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Saddam Hussein et sa dictature Posté le Mardi 16 Janvier 2007 à 12h59

Dictature irakienne!

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La constitution de l'Etat irakien s'est largement faite sous influence du colonisateur anglais. Il a voulu se situer exclusivement dans un héritage ottoman dépouillé de l'islam, sous sa version laïque, sans prendre en compte les autres héritages auxquels se rattachait une partie majoritaire de la population. Toute opposition qu'elle soit communiste, sunnite, chiite ou kurde (malgré la reconnaissance de leurs droits politiques et culturels) a été combattue. Exécutions, massacres se sont répétés sous les différents régimes. Sous Saddam Hussein, un clan au pouvoir contrôle tout l'Etat irakien.

Une société contrôlée

La représentation parlementaire a été remplacée par la souveraineté du Conseil de commandement de la révolution. Depuis 1979, le CCR représente pour M. Saddam Hussein, un instrument sûr où dominent les éléments sunnites originaires de Takrit (comme le président) ainsi que les membres de sa famille.

Les cours de justice ont été remplacées par les tribunaux révolutionnaires.

Aux côtés de l'armée, affaiblie, la garde républicaine, corps d'armée d'élite du régime de M. Saddam Hussein, et les milices exercent un contrôle surveillé de la situation intérieure.

Le Baas : le parti du pouvoir

Fondé à Damas dans les années 40 par Michel Aflak, un chrétien orthodoxe, et Salah al Din Bitar, un musulman sunnite, le parti Baas (en arabe : renaissance) se développe dans un Proche-Orient encore dominé par les puissances coloniales, en premier lieu la Grande-Bretagne, mais déjà ébranlé par les luttes nationales. Les mots d'ordre sont alors : retrait des troupes étrangères, indépendance, unité arabe, fin de la « colonisation sioniste » en Palestine.

Le Baas, qui tient son congrès constitutif en 1947 est le premier parti à considérer l'ensemble du monde arabe comme son champ d'action. Il crée des sections « régionales » en Jordanie (1948), au Liban (1949-1950), en Irak (1951) et place l'unité arabe au centre de sa doctrine. De sensibilité laïque - il rejette les divisions confessionnelles - le Baas reconnaît cependant le rôle de l'islam dans la formation de l'arabisme. Peu à peu il multiplie les attaques contre la démocratie libérale et renforce son orientation socialiste.

En Irak, il a d'abord participé à l'action clandestine de l'opposition sous la monarchie puis a été l'auteur de deux coup d'Etat en 1963 et 1968, date à laquelle il s'est installé au pouvoir.

Deux directions panarabes se mettent alors en place : l'une à Damas, l'autre à Bagdad. Le parti connaît par la suite de multiples scissions et purges entre « gauche » et « droite », militaires et civils, pro-syriens et partisans de Michel Aflak. Le parti n'est plus aujourd'hui que le paravent politique du clan au pouvoir.

M. Saddam Hussein

Musulman sunnite, né le 28 avril 1937 à Takrit dans une famille paysanne, M. Saddam Hussein règne depuis plus de vingt ans sur l'Irak.

Scolarisé tardivement, il s'inscrit dans un lycée à Bagdad en 1955. Il s'y politise et adhère, en 1957, au parti Baas.

Peu de temps après la révolution du 14 juillet 1958, qui met fin à la monarchie, son parti passe dans l'opposition. En octobre 1959, il participe à une tentative d'assassinat avortée contre le général Abdelkarim Kassem : blessé il doit s'enfuir, d'abord en Syrie, puis en Egypte où il termine ses études secondaires. C'est là qu'il apprend le succès du coup d'état de février 1963, qui a renversé Kassem et auquel le Baas a participé. Il rejoint donc Bagdad et s'intègre à la direction du parti. Mais le Baas est écarté du pouvoir en novembre 1963 : il plonge dans la clandestinité.

Arrêté en octobre 1964, il passe deux années en prison. A sa sortie, il est élu secrétaire général adjoint du parti. Mais ce sont les officiers baassites, et à leur tête M. Hassan Al Bakr, qui organisent le coup d'état du 17 juillet 1968, puis éliminent le 30 juillet quelques uns de leurs alliés. A partir de cette date commence l'irrésistible ascension de M. Saddam Hussein. En alliance avec le général Al-Bakr, il renforce l'aile politique du Baas - dont l'influence est réduite - et réussit notamment la « baasisation » des forces armées : avant la fin 1970, 3 000 commissaires politiques encadrent les officiers. En novembre 1969, il accède à la vice-présidence du Conseil de commandement de la révolution (CCR), le véritable centre de pouvoir. Par l'élimination, y compris l'assassinat politique, de ses rivaux, le duo Saddam Hussein-Hassan Al Bakr assure définitivement, son pouvoir à la fin de 1971. M. Saddam Hussein s'en affirme le véritable homme fort et prend les grandes décisions, de la nationalisation du pétrole à l'attaque contre l'Iran, puis à l'invasion du Koweït.

La fonction d'Al Bakr était surtout d'assurer la loyauté d'un maximum d'officiers. Petit à petit, il devient inutile : le 16 juillet 1979, il démissionne de la présidence de la République et du CCR, immédiatement remplacé par M Saddam Hussein. Quelques jours plus tard, plusieurs hauts dirigeants passent en jugement et sont exécutés pour « complot » et « complicité » avec la Syrie. A partir de 1979, M. Saddam Hussein accélère la réorientation de l'Irak envers le camp modéré arabe et, après la mort de Sadate, la constitution d'un axe Bagdad-Amman-Le Caire.

La guerre irako-irannienne confirme une véritable militarisation du pays rendue possible par la complaisance dont bénéficie M. Saddam Hussein à l'étranger, notamment en Occident - une complaisance que n'entamera pas l'utilisation par son armée de gaz chimiques contre l'armée iranienne et contre les rebelles kurdes : n'est-il pas le meilleur rempart contre le « danger islamiste » ? La fin du conflit, en 1988, avec ses centaines de milliers de victimes, laisse l'Irak exsangue et ruiné. Pour tenter de sortir de la crise, M. Saddam Hussein se lance à nouveau dans l'aventure et envahit le Koweït le 2 août 1990.

Incapable d'anticiper l'ampleur de la riposte américaine, il laissera échapper diverses occasion de règlement pacifique de la crise du Golfe, qui se transformera en guerre et en défaite cuisante pour son pays. La passivité occidentale lui permet de venir à bout des insurrections chiite et kurde du printemps 1991, et il réussit à consolider son pouvoir après une période de flottement. Il utilise de plus en plus les solidarités primaires, notamment tribales, pour survivre. La défection de ses deux gendres, qui se réfugient en Jordanie le 8 août 1995, porte un coup dur au régime. Le retour négocié des deux frères en Irak et leur assassinat, le 13 février 1996, jettent une lumière crue sur la brutalité des méthodes du dictateur. Des méthodes qui se perpétuent avec l'assassinat en février 1999 de l'ayatollah Mohammed Sadek el Sadr, neveu du fondateur du parti Da'wa. Toute la politique de M. Saddam Hussein vise à assurer la pérennité du régime, entraînant un climat de peur et de suspicion.


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