Le smartphone, un compagnon de tous les instants. A Londres, en septembre 2016.
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En 2017, la France a un petit plus qui exerce une certaine fascination sur la presse étrangère. Le droit à la déconnexion pour les salariés, prévu dans la loi Travail, qui entrait en vigueur ce dimanche.
"Ce mail de votre boss à 22h00? Vous avez le droit de l'ignorez. Ce collègue qui vous pose 'une petite question' le samedi? Lui répondre lundi suffira. Si vous êtes en France", s'amuse par exemple le Washington Post.
"C'est la seule mesure dans l'ensemble des nouvelles règles sur le travail qui n'ait pas provoqué de protestations et de grèves massives", relève la BBC, qui consacrait dès samedi un article au sujet. Tout en remettant en avant un article de mai dernier dans lequel des salariés français doutent de l'applicabilité de ce nouveau droit.
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Le site d'information américain NPR.org, qui se réjouit de cette "expérimentation" en France, cite une étude de l'université canadienne de Colombie-Britannique selon laquelle la consultation continuelle des emails professionnels peut contribuer au stress, ainsi qu'une autre étude de l'université du Colorado, selon laquelle le simple fait de s'attendre à recevoir un email contribue à l'épuisement des salariés.
Le site australien The New Daily va jusqu'à parler d'une "loi fondatrice." Selon une chercheuse qui a travaillé sur l'invasion de la vie personnelle et familiale par les emails professionnels, "c'est une question importante, qui transforme l'expérience professionnelle d'un bon nombre de salariés australiens." Cette dernière assure au New Daily que l'Australie devrait faire passer sa législation "au 21e siècle."
Le Guardiancite quant à lui une spécialiste britannique, qui remarque que les salariés ne sont pas près à renoncer à la flexibilité du travail à distance: "Certains préfèrent travailler deux heures le soir de chez eux pour être avec leurs enfants en fin d'après midi."
Cette universitaire reconnaît néanmoins que cette flexibilité rend plus difficile de se dire "off." Ce qui devient un nouveau "challenge" pour les salariés. Selon elle, la loi française a le mérite de mettre le sujet sur le tapis.