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Une position sexuelle est la manière dont deux ou plusieurs partenaires positionnent leur corps lors d’un rapport sexuel. La majeure partie de ces positions s’applique au coït vaginal. Cependant certaines positions permettent de remplacer la pénétration vaginale par une pénétration anale (sodomie). Enfin, d’autres positions, tel que le 69, sont des positions permettant la fellation ou le cunnilingus, voire la masturbation.
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Dans le Kâmasûtra en Inde, et La prairie parfumée en Arabie, l’acte sexuel et la manière de le pratiquer sont décrits comme des formes d’art. Sur les sculptures Khajurâho, il a une signification religieuse. Les soixante-quatre positions du Kamasutra peuvent être considérées comme des positions de yoga pour un couple. En particulier, le tantrisme quand il est pratiqué en couple, est le contexte spirituel supposé de ces positions.
On a tendance à confondre en Occident Kâmasûtra et tantrisme. Les kama sutra forment un manuel pratique de sexualité à l’usage des amants qui n’est pas exempt de spiritualité et a été écrit entre le IIe et le VIe siècle par l’indien Vatsyayana dont on pense qu’il fut brahmane. Celui-ci renvoie dans son introduction à des textes rédigés près de 1 000 ans avant lui et dont on a perdu toute trace. Le Kâmasûtra a été révélé en 1883 aux Européens par l’explorateur anglais Sir Richard F. Burton.
L’origine du tantra - ce mot dérive du sanskrit tanoti, expansion, et trayati, libération - remonte à la nuit des temps ; il s’est intéressé à la sexualité et a développé une branche appelée Voie de la main gauche par opposition à la Voie de la main droite, branche tantrique plus austère et n’utilisant pas de pratiques sexuelles.
Le tantrisme n’oppose pas expériences charnelles et spirituelles, elles font pour lui partie d’un même ensemble et se complètent ; ce système philosophique a ainsi mis au point des techniques élaborées et très précises utilisant des pratiques charnelles pour aboutir à des expériences spirituelles. Contrairement à une idée répandue, sa finalité n’est pas d’augmenter le plaisir charnel qui n’est pour lui qu’un tremplin vers l’extase mystique.
Souvent persécuté, notamment pour cette connotation à caractère sexuel, le tantrisme s’est transmis essentiellement par voie orale et a laissé très peu d’écrits ; le texte de référence du tantrisme est le Vigyana Bhaïrava Tantra.
Il faut noter qu’il n’y a pas de nomenclature fixe et unanimement reconnue des positions sexuelles. Les termes employés par des guides et des sites Internet diffèrent souvent de source en source, quand l’auteur n’invente pas un terme lui-même pour nommer une position anonyme. Dans de nombreux cas, le jargon de l’industrie pornographique est entré dans le langage familier, il a l’avantage d’être explicite. La nomenclature médicale, en revanche, est souvent vague et inconnue du grand public.
Les parties génitales de chacun des partenaires entrent en contact et se frottent. De très nombreuses positions sont possibles.
Les relations sexuelles entre homme et femme peuvent comporter une pénétration, que l’on appelle coït, où le pénis en érection est alors inséré dans le vagin avant d’aller et venir, ou bien en être dépourvues, auquel cas le pénis et la vulve ne feront que se frotter l’un contre l’autre.
Ce sont sans nul doute les positions les plus usitées en occident. La plus courante est la position du missionnaire. Cette position du missionnaire a de très nombreuses variantes, la femme peut disposer ses jambes de différentes manières : jambes écartées et tendues, jambes écartées pliées, jambes autour de la taille de l’homme, ou elle peut encore (si elle est suffisamment souple) mettre une ou deux jambes sur les épaules de l’homme. Cette position est une des plus propices car elle permet à un homme attentif de stimuler avec précision le point G. Les amants peuvent aussi effectuer un changement si l’homme est fatigué, la femme est alors couchée sur l’homme : c’est le missionnaire inversé. Ils peuvent également être couchés sur le côté (Union de l’aigle).
Quelques positions détaillées :
Ce sont les positions où la femme présente son dos à son partenaire, soit pour effectuer une pénétration vaginale, soit une pénétration anale.
La plus courante est la position de la levrette où la femme est à quatre pattes et l’homme à genoux. Selon le plaisir et le désir des partenaires, les jambes de la femme peuvent être plus ou moins écartées et son dos plus ou moins relevé. Le mouvement peut être effectué par les deux partenaires. La femme peut aussi être couchée de tout son long, l’homme est alors couché par dessus et doit s’appuyer sur ses bras. Lorsque les partenaires sont couchés côte à côte, ils sont dans la position dite des cuillères.
