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Mes romans

Et si le bonheur...

Suite 21 de : Et si le bonheur ..... Posté le Jeudi 8 Novembre 2007 à 09h36

Sonia, dans son bureau, au premier étage de l'hôtel, préparait les remises bancaires et la passation des écritures comptables. Elle n'était pas arrivée très tôt ce matin, elle était venue à pieds, avait  traversé la ville, jeté un regard sur les devantures des magasins, fait un brin de causette avec les gens connus.

 

Elle n'habitait pas loin de l'hôtel, un kilomètre tout au plus et récompense suprême, avait longé la plage, s'était arrêtée quelques instants pour admirer le spectacle grandiose des paquets de mer projetés en pluie fine, sur la plage, par le vent fort venu du large.

 

Elle était heureuse, insouciante, n'avait pas de problèmes existentiels, elle avait pris sa destinée en mains, du moins le croyait-elle, lorsque, son bac en poche, elle avait décidé d'arrêter ses études. Du reste avait-elle besoin de faire des études, fille unique de parents très aisés, fiancée à l'homme qu'elle avait choisi, elle n'avait qu'une idée en tête, le mariage.

 

Tout en marchant elle songeait à la cérémonie, en mettre plein la vue aux copines, la robe blanche, les demoiselles d'honneur, le grand tralala quoi, la fête, la grande fête que ses parents avaient fixée au début du printemps, le repas de noce aurait lieu dans les grottes de Matata, face à  la mer qui avait fait la fortune de ses parents. C'était prévu, décidé, la salle était déjà retenue.

 

 

 

 

 

Elle aurait dû être pleinement heureuse, et pourtant, depuis quelques jours,  inconsciemment, elle sentait peser sur elle une grave menace et ça, se disait-elle, c'est depuis le retour de Linda dans la vie de Dominique.

 

Elle avait voulu en parler avec lui mais à plusieurs reprises il s'était dérobé, lui avait demandé simplement de lui laisser quelques jours, de lui faire confiance, que le problème allait se régler de lui-même.

 

Elle voulait bien le croire, mais n'en était pas très sûre, la présence de Linda présentait bien une menace, mais quelle genre de menace, peut-être s'aimaient-ils encore, et cet enfant kidnappé, que venait-il faire entre eux. Plus elle se posait de questions moins elle était capable d'y répondre.

 

La matinée s'étirait en longueur. Dominique, dans la pièce à côté, recevait les fournisseurs de l'hôtel, un mercredi matin, comme tous les mercredi matins.

 

Sonia sans y prêter autrement attention percevait, au travers de la cloison, des bribes de phrases, des éclats de rire, auxquels s'ajoutaient les bruits atténués de la ville qui montaient de la rue. C'était rassurant ?

 

Cependant quelque chose inquiétait Sonia, Dominique venait d'avoir une conversation téléphonique, elle avait surpris des éclats de voix inhabituels de sa part, les battements de son coeur s'étaient brusquement accélérés, elle ne savait pas pourquoi, mais elle était certaine qu'il s'agissait de Linda.

 

Elle avait tendu l'oreille mais sans résultats et son anxiété n'avait fait qu'augmenter, elle s'était promis de demander une explication à Dominique.

 

Il était près de midi, le dernier visiteur avait quitté le bureau, Dominique était seul, c'est le moment se dit-elle, elle se leva et, d'un pas décidé, pénétra dans le bureau de Dominique,

Elle lui sourit, il lui rendit son sourire, elle prit une chaise, la transporta près du bureau, s'assit, ils se regardèrent quelques instants, elle ne savait pas ce qu'elle allait lui dire, ne voulait surtout pas donner l'impression de nourrir un quelconque sentiment de jalousie.

 

- Tu restes à l'hôtel cet après-midi lui demanda-t-elle d'un ton anodin.

- Non, répondit-il, j'ai rendez-vous avec mes banquiers pour monter le dossier de financement, tu le savais, je te l'avais déjà dit, il ajouta, et puis j'ai diverses démarches à faire en ville.

- Ha, fit-elle en ajoutant d'un ton interrogatif, Linda ?

 

Il ne répondit pas.

 

À cet instant le téléphone sonna dans la pièce que venait de quitter Sonia.

 

Elle se leva, furieuse d'être dérangée, se dirigea vers son bureau, le portable s'arrêta de sonner au moment même où elle le mit à son oreille.

