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la sécurité alimentaire Posté le Jeudi 28 Mai 2009 à 16h04

Sécurité alimentaire

 

Historique du concept de sécurité alimentaire

Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) le concept de sécurité alimentaire est apparu dans les années 70. Il a évolué de considérations plutôt quantitatives et économiques vers une définition tenant compte de la qualité et de la dimension humaine.

Ainsi une définition de 1975

·       Capacité de tout temps d'approvisionner le monde en produits de base, pour soutenir une croissance de la consommation alimentaire, tout en maîtrisant les fluctuations et les prix (ONU, 1975).

et une définition de 1990.

·       La capacité d'assurer que le système alimentaire fournit à toute la population un approvisionnement alimentaire nutritionnellement adéquat sur le long terme (STAATZ, 1990).

Cette évolution de la conception a influencé les stratégies prônées par la FAO pour assurer la sécurité alimentaire pour tous, et spécialement les pays du Sud.

Quantité suffisante et nécessaire

Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, la production alimentaire mondiale par habitant a augmenté de 25 %, alors que les prix diminuaient d'environ 40 %. Par exemple, entre 1960 et 1990, la production totale de céréales est passée de 420 à 1 176 millions de tonnes par an.

Cependant, la sécurité alimentaire demeure d'actualité au début du XXIe siècle. En dépit de la baisse de fertilité observée dans la majorité des pays, certains estiment qu'il devrait y avoir environ 8,9 milliard d'habitants en 2050. En 2000, 790 millions de personnes dans le monde souffraient de la faim. Les habitants de 33 pays consomment moins de 2 200 kcal par jour.

Il est généralement admis que les besoins alimentaires augmenteront dans les décennies à venir pour les raisons suivantes :

·       augmentation de la population, ce qui implique une augmentation de la demande ;

·       augmentation du pouvoir d'achat de nombreux humains ;

·       augmentation de l'urbanisation, impliquant fréquemment un changement de la pratique alimentaire, en particulier une augmentation de la consommation de viande (on estime que 7 kg de nourriture pour animaux est nécessaire pour produire 1 kg de bœuf, 4 kg pour produire un porc et 2 kg pour une volaille).

Une offre suffisante et bien gérée est une condition indispensable pour faire disparaître la famine et la malnutrition.

Cependant, la sécurité alimentaire n'est pas nécessairement acquise lorsque l'offre alimentaire est suffisante, et pose des questions telles que « qui produit la nourriture », « qui a accès aux informations nécessaires à la production agricole » et « qui a un pouvoir d'achat suffisant pour acquérir la nourriture » et enfin, « qui a un pouvoir d'achat suffisant pour acquérir les informations nécessaires à une bonne production ».

Ainsi, les pauvres et les affamés ont besoin de technologies et de pratiques peu coûteuses et disponibles immédiatement pour augmenter la production alimentaire locale. D'une façon générale, les femmes et les enfants sont ceux qui souffrent le plus de déficit alimentaire. En effet, un faible poids de naissance est une cause de décès prématuré et de malnutrition infantile. Le faible poids à la naissance est souvent dû à une sous-alimentation de la mère elle-même.

En 2000, 27 % des enfants en âge préscolaire dans les pays en voie de développement étaient ainsi atteints de rachitisme (lié à une alimentation insuffisante et/ou peu variée et de faible qualité). Les femmes sont aussi souvent désavantagées, car elles possèdent peu de terres et bénéficient moins de conseils et de crédits pour l'amélioration des techniques.

Différentes options sont possibles pour augmenter la production agricole, par le biais d'adoption de systèmes de production agricole spécifiques :

·       augmentation des surfaces agricoles (avec comme effet négatif la perte de surfaces forestières, des prairies, et d'une façon générale, de lieux riches en biodiversité);

·       augmentation de la productivité (quantité à l'hectare) dans les pays exportateurs (et exportation des surplus vers les pays déficitaires) ;

·       augmentation de la productivité globale dans les pays déficitaires, lesquels pourront devenir auto-suffisants.

