Le chant strident du colibri,
caché dans son sombre abri,
déchire cette nuit de voile
comme une lumière d'étoile.
Tout est triste,tout est calme,
et devant cette nuit sans charme
le petit oiseau crit son chant.
Son regard d'un air méchant
perce ce gros vetement noir
d'où l'oeil du poète peut voir.
Il reste ébahi devant le spectacle
comme l'incrédule face au miracle,
et son esprit comme une onde
capte merveilleusement ce monde.
Lorsqu'il sort de cette sphère,
beauté parfaite,beauté éphémère,
il voit la terre,son univers
comme marchant à l'envers.
La tristesse remplit son coeur;
il pleure certes sans rancoeur
mais la douleur qu'il reçoit,
de son monde le déçoit.
Ont-ils des yeux ou des oreilles
qui voient ou entendent ces merveilles?
ou une raison ou un esprit
qui perçoit ce qui vit?
Ce chant,délire d'un oisillon
annonce l'approche du tourbillon.
Ce n'est donc pas un hasard
que,sous le charmant regard
de la nature,le bel oiseau
chante brillament son morceau.
S'il organise ce nocturne concert,
c'est qu'en vérité il nous sert.
Il nous faut preter ame et coeur
pour saisir le sens de ce choeur.