GLOUGLOU

Amadou Bamba Mbacké, est un Sénégalais d’origine Toucouleur qui fonda sa propre confrérie en 1886 .Son village d’origine, MBacké, se trouve situé à 60 km à l’est de Diourbel et à la limite de la région aride du Ferlo.

Prêchant cette doctrine chez les Wolof, il donna au travail manuel un statut équivalent à la prière, permettant ainsi au disciple d’accéder au salut éternel par une action qu’il est en mesure d’accomplir.

Le Mouridisme s’est développé dans le bassin arachidier du Sénégal, où ses disciples ont fini par s’accaparer sa culture ainsi que sa commercialisation pour en avoir fait une culture génératrice de devises.

Le Mouridisme a ainsi valorisé le travail de la terre, freiné l’exode rural et adapté la population à l’évolution économique. Aujourd’hui, ils ne pratiquent pas seulement cette culture, certains émigrent à l’étranger, comme marchands et utilisent les moyens de communication les plus modernes (Internet, etc.) pour garder le contact avec le terroir.

La Capitale de la confrérie est Touba ; cette ville cosmopolite qui connaît une croissance exponentielle et qui est le lieu de pèlerinage de tous les fidèles surtout à l’occasion des grands rendez vous annuels dont le grand magal.

Le Khalife Général des Mourides actuel, Serigne Ahmadou Lamine Bara MBACKE, petit fils le plus âgé de la lignée, règne sur une organisation très structurée et disciplinée.

Le khalifat du Mouridisme est basé sur une succession patrilinéaire (le plus âgé sur tous les enfants de même père)

Maintenant que les fils du saint homme ne sont plus de ce monde, cette succession se fera en suivant l’ordre de naissance de ses petits fils tous confondus.

C’est ce saint homme qui avait ordonné à Mame Thierno MBACKE »ndamal darou » de se rendre à la lisière entre le Djolof, le Ndiambour et le Cadior pour y fonder le village de « Darou Mouhty » en 1912. Il avait ajouté à l’endroit de Borom Darou que cette localité sera la réplique de sa sainte ville de Touba à tout point de vue.

C’est certainement la raison pour laquelle, Darou Mouhty commence à prendre une envergure de plus en plus étonnante à tel point qu’il n’existe plus au centre ville une seule parcelle de terrain qui ne soit la propriété d’un talibé.

Comme pour confirmer les propos du saint homme, plusieurs talibés de Touba et même des autres localités ont étendu leurs activités et même domiciles vers cette ville qui voit sa grande mosquée en finition,totalement rénovée et modernisée  sous le magistère de Serigne Cheikh Khady MBACKE, actuel et troisième khalife de la famille de « Borom Darou » après Serigne Modou Awa Balla MBACKE et Serigne Abdou Khoudoss MBACKE  qui ont tous les deux et successivement marqué de forte et belle manière ,leurs passages à la tête de la famille.

Le talibé mouride de Darou Mouhty se distingue des autres de la confrérie par sa solidarité agissante, sa soumission totale aux prescriptions et préceptes du saint homme et de Borom Darou ainsi que sa fougue qui se traduit à chaque occasion par l’usage du fusil non pas pour faire du mal mais pour perpétuer le goût des armes et le courage de Borom Darou qui a bravé cette forêt  dense avant de la conquérir et la dompter. Cette partie du sénégal était une véritable jungle où vivaient des hordes d’hyènes, des meutes de chacals et de nombreuses familles de lions de panthères et léopards.

L’Histoire orale raconte que Borom Darou gratifiait de cadeaux tous ceux qui  lui rapportaient des trophées de chasse de ces grands fauves et aimait faire organiser  à l’occasion de la Tabaski et de la Korité, des courses hippiques que lui-même présidait .Pour qui connaît l’histoire du cheval liée à celles de l’islam, des conquérants et des guerres saintes,cet amour de l’animal par Borom Darou s’explique.

Il partait toujours dans ses déplacements vers Serigne Touba avec tous ses bagages et disait toujours au revoir à ses proches ; comme pour attester qu’il était toujours prés pour remplir une nouvelle mission de son guide.

Jamais une contradiction quelconque n’a été relevée par les disciples entre lui et les ordres ou prescriptions de Serigne Touba. Il lui était soumis à la perfection.

Avant de créer le village de Touba, le Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE avait envoyé sur les lieux Borom Darou avec la mission d’y retourner la terre sur toute la superficie cernée et de lui trouver des feuilles de tôle pour les besoins de la construction de cette demeure.

 Dans la foule de disciples, un d’entre eux  a osé mettre en doute la réalisation des désirs du Cheikh par geste ou réaction peu importe ; dans tous les cas, Borom Darou instinctivement et dans une colère visible a dit à l’endroit de ces derniers que « Serigne Touba ne demande jamais l’impossible et lui Borom Darou réalisera tout ce qu’il lui demandera de faire, par la grâce de Dieu »

Ainsi vivait Borom Darou auprès de son frère aîné, son formateur, guide spirituel et marabout au point que le colonisateur a fini par l’appeler « Lieutenant et bras droit de Serigne Touba »Que Dieu répande sa grâce sur lui,sa famille,tous les talibés mourides en particulier et musulmans en général .AMEN.