Dans la position dite de la brouette, la femme s’appuie sur les mains ou les coudes tandis que l’homme est debout et lui soulève les jambes.
Quelques positions détaillées :
Dans ces positions, l’homme est la plupart du temps allongé sur le dos, et la femme le chevauche, face à lui ou de dos, accroupie ou agenouillée.
Quelques positions détaillées :
Parmi ces positions certaines ont besoin d’un support, comme une chaise par exemple, pour pouvoir être exécutées.
Quelques positions détaillées :
Enfin, les partenaires peuvent être debout, ce qui permet notamment d’avoir un rapport sexuel dans un lieu d’intimité réduite (ascenseur, toilettes de restaurant…) tout en restant habillé. De face, les amants peuvent s’appuyer sur un meuble ou contre une paroi. Si l’homme a la condition physique, il peut également porter sa partenaire. De dos, il suffit à la femme de se pencher en avant et à l’homme de la pénétrer. Cette position peut se révéler très agréable ou au contraire très inconfortable en fonction des tailles réciproques des deux partenaires. Attention également dans ce cas de rapport sexuel furtif, à ce que la lubrification vaginale soit suffisante pour la pénétration.
On pense à tort que certaines positions favorisent ou défavorisent la grossesse. En fait, elle peut survenir quelle que soit la position qu’utilisent pour faire l’amour une femme capable d’ovulation et un homme non-stérile en bonne santé : les spermatozoïdes sont toujours capables d’atteindre l’utérus et d’aller fertiliser l’ovule.[réf. nécessaire]
Pendant la grossesse, les amants peuvent faire l’amour en faisant attention à ne pas comprimer le ventre de la femme. Certaines positions s’y prêtent mieux que d’autres, en particulier :
Certaines positions ne peuvent être exécutées que si l’un des partenaires (ou les deux) a (ont) la force, la souplesse ou l’équilibre suffisant comme par exemple le poirier anal.
Deux hommes peuvent aussi avoir des relations sexuelles exclusivement génitales, en frottant leur pénis l’un contre l’autre jusqu’à l’orgasme, tout en s’embrassant. Habituellement face à face, de nombreuses positions sont possibles pour les amants, notamment debout, couchés, assis, etc. La majorité des positions sexuelles décrites chez les hétérosexuels peuvent aussi être pratiquées par deux hommes.
L’un des deux partenaires peut également masturber son partenaire et lui-même en saisissant les deux pénis d’une seule main.
Une relation sexuelle génitale entre deux femmes est appelée tribadisme. Elles peuvent se mettre en position de ciseaux afin de se frotter la vulve et le clitoris jusqu’à l’orgasme.
Lors de relations orales, les organes génitaux de l’un des partenaires sont stimulés par la bouche, les lèvres, la langue de l’autre, voire même la gorge dans les cas de gorges profondes, appelées deepthroat en anglais.
Dans le cas d’un cunnilingus, un homme ou une femme excite buccalement la vulve et le clitoris de sa partenaire.
Dans le cas d’une fellation, un homme ou une femme excite buccalement le pénis et les testicules de son partenaire.
La plupart des positions mettant en scènes des relations génitales peuvent être adaptées pour devenir des relations anales, en particulier celles où la femme tourne le dos à son partenaire. Il arrive toutefois qu’il y ait quelques difficultés dues à la différence d’angle entre le vagin et le rectum.
La masturbation est l’action d’exciter les parties génitales ou l’anus d’un(e) partenaire ou de soi-même à l’aide d’une main.
Quelques positions détaillées :
L’imagination humaine en matière de sexualité ne connaît probablement pas de limite, il serait alors prétentieux de faire une liste exhaustive des autres positions, toutefois certaines d’entre elles, par leur récurrence, sont entrées dans le vocabulaire de la sexualité, telles que :
La plupart des relations sexuelles ont lieu dans un lit ou sur une autre plate-forme (sol, table, chaise, …). Afin de pouvoir essayer d’autres positions, des commerces de supports érotiques pour faire l’amour ont vu le jour. Entre autres, des systèmes permettant par exemple de suspendre son ou sa partenaire en l’air, rendant les sensations lors de la pénétration totalement différentes.
