Comme vous le
savez si vous suivez un peu le cours du blog, les Cotignacéens sont en
guerre contre les Carçois , juste 7 km nous séparent. Pourquoi cette
rivalité, personne s'en rappelle, mais en bon Provençaux cette rivalité
reste.
Donc
il y a un moulin à huile ancestral à Carcès (un conseil allez le voir),
mais comment se rendre en terrain ennemi, et de surcroit faire des
photos ? Perdre
mon accent , je ne le peux pas, me déguiser, un peu. J'ai donc utilisé
la flatterie en dénigrant à souhait notre moulin de cotignac. J'ai donc
pris une photos du moulin de Cotignac avec mon appareil à remonter le
temps.
Attention cette photo est propriété de Nadine de Trans, les miennes vous pouvez les piquer mais pas celle là
J'ai
aussi pris un guide Cotignacéen qui a épousé une Carçoise (oui cela
existe). Armé de mon modeste "canon" j'ai donc pu faire ce petit
reportage. Mais arrivé sur place le chef moulinier me dit : - C'est 12 euros le cliché, surtout pour les estranger* -
Quoi ? pour douze euros je veux une mise en scène , tous à poil et
habillés de peau de bête, non mais!! et en plus c'est moi qui tient le
fouet. Après
maintes discussionailles, nous nous sommes mis d'accord sur "le troc".
Et donc il a fallut que je revienne le lendemain, mais comme ils sont
gentils (nous on dit braves) ils m'ont donné en plus 3 bouteilles
d'huile, mais il ne faut pas le dire aux Cotignacéens, car je vais
passer pour un traitre. S'ils savent que j'ai de l'huile d'olives de
Carcès à la maison je vais subir des représailles, c'est sûr.
Moulin à voir absolument
Cela y ressemble, mais nous ne sommes pas à la montagne, simplement ce moulin est exposé à l'ubac (au coté nord)
Détail de la roue à aube, c'est un rare moulin en provence qui fonctionne encore de cette façon
Détail de l'engrenage tout en bois de chêne, l'axe horizontal est directement relié à la roue à aube
L'axe
vertical entraine une seule meule incliné, ce jour là c'était un essai,
la première "maoutte" (quantité variant entre 200 et 240 kg d'olives
selon les moulin venait d'être versée. Observez le coulisseau qui
permet à la meule de monter est descendre selon son gré, la couleur
rouge est une résine alimentaire pour des raisons d'hygiène. la meule
va tourner deux heures environ
La
pâte d'olive sera mise sur ces escourtins en nylon (avant ils étaient
en chanvre ou fibre de coco)et les plus récents en inox.
Puis
pressés sur cette antique presse hydraulique, à une pression de 20
tonnes maximum. Les intercalaires de métal servent à maintenir
l'empilement des escourtins stable.
Détail du manomètre qui ne peut pas dépasser 20 tonnes
Détail de la vielle pompe qui fonctionne toujours et qui alimente deux presses
A
coté les vestiges d'une antique presse manuelle à vis, les hommes
introduisait un barre de bois dans le cliquet au dessus et poussaient
de toutes leurs forces.
La table en pierre où mange les mouliniers, du solide, pas question de planter le couteau en venant manger la roustide ou le petit déjeuner (chocapic interdit) andouillette, petit salé, charcutailles, cébettes et bon rouge recommandés Le
poêle à bois (le bois est sous l'escalier extérieur) qui sert à
chauffer le local et une immense marmite d'eau bouillante nécessaire au
nettoyage quotidien du moulin, autrement attention patinoire.
Toute
cette machinerie pour faire naitre une odeur d'huile chaude qui flotte
dans ce moulin si attachant et ce divin nectar à déguster avec
parcimonie
*Estranger : étranger , en réalité quelqu'un qui n'est pas du village