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Les 100 jours du théâtre

Toussométrie

Le Cas Blanche Neige Posté le Jeudi 26 Février 2009 à 10h57

Le conte expliqué aux adultes

 

Blanche Neige est un cas. Jeune et fraîche, elle n'a qu'une seule obsession et qu'une seule angoisse : être en mesure de séduire autant que sa belle-mère, la Reine, séduit les hommes. Mais la tâche n'est pas simple car, comme dans Gertrude (Le Cri) du même auteur, Howard Barker, monté à l'Odéon en janvier, cette mère d'âge mûr et de surcroît (prétendûment) stérile exerce une attraction irrésistible sur tous les hommes qui l'approchent.

 

Frédéric Maragnani a choisi pour mettre en scène ce conte déviant un plateau très dépouillé ; en son centre, une sorte d'ascenceur dont les portes s'ouvrent parfois, sur la forêt, ou plutôt sur l'inconscient et la transgression des personnages : dans la forêt, la Reine s'ébat avec le garde-chasse et Blanche Neige se tape... les sept nains! Le choix des comédiens est intelligent et le travail des corps soigné. Le supplice final de la Reine, vraie fin du conte de Grimm, montre un art de la suggestion consommé de la part du metteur en scène et une grande force d'incarnation de la comédienne, Marie-Armelle Deguy : on est réellement saisi d'effroi lorsqu'elle commence à chausser ses escarpins chauffés à blanc.

 

Image

 

Dans l'émission déjà citée dans mon post du 17 février 2009, M. Maragnani expliquait la difficulté qu'il avait eu à trouver la mise en scène adaptée à ce tableau ; pour lui, Howard Barker n'écrit pas ses pièces en pensant à leur représentation. La solution qu'il a trouvée est belle, mais la danse jusqu'à épuisement de la Reine est éludée ; dans sa Blanche Neige, Angelin Preljocaj proposait lui une saisissante solution dansée. Ces deux traitements illustrent bien la divergence des approches de ce conte presque universel adoptées par ces deux spectacles.

 

Alors qu'Howard Barker s'acharne à expliciter le sous-texte fantasmatique du conte, avec une certaine force dans le trait mais sans grande subtilité (et que le metteur en scène allège en tirant l'ensemble vers la farce), M. Preljocaj respecte la fonction initiale du conte ; celle d'exorciser les angoisses et les fantasmes du lecteur par le biais de "paravents" narratifs, de situations symboliques. Ainsi, malgré la réussite incontestable du très explicite Cas Blanche Neige, on préfère tout de même une Blanche Neige chorégraphiée qui laisse encore aux spectateurs leur part d'imagination et d'interprétation.

 

Toussométrie : Calme (1/5).

Le spectacle n'est plus à l'affiche à Paris.

 

Commentaires :

- la problématique de la pièce selon son metteur en scène : http://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Le-Cas-Blanche-Neige-Comment-le-savoir-vient-aux-jeunes-filles/ensavoirplus/

- http://www.ruedutheatre.info/article-27840253.html

- http://culturofil.net/2009/02/13/le-cas-blanche-neige-de-howard-barker/

- http://www.spectacles.fr/le-cas-blanche-neige/avis

- http://www.laboiteasorties.com/2009/02/odeon-le-cas-blanche-neige-comment-le-savoir-vient-aux-jeunes-filles/

- http://theatredublog.unblog.fr/2009/02/05/le-cas-blanche-neige/

 

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