Plus de deux personnes peuvent avoir des relations sexuelles simultanément, c’est ce que l’on appelle « sexualité de groupe » ou « orgie ». Familièrement nommé "partouze". D’autres positions sont alors possibles.
Pour pénétrer, on peut utiliser des doigts, des jouets sexuels (en particulier les femmes, avec des gode-ceinture), ou même des orteils, ou, bien plus classiquement, des pénis.
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Le Kâmasûtra ou Kâmashâstra (sanscrit Kâma, le désir (également le dieu de l'amour charnel, équivalent indien d'Éros ou de Cupidon) et sûtra, aphorisme, soit Les Aphorismes du désir) - est un recueil indien écrit entre le IVe siècle et le VIIe siècle, attribué à Vâtsyâyana.
Le Kâmasûtra est un traité classique de l'hindouisme. Il a été traduit pour la première fois en anglais en 1876 par Richard Francis Burton. Mais le livre ne devint légal au Royaume-Uni qu'en 1963.
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Le Kâmasûtra apporte des informations sur la vie privée dans l'Inde ancienne. Il évoque successivement "les trois buts de la vie", "les conseils de bon sens", "le comportement du citadin (Nâgaraka vritta)", "le choix d'une épouse" (Kanyâsamprayukta), "les devoirs et privilèges de l'épouse" (Bharya Adhikarika), "les courtisanes" et "les méthodes occultes" (Aupanishadika) en plus de toutes les pratiques plus directement liées à la sexualité (Samprayoga). Comme tous les textes de l'Inde ancienne, l'ouvrage peut être également lu comme une allégorie de l'union (yoga) au Divin.
Souvent richement illustré de miniatures, il prodigue des conseils de séduction pour une vie harmonieuse dans le couple, notamment au travers de positions sexuelles (bien que les 64 positions aient fait la popularité de l'ouvrage, elles ne constituent toutefois qu'un chapitre du livre à proprement parler), destiné à l'origine à l'aristocratie indienne.
La Jayamangala est un commentaire de l'ouvrage composé par Yashodhara.
Le Kâmasûtra, qui n'est donc pas seulement consacré au sexe, traite également d'un art de vivre qu'une personne cultivée se devait de connaître. Il aborde par exemple l'usage de la musique, la nourriture, les parfums...
À l'origine, le Kâmasûtra était essentiellement destiné aux hommes et aux courtisanes. Cependant, le livre donne aussi des conseils aux femmes et aux couples et indique que les hommes n'étaient pas tenus à la seule relation sexuelle, mais devaient aussi maîtriser les baisers, les caresses, les morsures et les griffures. Il décrit un certain nombre de positions, mais également le comportement à tenir par les partenaires pour laisser ensuite place à leur imagination.[1]
À l'époque où l'ouvrage a été rédigé, la femme jouissait d'une certaine liberté. On trouve dans l'ouvrage les habituelles injonctions pour "l'épouse fidèle" qui s'occupe de la maison, mais elles côtoient d'autres conseils pour la séduction et la manière de tromper son époux. Le remariage des veuves, qui sera interdit plus tard dans l'histoire de l'Inde, est alors décrit comme acceptable. Le Sati (sacrifice de la veuve sur le bûcher de son mari) n'est pas mentionné dans l'ouvrage original et n'apparaît que dans les rédactions plus récentes[2].
Les courtisanes sont à l'image des Geisha du Japon. Elles ont une place significative dans la société. Elles percevaient des sommes importantes pour leur art, qui incluait la danse et la musique. Ce sont les autorités britanniques qui interdirent ces "associations de prostituées" que l'Inde avait tendance à laisser pénétrer dans les temples où elles faisaient des offrandes importantes[3].
L'homosexualité féminine et masculine est un aspect jugé naturel de la vie sexuelle. Toutes les possibilités sexuelles, même celles qui seront jugées déviantes par la suite (voir le gouvernement de Nehru et l'article 377 qui punit "les rapports sexuels contre nature"), sont énumérées dans l'ouvrage. On peut en voir également des sculptures sur certains temples comme celui de Khajuraho[4].
Le puritanisme plus récent de l'Inde est très contrasté avec la liberté décrite dans cet ouvrage. Même Gandhi avait envoyé certains de ses disciples détruire des statues dans quelques temples. Rabindranath Tagore fit mettre un terme à cette destruction.
