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autour des mots

élucubrations

Coucou!!!!!! Posté le Mardi 12 Février 2008 à 23h21

Coucou!!!!!!!

  Alors ça va, les p'tits loups-garous!!!

 Si, comme moi, vous en avez marre des frasques médiatico-merdiques de notre empereur, euh je voulais dire notre président...

C'est vrai quoi, c'est quand meme la première fois que je vois un président, sans doute meme un homme politique, dans Voici, Gala et compagnie!

Enfin bon, tout cela est symptomatique de notre nouvelle ère, celle de l'image...

Et puisqu'on parle d'image, parlons plutot cinéma (en voilà une belle transition!):

Voici le palmarès du mois de janvier, qui s'est avéré très prolifique en films d'exception...

1- Into the wild de Sean Penn, un véritable chef-d'oeuvre et sans aucun doute la plus belle fable métaphysique de ce début d'année...

C'est l'histoire vraie (et surement pas la seule) du parcours initiatique d'un jeune idéaliste, en quete d'un Eldorado spirituel...

 Christopher Mac Candless (alias Supertramp, si touchant de naiveté) décide de tout plaquer, sa famille désespéremment riche et insensée, son avenir tracé dans le marbre des plus grandes universités, son fric...Et, sans prévenir personne, sac au dos, part en direction de L'alaska, avec pour seuls bagages quelques livres et une détermination inébranlable...

Durant son périple jusqu'au grand Nord, il rencontrera une nouvelle famille, un ami et meme l'amour, mais tout cela ne l'empechera pas d'avancer vers l'inexorable...La Nature, la solitude...La Sagesse...

Ce conte des temps modernes me fait penser à un autre, beaucoup plus ancien... L'histoire merveilleuse de Boudha...

Tout comme notre jeune héros, Boudha vivait dans l'opulence et l'ignorance du monde qui l'entourait, protégé dans son cocon familial.

Mais un jour, le futur prophète décida de quitter sa famille et son confort pour la solitude de l'ame, il se retira loin du commerce des hommes et se perdit en méditation et en contemplation...

Christopher fit de meme, plus il se rapprochait des montagnes enneigées et plus il se séparait des Hommes...

Et comme Boudha il finit par comprendre la Vérité:

Elle ne se trouve pas dans le plus ni dans le moins mais bien au milieu.

Boudha quitta sa retraite et retrouva le commerce des hommes, ce qui ne fut pas le cas de notre héros...

Voulant vivre en symbiose avec la Nature, seule véritable amie de l'Homme selon lui, il fut pris au piège par cette meme Nature...

Il comprit, hélas trop tard, que le véritable bonheur ne peut se vivre seul.

D'ailleurs, autre similitude boudhiste est dans la scène finale, où il se referme dans son manteau et se laisse mourir.

Ce qu'il vit avant de quitter le monde fut la lumière du soleil, la lumière de la vérité...L'illumination...Le Nirvana.

Mais pourquoi tout ça? Me direz-vous...

Parce que, pour accéder à la sagesse, le chemin importe plus que la destination.

Ce film est une ode à la Sagesse, bien plus qu'à la nature, il nous renvoie à un pan entier de notre culture occidentale, la Beat génération mais aussi une bonne partie de l'histoire philosophique...

Certains l'ont taxé de trop naif...Et alors?

La naiveté, c'est justement ce qui fait cruellement défaut dans notre monde d'aujourd'hui...Sean Penn filme la naiveté dans ce qu'elle a de plus noble et l'assume du début à la fin...D'ailleurs la fin tenterait plutot de nous prouver la parfaite lucidité de cette oeuvre profondemment humaniste...Je n'ai qu'un mot à dire: BRAVO! Monsieur Penn.

2- 4 minutes de Chris Kraus.

Un film mélomane à la partition parfaite, porté par des actrices formidables (mention spéciale pour Hannah Herzsprung).

C'est ici l'histoire d'enfances brisées et muselées par la violence carcérale.