L'agriculture péri-urbaine ou l'agriculture urbaine peuvent également aider à résoudre le problème de la sécurité alimentaire, en permettant aux citadins à revenus limités de cultiver des légumes ou des fruits par exemple, en pleine ville. Elle permet également d'assurer une meilleure conservation des aliments et de leurs qualités nutritionnelles.

Qualité suffisante et nécessaire

 

La qualité exige d'avoir identifié les risques et dangers, « de la fourche à la fourchette », en incluant donc les aspects (conservation, contact alimentaire , impacts secondaires et différés des modes de cultures, transport des aliments, modes de cuisson.. ) et de prendre les mesures de précaution et d'évaluation pour limiter l'expression des risques (par exemple, d'intoxication alimentaire).

En Europe, la Directive 93/43/CE relative à l'hygiène des denrées alimentaires préconise la méthode HACCP (Analyse des dangers et points critiques pour leur maîtrise) de manière à "identifier tout aspect déterminant pour la sécurité des aliments et pour veiller à ce que des procédures de sécurité appropriées soient établies, mises en œuvre, respectées et mises à jour".

La nouvelle réglementation européenne dite « paquet hygiène » vise à prévenir les dangers avec une obligation de résultat, "de la fourche à la fourchette", tout en laissant plus de liberté aux responsables d'établissements de Production ou de Restauration sur les moyens d'y arriver. Les guides de bonnes pratiques mis en place par les filières professionnelles, avec ou sans l'aide d'administrations peuvent y contribuer aussi, de même que les Normes et référentiels utilisés par l'agroalimentaire(BRC, IFS, ISO 22000, Eurepgap[1], norme NF V0 1-002 incluant un « Glossaire sur l'Hygiène des Aliments », fascicule de documentation FD VO1-OO6 (« Système HACCP : principes, notions de base et commentaires »).

Toutefois, ces outils, méthodes et guides sont interprétés de manières diverses, parfois en contradiction avec le Codex alimentarius qui est la principale référence internationale. »

 

HACCP

Système HACCP ou Analyse des dangers et maîtrise des points critiques

Le système d'analyse des dangers - points critiques pour leur maîtrise, en abrégé système HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point), est une méthode de maîtrise de la sécurité sanitaire des denrées alimentaires élaborée aux États-Unis d'Amérique par un laboratoire dépendant de la NASA avec le concours de la firme Pillsbury dès 1959 dont l'objectif est la prévention, l'élimination ou la réduction à un niveau acceptable de tout danger biologique, chimique et physique. Pour ce faire, la démarche consiste en une analyse des dangers permettant la mise en place de points critiques où il est possible de les maîtriser. Élaboré par des experts grâce à une collaboration internationale au fil des ans, l'HACCP est un bon exemple de "norme" qui s'est développé à côté des États et des administrations réglementaires qui l'ont ensuite adopté. De fait, cet outil qui est devenu un standard ou plus précisément une norme-concept, et non pas une norme au sens français du terme, est désormais imposée par les différents règlements des autorités européennes pour l'hygiène des aliments.

Les sept principes du système HACCP

La méthode HACCP repose sur les sept principes suivants : i) identifier, ii) évaluer et iii) décrire des mesures de maîtrise

·       Principe 1 : procéder à une analyse des dangers.

·       Principe 2 : déterminer les points critiques pour la maîtrise (CCP : Critical Control Point).

·       Principe 3 : fixer le ou les seuil(s) critiques(s).

·       Principe 4 : mettre en place un système de surveillance ([des limites critiques]) permettant de s'assurer que les CCPs maîtrisent effectivement les dangers.

·       Principe 5 : déterminer les mesures correctives à prendre lorsque la surveillance révèle qu'un CCP donné n'est pas maîtrisé.

·       Principe 6 : appliquer des procédures de vérification afin de confirmer que le système HACCP fonctionne efficacement.