KAMA3D.ORG
WORLD SEXUAL POSITIONS MUSEUM
KAMASUTRA FOR ALL
Kamasutra-3d.com
The most beautiful animated gallery of sexual intercourse positions
KAMASUTRA .TO
Dans la mythologie grecque, Éros (en grec ancien Ἔρως / Érōs) est le dieu de l’Amour.
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Il est honoré en Grèce antique spécialement comme le dieu de la pédérastie. Les Spartiates et les Crétois lui sacrifient avant une bataille, le bataillon sacré de Thèbes lui est consacré, et Athènes l'honore comme le dieu libérateur de la cité en l'honneur d'Harmodius et d'Aristogiton, les tyrannoctones. Son sanctuaire principal est situé à Thespies.
Son avatar romain, Cupidon, est souvent représenté sous les traits d'un jeune enfant espiègle, joufflu, avec deux petites ailes dans le dos et portant un arc, qui lui sert à décocher des flèches d'amour.
À l'origine, Éros est représenté comme un être androgyne. La figure du jeune homme ailé apparaît à la fin du VIe siècle av. J.-C. sur des vases attiques à figures rouges. Il n'est alors que rarement associé à Aphrodite et apparaît souvent sous de multiples instances ; parfois, l'un des Amours est nommé Himéros ou Pothos (désir).
Sa représentation devient très populaire à partir de 490 av. J.-C. On le voit alors sur les vases, la lyre ou avec un lièvre — cadeau pédérastique par excellence — à la main, ou encore poursuivant un garçon. Par la suite, il est plus fréquemment associé avec Aphrodite et le monde des femmes, notamment sur les vases nuptiaux comme les lébétès gamikoi, les loutrophores ou encore les lékanis. Au reste, on recourt au blanc pour le représenter, de même que pour le corps des femmes. L'arc et le carquois sont des attributs habituels à partir du IVe siècle av. J.-C. L'exemple le plus célèbre est sans doute la statue d’Éros bandant son arc, type attribué au sculpteur Lysippe.
À partir de l'époque hellénistique, le type de l'Éros-enfant apparaît concurremment à celui de l'Éros-éphèbe. Dès cette époque, Éros perd sa signification religieuse pour devenir ornemental. À partir de la Renaissance, sa représentation est assimilée à celle des anges pour parvenir au type du putto.
On peut voir une statue le représentant sur la place Piccadilly Circus à Londres.
L'Éros est une notion de l'amour d'origine hellénique. Elle est complémentaire ou s'oppose (c'est selon) à l'Agapè d'origine chrétienne. La comparaison des deux mobiles, l'un grec, l'autre chrétien, permet de mieux cerner la notion de l'Éros. Ce tableau[8] permet une vue didactique mais ne correspond pas aux différentes évolutions historiques qu'ont subies les concepts d'Éros et d'Agapè.
Éros | Agapè |
---|---|
la voie de l'homme vers Dieu | la voie de Dieu vers l'homme |
s'élève | descend |
désir, aspiration veut conquérir une vie divine |
sacrifice vit de la vie divine ose "perdre sa vie" |
nécessite l'effort de l'homme, dans le cadre du salut | la grâce, d'origine divine = la rédemption |
amour égocentrique car part de soi sous sa forme la plus noble |
amour désintéressé , don de soi |
l'amour de l'homme en tant que Dieu est l'objet de l'éros |
l'amour de Dieu |
motivé par la beauté et la valeur de son objet l'objet vaut la peine d'être aimé |
indépendant de la valeur de son objet spontané, non motivé aime et crée la valeur de son objet |
L'Éros existait déjà bien avant Platon (427 av. J.-C./348 av. J.-C.). On le retrouvait dans l'orphisme et dans les cultes à mystères où l'ascension de l'âme se faisait suivant trois degrés successifs : la purification, l’illumination et l’union au divin. Platon reprend ces notions et donne à l'Éros une forme personnelle et en fait ressortir le sens. Il utilise la forme mythique de l'Éros pour la transformer en forme dialectique : le but de la philosophie est de reproduire la purification. Il opère ainsi l'opposition entre le logos et le mythe dans la conception de l'Éros. Mais sa philosophie existentielle repose toujours sur un fond religieux, la réunion de l'âme à son origine divine étant toujours la voie de la rédemption, à la différence de la philosophie moderne. Elle est en effet largement tributaire de l'orphisme, et reste malgré tout une sotériologie. Ceci est peut-être la raison pour laquelle Platon délaisse la dialectique et la pensée discursive pour rejoindre l'expérience extatique lorsqu'il parle de la "folie divine", moment où l'âme s'unit au divin, caractérisant le troisième degré de l'ascension de l'âme.
