ça chez nous dans notre maison.
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