·       Principe 7 : constituer un dossier dans lequel figurent toutes les procédures et tous les relevés concernant ces principes et leur mise en application.

La méthode HACCP permet une certaine vigilance en identifiant des étapes où il existe un danger de contamination.

Conditions préalables de mise en place

La mise en place de l'HACCP doit être préparée. Tout d'abord la direction doit s'engager et fixer des objectifs à atteindre. Il s'agit de transmettre sa politique en matière de sécurité des aliments à l'ensemble du personnel de l'entreprise. Une équipe HACCP doit être pluridisciplinaire et compétente pour élaborer un plan HACCP afin de prendre en compte tous les aspects de la fabrication et bénéficier de retours d'expérience. Avant de procéder à l'analyse HACCP elle-même, il faut mettre en place et développer un plan de bonnes pratiques d'hygiène (BPH) relatif au secteur alimentaire concerné en conformité avec les textes réglementaires européens selon le Paquet Hygiène. Il est nécessaire de maîtriser convenablement les BPH avant d'aller plus loin dans la démarche et cela est loin d'être gagné dans bon nombre d'entreprises. En effet, les BPH sont le plus souvent bien écrites voire affichées mais pas toujours suivies sur le terrain. Dans la norme NF EN ISO 22000, les BPH sont appelées PRP, programmes prérequis. En fait les BPH sont les racines de HACCP comme cela est illustré sur ce [lien][1]. Un document en français de l'ASEAN sur la mise en oeuvre par les petites et moyennes entreprises est désormais accessible sur le site européen [2]

Mise en place

Des diagrammes de fabrication doivent être réalisés en prenant en compte notamment les étapes de recyclage, les entrées et les sorties de matières, les différents fluides, les emballages ainsi que les points de maîtrise existants. Le ou les diagrammes de fabrication doivent être vérifiés sur le site de production en concertation avec l'équipe de la production (responsable, chefs d'équipe, opérateurs). L'analyse des dangers consiste (1) à identifier les dangers (physiques, chimiques et microbiologiques)au cours des différentes étapes de fabrication, (2) à évaluer la fréquence d'apparition et la gravité de ces dangers (potentiels ou significatifs), et 3) à mettre en place des mesures de maîtrise (Principe 1).
Depuis 2005, la norme ISO 22000 propose un système de management de la sécurité des aliments qui respecte l'ensemble des exigences législatives en vigueur liées à la sécurité des denrées alimentaires (le Paquet Hygiène), en mariant l'approche bien connue des normes sur le management de la qualité (ISO 9000:2000) avec les normes du Codex alimentarius sur les BPH et l'HACCP.

Risque de confusion

L'HACCP n'est pas une élimination de tout danger, une application du risque zéro ou du principe de précaution au-delà des normes pathogènes.
Il s'agit de la maîtrise des dangers identifiés si possible dès la source par la prévention en s'appuyant sur des CCP. Il ne s'agit donc pas de faire de l'hygiène partout et pour tout mais de s'appuyer sur des points critiques à maîtriser. A l'instar des systèmes qualité, il est habituel de voir les responsables qualité avoir la gestion de l'HACCP. En fait, l'HACCP doit être avant tout la préoccupation de la production. De nombreuses entreprises ont généralement une documentation bien faite mais qu'en est-il sur le terrain ? En effet, sur le terrain, on observe les pratiques, les us et les coutumes de la production, et souvent l'on constate que les pratiques actuelles de la production ne sont pas tout à fait en accord avec les procédures préétablies. Les BPH sont bien les préalables (un prérequis) indispensables à l'HACCP.