Platon distingue deux types d'Éros : l'Éros vulgaire, fils de l' Aphrodite vulgaire, qui pousse les hommes à la légèreté et au libertinage, et l'Éros céleste, né de l' Aphrodite céleste, qui est la voie permettant le passage du sensible au suprasensible, du monde inférieur au monde supérieur, du monde matériel au monde des Idées.
L'idée principale est que ce passage s'effectue toujours dans le même sens : du bas vers le haut, puisque le monde des Idées ne peut agir sur celui des sens. L'éros platonicien n'est ni purement divin ni uniquement humain, il est quelque chose d'intermédiaire, un grand démon, permettant d'éveiller dans l'âme, comme la braise sous la cendre, l'attrait de l'âme vers le monde supérieur. Ou autrement dit la beauté de ce monde a pour rôle d'éveiller l'éros dans l'âme pour qu'elle parvienne à la Beauté suprasensible et Céleste.
Pour Anders Nygren[8] l'originalité de la conception platonicienne sur l'Éros se résume aux points suivants :
Aristote (384 av. J.-C./322 av. J.-C.) élargit la notion d'Éros pour lui donner une signification cosmique, à la différence de Platon pour qui l'Éros est la voie conduisant l'âme vers ce qui est beau en soi. Pour Aristote, cette aspiration concerne tous les éléments du cosmos : la nature est pris dans un mouvement constant vers l'élévation : la matière vers la forme, la possibilité vers l'existence. La forme pure est au-dessus de ce mouvement, elle est immobile mais le principe de tout mouvement. Elle éveille l'éros dans la matière. L'Éros est élevé au rang de puissance universelle. L'échelle de Platon devient chez Aristote une hiérarchie. Ce qui est inférieur tend vers ce qui est supérieur.
Chez Aristote, le sens religieux de l'Éros passe au second plan.
Selon Nygren[8], Plotin (205 après J.-C./270 après J.-C.), philosophe néo-platonicien, se démarque de Platon sur quatre points, concernant Eros :
Du reste, Plotin rejoint Platon lorsqu'il explique que l'âme commence sa marche ascendante mue par l'éros. Le monde sensible est beau mais ne possède que la beauté d'un reflet. À la différence des Gnostiques, il soutient que l'âme est d'origine divine, et à ce titre elle est bonne par nature.
Bien qu'étant un Père de l'Église, les conceptions d'Origène (185-254) se situent sur la ligne de l'éros. L'originalité de ses travaux consistent à opérer une synthèse entre la conception chrétienne de l'amour et celle de la conception hellénique. Pour lui l'agapè est interprétée comme étant la même chose qu'éros. Dans le Cantique des cantiques, il considère que l'Ecriture emploie à juste titre le terme d'Agapè afin de ne pas induire en erreur le lecteur qui, si le terme d'éros avait été employé, aurait pu éveiller en lui l'éros vulgaire. Dans son Commentaire au Cantique des Cantiques il rappelle que ce texte est destiné aux "parfaits", les Gnostiques chrétiens. Si dans l'Ecriture, le terme d'éros n'est pas employé c'est pour éviter un malentendu avec l'éros vulgaire. D'une façon générale quand un gnostique rencontre dans l'Ecriture le terme d'agapè, il doit l'entendre, par conséquent, comme s'il y avait éros, car telle est la réalité qui se dissimule derrière le masque protecteur d'agapè. Pour appuyer sa thèse, il cite deux passages dans la bible où l'idée d'éros apparait : Proverbes 4,6 et Sagesse 8,2 : il y est question de la sagesse.
au contraire des philosophes hellénistes qui considèraient que la majorité des hommes était perdue.
A la suite d'Origène, Grégoire de Nysse (331-394) reprend la même théologie . Il utilise cependant une symbolique assez riche pour désigner l'éros. Certains sont déjà connus : l'échelle céleste et les ailes de l'âme. Mais d'autres sont nouveaux concernant l'éros : l'ascension de la montagne, la flamme et la chaîne d'amour.
