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Sur la route des étoiles

chronique d'une mère endeuillée

. Posté le Mercredi 21 Juillet 2010 à 17h05

LA PSYCHOTHERAPIE


Un mois environ avant la mort de Julien, un grand mal être s’est installé dans mon corps et mon esprit. C’était une sensation étrange et inexplicable que je n’avais jamais ressentie de ma vie.
J’ai donc consulté mon médecin. Tout allait cliniquement bien par contre le moral était au plus bas.
Un anti dépresseur léger m’a été prescrit. Etait-ce le fait de ne plus travailler et de réorganiser ma nouvelle vie qui m’avait rendue dans cet état ? Je ne sais pas. En tout cas, j’avais décidé de consulter une psychothérapeute à la rentrée de septembre pour extirper mes émotions et les dénis que j’avais en moi depuis plusieurs années.
Le destin a fait que j’ai eu un premier rendez-vous bien plus tôt que prévu grâce à ma fille Nathalie qui, devant le désastre qui venait de s’abattre sur notre famille,  a contacté une grande spécialiste du deuil.

Trois jours après les obsèques de notre fils, je me suis retrouvée avec mon mari devant Nadine BEAUTHEAC.

J’ai raconté notre histoire. Mon mari ne parlait pas, tétanisé par sa souffrance. Moi c’était le contraire. Un seul mot de la part de Nadine et je partais dans une très longue discussion. Elle était obligée de m’arrêter. Elle regardait souvent mon mari qui ne réagissait pas. Elle lui posait quelques questions auxquelles il avait bien du mal à répondre et puis, soudain, vers la fin de l’entretien, il s’est mis  à parler. Elle l’avait sorti de sa torpeur.

Je pensais qu’il continuerait mais sa thérapie s’est arrêtée à la fin de cette première consultation.

Assidûment, depuis fin août 2007, je rencontre Nadine. Chaque séance est un pas pour moi vers le « mieux ». Je lui livre mon âme sans détours. Je vais jusqu’au bout de moi-même. Il m’arrive d’être en colère contre l’injustice qui a frappé notre fils et contre ceux que je pense être les instigateurs, sans le vouloir, de sa mort. Par ses mots, je me recadre toute seule : ma colère tombe et le négatif disparaît. Elle m’a appris à  analyser tout ce que je ressens. Je dépèce mes sentiments.

Dans mon malheur, j’ai la chance d’être suivie par cette grande dame, reconnue en tant que telle dans l’accompagnement du deuil en France. Elle a écrit plusieurs ouvrages dans ce domaine et a été bénévole dans plusieurs associations dont « VIVRE SON DEUIL » à la suite de la perte de son enfant et de son mari quelques années plus tard, bouleversant sa vie ; je pense que c’est la raison pour laquelle elle apporte tant aux endeuillés, car elle sait.

Un jour, je mettrai le mot STOP à ma thérapie sans employer celui de FIN car je ne sais pas comment je réagirai lorsque je ne la rencontrerai plus.

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