Coût

Les textes européens, de plus en plus stricts sur l'hygiène des denrées alimentaires, imposent des frais que de nombreux petits producteurs sont incapables d'assumer. Consciente de cet aspect, l'Union européenne a révisé certains points du Règlement 852/CE[3] dont l'HACCP en raison du coût élevé de sa mise en oeuvre pour les PE et PME. Les fondamentaux de l'hygiène seraient sans doute suffisants pour certaines de ces entreprises.
« Une norme d'hygiène utilisée pour transporter sans danger des produits sur toute la planète et jusque sur la Lune est-elle applicable à un petit producteur qui vend du fromage sur un marché local ? » . Pour cela, depuis le premier janvier 2006, la notion de dispense d'agrément est entériné sur le plan européen car on prend en compte désormais l'activité « marginale, localisée et restreinte ».

Logiciels

Skill HACCP Pro, est un logiciel spécialisé dans la mise en place des études HACCP pour les procédés de fabrication agroalimentaire. Conforme IFS - BRC - ISO 22000, cet outil garantie le respect des 14 étapes du codex, crée automatiquement tous les documents normalisés, assure la maîtrise / analyse multi dangers des CCP / PRP / PRPO. Ce logiciel est certainement un outil valable comme tout outil mais il devrait savoir avant tout qu'il n'y a que 12 étapes dans la réalisation d'un plan HACCP et non pas 14. Ne pas induire les lecteurs en erreur svp.

MonHaccp.ca est un logiciel spécialisé dans la gestion quotidienne des 6 programmes préalables et des points critiques du système HACCP. Conforme aux exigences du programme d'amélioration de la salubrité des aliments (PASA), ce logiciel permet à l'équipe HACCP de planifier, organiser, exécuter, vérifier, retracer et visualiser tous les aspects des programmes préalables et des points critiques du système HACCP dans un même environnement informatisé.

Intoxication alimentaire

Une toxi-infection alimentaire (en langage courant, une intoxication alimentaire) est une maladie, souvent infectieuse et accidentelle, contractée suite à l'ingestion de nourriture ou de boisson contaminées par des agents pathogènes qu'il s'agisse de bactéries, virus, parasites ou de prions. Pour les maladies d'origine alimentaires provoquées par l'ingestion de produits non-comestibles ou toxique (intoxications médicamenteuses, métaux lourds, empoisonnement, champignons vénéneux, des produits chimiques), on parle seulement d'intoxication alimentaire.

Une telle contamination résulte habituellement de méthodes inadéquates de manipulation, préparation, stockage ou conservation ou cuisson des aliments (non-respect des températures d'entreposage ou de cuisson, contaminations croisées). De bonnes pratiques d'hygiène avant, pendant, et après la préparation de la nourriture peuvent réduire les risques des toxi-infections. L'action de surveiller la nourriture (« de la fourche à la fourchette ») pour s'assurer qu'elle ne provoquera pas de maladie transmise par voie alimentaire est connue comme sous le terme de sécurité alimentaire.

Une toxi-infection alimentaire collective (TIAC) est une Maladie infectieuse à Déclaration Obligatoire (MDO) qui a lieu lorsqu'il existe « au moins deux cas groupés, avec des manifestations similaires dues à une contamination par un micro-organisme (bactéries en général) ou une toxine. »[1]. Les plus grandes 'toxi-infections alimentaires collectives sont des « crises alimentaires ».

Transmission

Les salariés malades qui manipulent des aliments sont l'une des sources de contamination les plus répandues transmise par voie alimentaire. Quelques maladies fréquentes sont occasionnellement transmises à la nourriture par l'eau qui sert dans ce cas de vecteur. Parmi celles-ci on compte les infections provoquées par les Shigelles, l'hépatite A et les parasites comme Giardia lamblia et Cryptosporidium parvum. La souillure de la nourriture par des animaux nuisibles en particulier les mouches, rongeurs et cancrelats, constitue un autre mode de contamination des aliments par d'autres vecteurs. La maladie transmise par voie alimentaire peut également être due à la présence de pesticides ou de médicaments dans la nourriture, ou encore à la consommation involontaire de substances naturelles toxiques comme les champignons vénéneux ou des poissons des récifs coralliens.