Une femme, ayant depuis longtemps perdu la foi, enseigne la musique à de jeunes détenues.

Jusqu'au jour où elle rencontre une jeune fille, déséquilibrée et emplie de haine contenue, qui se révèle etre un prodige du piano.

S'installe alors une relation d'amour et de haine, ces deux sentiments sont tellement proches, entre deux générations de femmes, blessées par la vie et l'Histoire...

La musique adoucit les moeurs, la preuve en quatre minutes (la scène du piano avec les menottes, fantastique) et se pose en rédemptrice...

Et aussi la violence, quelle soit carcérale ou sociale, peut détruire la plus fragile des fleurs, et la plus douée des enfants...

Tout simplement magnifique.

3-No country for old men des frères Coen.

Ces deux là représentent sans doute la fratrie la plus géniale de la grande famille américaine.

Alternant polars et films mineurs les frères Coen nous emmènent toujours là où on ne s'y attend pas...

leur dernier rejeton est un bonheur de noirceur et de délire, une sorte de trip hallucinogène désertico-gore...

Imaginez un type, genre looser des grands espaces, trouve, sur le lieu d'un réglement de comptes, une malette pleine de fric...

De là tout peut paraitre prévisible tant l'idée de départ a été usée jusqu'à la corde, mais détrompez-vous! Ce qu'aucun autre aurait fait, un film prévisible et chiant au possible, les frères Coen réinvente un nouveau polar, un sérial polar!

Repéré et pourchassé le voleur de billets abandonne sa maison et sa femme (ressemblant étrangement à Alela Diane) et part en fuite...

Traqué par un psychopate aussi chevelu que déjanté ( tuant avec un pistolet à air comprimé), campé ici par un Javier Bardem, ibérique en diable, admirable de folie insondable...

Et n'oublions pas l'extraordinaire Tommy Lee Jones, en flic dépassé par les évènements, traquant le traqueur et semblant fuir aussi...

En fait ici tous les hommes fuient, certains leur passé, d'autres leur avenir et meme pour quelques uns leur présent...

C'est donc un polar westernien, noir et violent mais aussi lucide et drole...

 Une réflexion sur la vie, celle que l'on fuit et celle qui finit toujours par vous rattraper, et un pur moment de cinéma...

A voir, à revoir et à avoir!!!

4- Sweeny Todd, le diabolique barbier de Fleet Street du maitre Tim Burton...

Oui oui, je me suis permis ce préfixe parce qu'il le vaut bien (quelle chevelure!!!) et surtout parce que je l'adore...

Faudrait avoir une sacrée dose de mauvaise foi pour dire le contraire!

Tous les films de Burton sont absolument fantastiques...

Tous, sauf un, "Big Fish" mais bon, sinon, enfin personne n'est parfait....

Ce qu'il y a de mieux chez Tim Burton c'est Johnnie Depp...

Que ce soit dans "Edward aux mains d'argent" à "Sweeny Todd", en passant par "Ed Wood", "Sleepy Hollow" et "Charlie et la chocolaterie", quand les deux enfants terribles jouent ensemble on peut etre sur qu'on va bien s'amuser...

Parce que c'est ça les films de Burton, des jouets, avec lesquels on aime à s'éclater, dormir avec...

Oui, voilà!!!!Le cinéma Burtonien est comme un doudou, étrange (comme tous les doudous), insensé (c'est pour ça qu'on l'aime), et attachant (on ne le quitte jamais vraiment)

Dans son dernier opus, le créateur onirique et gothique se transforme en chef d'orchestre, en transposant sur grand écran une comédie musicale américaine, sombre et sanglante.

L'histoire d'un honnete barbier injustement emprisonné par un juge cruel, qui revient se venger et récupérer si possible sa petite fille.

 Le protéiforme Johnnie Depp troque son épée de pirate pour un rasoir au tranchant imparable.