 

Agacée, son portable à la main, elle regagna le bureau de Dominique, reprit sa place, posa son portable sur le bureau, à côté de celui de Dominique, cela la fit sourire c'était les deux mêmes appareils, elle se souvint, ils les avaient achetés ensemble le même jour.

 

Elle ne savait pas comment reprendre la conversation, ne voulait pas être trop directe, éveiller ses soupçons, elle attaqua par la bande.

 

- J'ai déjà des demandes pour la location de la maison de Pontaillac, sera-t-elle libre pour le mois de mai ?

 

Elle se disait qu'il allait  lui parler de Linda, de la durée de son séjour, il n'en fit rien.

 

- Sans aucun doute dit-il d'une voix peu convaincante et pour clore la conversation, il ajouta, on a le temps d'y penser.

 

Elle en fut pour ses frais et ne reçut aucune autre précision.

 

La réceptionniste de l'hôtel vint les prévenir que les premiers clients pour le restaurant étaient arrivés. Ils descendirent ensemble, Dominique se rendit aux cuisines et Sonia se dirigea vers le restaurant.

 

L'horloge sonna 3 coups, machinalement Sonia leva les yeux, 15 heures dit-elle. Les derniers clients du restaurant s'étant éclipsés, ils se retrouvèrent à la réception et remontèrent ensemble au bureau. Sonia reprit sa place devant l'ordinateur, Dominique sortit de l'un des tiroirs de son bureau un dossier volumineux qu'il parcourut rapidement afin d'être sûr de ne rien oublier, peut-être aussi pour se le remettre en mémoire. Il prit son portable, le mis dans sa poche, entrouvrit la porte du bureau de Sonia.

 

- A tout à l'heure dit-il.

 

Sans attendre de réponse, il referma la porte et se dirigea vers l'ascenseur.

 

Sonia rongeait son frein, elle était  furieuse contre elle-même, se reprochait de ne pas avoir su poser les bonnes questions, elle était certaine que cet après-midi il allait passer voir encore Linda, que ferait-il quand il serait près d'elle ? Peut-on oublier les moments intimes et ne pas les prolonger quand on se retrouve ? Elle était jalouse à en mourir, que pouvait-elle faire, elle ne pouvait quand même pas la tuer cette Linda ?

 

Elle se jeta à corps perdu dans son travail, elle voulait chasser les mauvaises pensées qui tournaient et se bousculaient dans sa tête.

 

Le téléphone sonna elle se souvint qu'elle avait laissé son portable dans le bureau de Dominique, elle se leva, se précipita, le téléphone sonnait toujours, elle le prit, le porta à son oreille, n'eut pas le temps de réagir, une voix qu'elle ne connaissait pas, éructa, comme un volcan crachant sa lave.

 

- Espèce de connard je vais te donner une dernière chance.

 

Surprise elle ne sut quoi dire, la voix enchaîna :

- tu vas me donner l'adresse de cette salope, sinon c'est toi qui vas avoir à faire à moi. Compris ?elle murmura timidement n'y comprenant rien :

- Mais qui demandez-vous ?

 

A l'autre bout du fil la voix hésita, surprise, sans doute, de parler à une femme, reprit aussitôt

- Tu es qui toi ? La secrétaire du conseil de Linda ?

 

Elle hésita, hocha de la tête, compris que l'individu ne la voyait pas.

 

- Oui dit-elle timidement.

- Alors espèce de pucelle, tu diras à ton patron que je veux l'adresse de Linda il pigera.

 

Une idée folle lui traversa l'esprit, elle connaissait l'adresse de Linda, cet homme au téléphone, c'était peut-être le père de son enfant, si elle donnait l'adresse, il viendrait la chercher, elle serait débarrassée, Dominique aussi, ils pourraient reprendre leur vie passée, tout serait redevenu comme avant

 

- Je peux vous la donner cette adresse

- T'as intérêt dit la voix, et heureuse de se débarrasser de ce fardeau, elle donna, sans manifester le moindre regret, l'adresse de Linda.

 

L'individu coupa la communication. Elle resta incrédule, le téléphone en main, ne comprenant pas pourquoi on l'avait appelée, elle eut un doute, examina le téléphone, c'était celui de Dominique qu'elle tenait dans la main. En sortant Dominique s'était trompé de téléphone, avait emporté celui de Sonia et laissé le sien par erreur, sur son bureau.

 

 

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