Symptômes et mortalité

Les symptômes débutent typiquement plusieurs heures à plusieurs jours après l'ingestion et selon l'agent en cause, peut comprendre un ou plusieurs des troubles suivants : nausée, douleur abdominale, vomissements, diarrhée, gastroentérite, fièvre, maux de tête ou fatigue physique. Dans la plupart des cas les symptômes disparaissent sans lendemain après une courte période d'indisposition et de maladie. Cependant, la maladie transmise par les aliments peut avoir comme conséquence des problèmes de santé permanents et même provoquer des décès, notamment chez les bébés, les femmes enceintes et le fœtus, les personnes âgées, les malades, les personnes présentant un déficit du système immunitaire. La maladie transmise par voie alimentaire est une cause importante d'arthrite réactionnelle, qui se produit typiquement de 1 à 3 semaines après l'infection. De même, les personnes présentant une maladie hépatique sont particulièrement susceptibles aux infections par vibrio vulnificus,qui peuvent être transmises par les huîtres ou les crabes.

Période d'incubation

Le délai entre la consommation d'un aliment souillé et la survenue du premier symptôme de la maladie s'appelle période d'incubation. Cette durée s'étend de quelques heures à plusieurs jours (elle se chiffre rarement en mois ou même en années, comme dans le cas de la listériose ou de la maladie de Creutzfeldt-Jacob), elle dépend de l'agent en cause et de la quantité consommée. Si les symptômes apparaissent dans un délai de 1 à 6 heures après consommation de la nourriture, on doit supposer qu'elle a été provoquée par une toxine bactérienne ou un toxique chimique plutôt que par des bactéries. Pendant la période d'incubation, l'agent microbien passe de l'estomac à l'intestin, se fixe aux cellules de la paroi intestinale, et commence à se multiplier. Certains agents pathogènes restent dans l'intestin, d'autres produisent une toxine qui passe dans la circulation sanguine, et d'autres peuvent envahir directement les tissus les plus profonds de l'organisme. Les symptômes qui en résultent dépendent du type d'agent infectieux en cause.[2]

Dose infectieuse

La dose infectieuse est la quantité d'agent infectieux qui doit être consommée pour provoquer les symptômes de la maladie transmise par les aliments. La dose contagieuse varie selon l'agent en cause et l'âge et l'état de santé du consommateur. Dans le cas des salmonelles, pour un volontaire humain en bonne santé, un inoculum relativement important de 10 million à 100 millions d'organismes est nécessaire pour provoquer des symptômes [], car les salmonelles sont très sensible à l'acide. Ainsi, un niveau de pH gastrique anormalement élevé réduit considérablement le nombre minimal de bactéries nécessaire à l'apparition des symptômes (d'un facteur 10 à 100 fois).

Agents pathogènes

Bactéries

Les infections bactériennes sont la cause la plus fréquente d'intoxication alimentaire.

Au Royaume-Uni, pendant l'année 2000, les différentes bactéries impliquées se répartissaient comme suit : Campylobacter jejuni (77.3%), salmonelles (20.9%), Escherichia coli O157:H7 (1.4%), et tous les autres (moins de 0.1%) [4].

En France un agent infectieux a été mise en évidence dans moins de 50 % des cas. Il s'agissait alors de salmonelle (64%), staphylocoque doré (14%), Clostridium perfringens (5%) et Bacillus cereus (3.5%)[5].

Aux États-Unis, les norovirus sont la cause la plus répandue de maladie transmise par les aliments, provoquant 57% des épidémies en 2004. Dans le passé les infections bactériennes ont été considérées comme les plus répandues parce que peu de laboratoires avaient la capacité de rechercher le norovirus et qu'aucune surveillance active n'était réalisée pour ce germe particulier.

Les symptômes des infections bactériennes sont retardés car les bactéries ont besoin de temps pour se multiplier. D'habitude, on ne les observe pas avant 12 à 36 heures après le repas contaminé.