Véritable conte morbide des temps modernes, "Sweeny Todd" est le vénéneux mélange de "Monté Cristo" (le barbier vengeur perdant toute humanité) et "L'école des femmes" (le précepteur vicieux et tortionnaire embobinant son adolescente de pupille, clone de Vanessa Paradis au passage)

Meme si je suis assez hermétique aux comédies musicales (excepté le génial "Rocky Horror Picture Show") je dois bien avoué que ce film chanté est un bijou de noirceur et de folie.

Plus le barbier tue et plus il doit tuer, suivant une logique implacable, il s'enfonce dans la monstruosité...

Le role tenue par Helena Bonham Carter apporte la touche d'humour nécessaire à la situation désespérée...

L'enfant aussi, finalement le barbier se recrée une petite famille des horreurs.

La photographie est somptueuse, Johnnie magistral dans sa façon de faire passer les émotions sans meme bouger un sourcil ( cette scène où la cuisinière reve de son avenir avec son sanglant mari, univers étrangement plus coloré que sa réalité, et meme là le barbier ne dégoise pas un mot, le bonheur!!!Et son maillot de bain façon Beatlejuice, j'adore!)....

On a dit que c'était complaisant, mais bien au contraire...

La fin nous le prouve, puisque toute la famille périt, toute sauf l'enfant, innocent....

Le barbier se rend compte qu'il a tué sa femme, la folie et la vengeance ne guérit hélas aucun mal, bien au contraire...

Ce n'est donc aucunement une ode à la violence mais bien un pamphlet contre sa folie insensée...

5- Cloverfield de Matt Reeves.

Comme quoi ce film prouve qu'il ne faut pas se fier aux préjugés...

En effet, je ne voulais pas aller le voir, pensant à une grosse daube de plus, entre "Indépendence Day" et "Godzilla" et, vous savez quoi?

Et bien j'ai eu tort, pas d'y aller, mais de l'avoir pensé...

Car ce film est sans nul doute la plus belle surprise de ce début d'année...

Il va l'encontre de tout ce qui a pu etre fait dans le film catastrophe habituel:

Caméra subjective, façon "Blair Witch" en mieux( pourtant je n'aime pas trop ce genre de cadrage qui donne plus la gerbe que la frousse, je pense notamment à "vingt huit semaines plus tard", horreur absolue et quand je dis horreur c'est pas un compliment), des comédiens plus vrais que nature...

Mais le point fort revient indéniablement à la créature, mi extra-terrestre mi démone, une créature qui joue à cache-cache avec nos nerfs, car ça fout réellement les jetons, je pense notamment aux espèces d'araignées qui semblent émerger du monstre, véritables greffons de l'horreur...

Matt Reeves a réussi cette prouesse d'en montrer assez pour foutre la trouille mais pas trop pour lasser ou écoeurer...

Son histoire de monstre attaquant la ville est réellement crédible, de plus celle-ci semble invulnérable ce qui la rend d'autant plus inquiétante...

On pense également au 11 septembre, surtout au début quand la créature balance la tete de la statue de la Liberté, symbole d'hégémonie américaine et de liberté conquise qui vole en éclats...

Mais ici pas de cadavres empilés, pas de bagnoles écrasées, pas de membres déchiquetés... Le réalisateur cultive l'Horreur sourde, absolue et inexorable...

Franchement exitant et indubitablement effrayant.

A noter quelques clins d'oeil à notre société de consommation et de technologie qui finalement se trouve etre impuissante à résoudre le désastre ( portables qui captent rien, armée suréquipée et débordée, j'ai bien aimé la scène dans le métro où le caméram amateur film son pote pleurant la mort de son frère, que voit-on derrière lui? Une pub pour Nokia et ses portables: "Connecting people" alors qu'ils ne peuvent pas joindre leur amie et que meme au sein du groupe la communication s'avère franchement difficile)

"Cloverfield" est un bijou de l'horreur, un joyau de fatalisme noir...Un pur bonheur, pourtant de plus en plus rare dans le cinéma fantastique contemporain....

 

 

Un commentaire. Dernier par Le roman romantique le 14-07-2013 à 10h40 - Permalien - Partager
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