Un mur de bois
je grimpe
m’élève
à une hauteur telle
que j’ai du mal à apercevoir le…
derrière moi
un autre mur de bois
j’étais à terre il y a encore quelques secondes
mon corps lentement
d’abord
a commencé à s’agripper aux planches de bois
me suis soulevée
maintenant
telle un de nos ancêtres lointains
je monte
mes jambes plient
me hissent au fur et à mesure
je suis de plus en plus rapide
je me lève
m’élève si vite que ça en devient mon élan
ne peux plus m’arrêter
la colonne de bois n’a pas l’intention de s’arrêter non plus
je m’accroche aux parties boisées
soudain
je ne sens plus rien contre moi
je ne suis plus en l’air
je suis dans l’air
je m’envole
je vole
de plus en plus haut
vers quoi
ne sais pas
la sensation est merveilleuse
je n’ai pas froid
mon corps est doux
l’air est vivifiant
délicat avec moi
je monte encore
ne m’arrêterai jamais …
mon cœur
mon esprit
mon corps ne font qu’un
qu’une pensée
s’élever
encore plus haut
l’air pénètre calmement dans mes poumons
mes yeux voient
ils voient le vide
l’après
le mieux
le bien
n’aurai plus jamais envie de redescendre
pourquoi faire
rester là
c’est tellement bon
entre le bas et le …
le haut
Le haut de quoi
pas d’importance
mon être frémit de joie
l’ascension s’arrête …
suis pas inquiète
c’est encore meilleur
je plane
glisse sur le vent
sur le rien
sur le vide
ferme les yeux
me laisse porter par les courants
ma peau est chaude
calme
ne pas rouvrir les yeux
il n’y a pas d’obstacle
je le sais
le sens
et je reste des …
heures
des jours peut-être
plus haut que les plus grands oiseaux
aucune question
être soi à soi-même
enfin
puis
calmement
envie de revenir vers le bas
je prends mon temps
goûte chaque particule de bonheur
ma planitude
redescends
tranquille
calme
si calme
je retrouve déjà les grands murs de bois
m’y attache délicatement
et redescends tel un lézard
tête en bas
lentement
je prends mon temps
je sais maintenant.
je reviendrai vers ces immenses échelles
échapper à la folie des hommes
échapper à ma folie
de nouveau
poussée par un rare élan
je retrouverai les cimes
me ré-offrirai à l’infini
me noierai dans le vent
tournoierai
oublierai
me donnerai
échangerai
comme on change le sang
pour revenir plus belle
meilleure
bienveillante pour moi
pour ne plus être ternie
Marie Aubrée 29 Avril 2009
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