Les bactéries pathogènes transmises le plus fréquemment par les aliments sont les suivantes :

·       Aeromonas hydrophila, Aeromonas caviae, Aeromonas sobria

·       Bacillus cereus

·       Brucella spp.

·       Campylobacter jejuni qui cause le syndrome de Guillain-Barré

·       Corynebacterium ulcerans

·       Coxiella burnetii ou Q fever

·       Escherichia coli

o      E. coli O157:H7 : entérohémorragique qui cause le syndrome hémolytique et urémique|

 

Salmonella

o      E. coli entéroinvasif

o      E. coli entéropathogène

o      E. coli entérotoxigène

o      E. coli enteroagrégatif

·       Listeria monocytogenes

·       Plesiomonas shigelloides

·       Salmonella spp.

·       Shigella spp.

·       Streptococcus

·       Vibrio cholerae, y compris O1 et non-O1

·       Vibrio parahaemolyticus

·       Vibrio vulnificus

·       Yersinia enterocolitica

·       Yersinia pseudotuberculosis

Exotoxines

En plus de la maladie due à une infection bactérienne directe, certaines intoxications alimentaires sont dues aux exotoxines qui sont excrétées par la cellule lorsque la bactérie se multiplie dans l'aliment. Les exotoxines qui sont des entérotoxines peuvent rendre malade même si les micro-organismes qui les ont produits ont été tués. Les symptômes apparaissent typiquement après 1-6 heures en fonction de la dose de toxine ingérée. On parle alors d'intoxination.

·       Clostridium botulinum

·       Clostridium perfringens

·       Staphylococcus aureus

Par exemple le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus) produit une toxine qui provoque de violents vomissements et des diarrhées 3 heures environ après ingestion de l'aliment. La guérison est spontanée. Le botulisme, une maladie rare mais potentiellement létale (5 à 10% des cas) se présente lorsque la bactérie anaérobie Clostridium botulinum se multiplie dans des aliments à faible acidité qui lui fournie des condition d'anaérobiose (absence d'oxygène) et produit la toxine botulique, une puissante toxine paralysante. Les aliments le plus souvent incriminés sont les jambons crus (développement près de l'os) et les conserves familiales mal stérilisées.

Virus

Les infections virales constituent peut-être le tiers des intoxications alimentaires des pays développés. Elles ont d'habitude une période d'incubation intermédiaire (1-3 jours), causent des maladies qui se limitent d'elles-mêmes chez les sujets qui n'ont pas d'autres problèmes de santé, et sont similaires aux formes bactériennes décrites ci-dessus.

Rotavirus

·       Norovirus (anciennement Norwalk virus)

·       Rotavirus

·       L'hépatite A se distingue des autres causes virales par sa période d'incubation prolongée (2-6 semaines) et par son pouvoir de se répandre au delà de l'estomac et des intestins, dans le foie. Elle induit souvent une jaunisse (ictère), ou un jaunissement de la peau, et ne conduit que rarement à un dysfonctionnement chronique du foie.

·       L' hépatite E

Parasites

La plupart des intoxications alimentaires dues à des parasites sont des zoonoses :

 

Le scolex de Tenia solium

·       Plathelminthes :

o      Taenia saginata

o      Taenia solium

o      Fasciola hepatica

o      Voir aussi : Cestodes

·       Nématodes :

o      Ascaris lumbricoides

o      Trichinella spiralis

o      Trichuris trichiura

·       Protozoaires :

Giardia lamblia

·        

o      Acanthamoeba et d'autres amibes libres

o      Cryptosporidium parvum

o      Entamoeba histolytica

o      Giardia lamblia

o      Sarcocystis hominis

o      Sarcocystis suihominis

o      Toxoplasma gondii

Autres :

·       Anisakis sp.

·       Cyclospora cayetanensis

·       Diphyllobothrium sp.

·       Eustrongylides sp.

·       Nanophyetus sp.