Saint Augustin (354-430), un des principaux Pères de l'Église latine, a gardé toute la valeur de la voie de l'éros, la seule qui puisse mener au salut. Il ne doute pas que l'amour chrétien pour Dieu soit le même que l'éros platonicien , à ceci près que l'homme manque de force pour rester en haut : Je ne pus garder mon regard fixé sur toi ; au contraire, dans ma faiblesse, il me fallut détourner ma vue et revenir aux choses familières. Le principal défaut qu'il attribue à la voie de l'éros, bien qu'il ait toujours été mû par celle-ci, se situe dans la superbia, c’est-à-dire l'orgueil et le contentement de soi qu'elle laisse derrière elle. L'homme reste donc toujours à son niveau et n'accède jamais au Divin.
Il a élaboré une doctrine riche et complexe fondée sur la caritas et la grâce dans laquelle l'éros est incluse. La caritas qui porte la marque de l'éros céleste est toujours la seule voie qui mène à Dieu. Elle demeure pourtant impraticable tant que la grâce, la gratia, ne l'a pas infusé dans le cœur. La grâce a pour fondements, dans le christianisme, l'incarnation et l' humilitas, ce qui est le principal enseignement du Christ.
Caritas et Cupiditas sont les deux types d'amour que l'homme peut éprouver. L'un est dirigé vers le divin, l'autre vers le monde, rappelant l'éros céleste et l'éros vulgaire. Saint Augustin leur attribue la même valeur, il n'y a que l'objet d'amour qui change. Cependant, sans comdamner fermement la cupiditas, Augustin comprend qu'elle est une recherche de Dieu, mais mal dirigée : elle se trompe d'objet. Les péchés et les vices de l'homme ne sont que le reflet de cet état de choses. Il n'est en principe qu'un seul objet que l'homme ait le droit d'aimer : Dieu. En introduisant le Frui, le "jouir" (de son objet) et le uti, l'"utiliser" (aimer une chose en vue d'une autre chose), Augustin élabore un peu plus sa doctrine. La seule attitude qui convienne à l'égard du monde est de l'utiliser, afin que cela soit d'une aide pour l'homme sur la voie de la caritas. Elle doit tendre vers la fruitio Dei, la jouissance de Dieu. À l'inverse, la cupiditas utilise Dieu pour jouir du monde.
Philosophe néo-platonicien, Proclus (412-487), ou Proclos en grec ancien, reprend les thèmes de Platon et de Plotin concernant l'éros et le transforme :
L'auteur de La Hiérarchie céleste et de La Hiérarchie ecclésiastique n'est pas en fait Denys l'Aréopagite, premier évêque d'Athènes, brûlé vif vers l'an 95, mais un auteur anonyme, Pseudo-Denys l'Aréopagite, dont les écrits sont fixés entre 485 et 515. Philosophe néoplatonicien, inspiré par Plotin et surtout Proclus auquel il fait de larges emprunts, sa pensée est largement déterminée par l'éros. Il systématise la multiplicité des éros isolés suivant une causalité qui prend sa source dans l'essence divine :il s'agit d'une doctrine de l'émanation. Tout étant sous la gouverne de l'éros, il ne permet pas à celui qui aime de demeurer en lui-même : même Dieu y est soumis et a été poussé à créer toutes choses et à se diriger vers l'objet aimé.
Sa Hiérarchie se construit autour d'un seul but : la divinisation qui consiste à s'unir à Dieu. Cette divinisation s'effectue suivant un ordre bien établi : la règle fondamentale est que l'ordre inférieur ne peut s'élever vers la divinité que par l'intermédiaire de celui qui lui est immédiatement supérieur. Chaque ordre est relié à un ordre supérieur duquel il recoit, et à un ordre inférieur auquel il donne. Il en est de même au niveau de la hiérarchie ecclésiastique. Ainsi, l'homme s'élève le long de la chaine luminescente qui vient du ciel.
Le mot « Éros », personnification de l'amour, a connu une grande fortune. On le retrouve ainsi en psychanalyse, Sigmund Freud nommant « Éros » la pulsion de vie qui, selon lui, habite chaque être humain. Il l'oppose à la pulsion de mort, ou pulsion de destruction. Il est courant aujourd'hui de nommer cette pulsion de mort « Thanatos », mais il ne s'agit pas d'un terme freudien à proprement parler. Ces deux pulsions fondamentales ne peuvent être pensées séparément qu'en métapsychologie (Freud disait d'elles qu'elles étaient sa mythologie): en clinique, elles oeuvrent toujours ensemble, en une sorte d'amalgame, et sont indissociables.