Toxines naturelles

En contraste, divers aliments peuvent contenir naturellement des toxines qui ne sont pas produites par des bactéries et sont présentes naturellement dans les denrées alimentaires, parmi lesquelles :

·       des hémolysines (toxines thermolabiles de certains aliments naturels consommés crus)

·       des mycotoxines) telles que l'aflatoxine, l'ochratoxine A, etc.

·       les alcaloïdes, voir Ciguë et Grande ciguë

·       la ciguatera

·       l'ergotamine (farine de seigle parasité, voir Ergotisme)

·       la grayanotoxine (intoxication par le miel)

·       les toxines des champignons supérieurs (amatoxines, phallotoxines…)

·       les mycotoxines (intoxications causées par des champignons microscopiques)

·       la phytohémagglutinine (intoxication aux haricots rouges)

·       la pyrrolizidine alcaloïde

·       la toxine de coquillage

·       la scombrotoxine

·       les triterpènes et sesquiterpènes

·       l'illudine, le crustulinol...

·       la tétrodotoxine (intoxication causée par certains poissons, comme le fugu)

·       les toxines xénobiotiques (contamination des aliments par des pesticides, métaux comme le plomb ou l'arsenic, les radioéléments supérieurs à 600 Béquerels/Kg de matière sèche), etc.)

Autres agents pathogènes

·       les prions, qui débouchent sur la maladie de Creutzfeldt-Jacob

Crises alimentaires

Malgré leur rententissement médiatique, les crises alimentaires sont à l'origine d'un très faible nombre des intoxications alimentaires et des décès.

Crises alimentaires récentes

les principales crises alimentaires, sur-médiatisées, ont été :

·       « La Listériose »

·       « Crise de la vache folle » (Encéphalopathie spongiforme bovine) (avec un retentissement médiatique énorme, malgré le très faible nombre de cas humains, environ 100 personnes atteintes dans le monde)[6]

·       Fièvre aphteuse

·       Listeria

·       Salmonelles

·       Dioxines :

o      Dioxine de Seveso (catastrophe de Seveso) qui n'a fait aucun décès

o      « poulet à la dioxine », en mai 1999, large écho médiatique, aucun décès[7]

·       viande traitée aux hormones (« boeuf aux hormones »)

Signalement

En France, toute suspicion de TIAC dans une collectivité dans la restauration ou bien dans l'industrie agro-alimentaire doit être immédiatement signalée à la DDCCRF (Direction Départementale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes) http://www.minefi.gouv.fr/directions_services/dgccrf/documentation/dossier_litiges/index.htm,DDASS (Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales ou bien à la DDSV (Direction Départementale des Services Vétérinaires) afin qu'une investigation soit réalisée pour identifier :

·       Le micro-organisme responsable (grâce à une confrontation des signes cliniques, des analyses microbiologiques et de l'enquête cas-témoins) ;

·       L'aliment vecteur (grâce â l'enquête cas-témoins) ;

·       Les facteurs favorisant la multiplication du micro-organisme ;

·       L'origine de la contamination : lots éventuels et circuits commerciaux.

Pensez à conserver l'étiquetage de l'aliment suspecté de l'intoxication alimentaire. Ces données sont précieuses pour remonter à la source du problème.

L'identification des causes de la TIAC va permettre à la DGCCRF, aux DDASS ou DDSV de prendre des mesures spécifiques qui empêcheront les récidives et de favoriser la correction des erreurs de préparation, la remise en état des locaux, le retrait de la commercialisation des aliments contaminés, la fermeture des locaux, la destructions des élevages infectés, et la désinfection.

Statistiques

En France, on dénombre entre 250 000 et 750 000 cas annuels (soit 400 à 1 210 pour 100 000 habitants). Au Royaume-Uni, on dénombre plus de 2 millions d'intoxications (près de 3 400 pour 100 000 hab.). Aux États-Unis, on dénombre environ 76 millions d'intoxications (soit plus de 26 000 pour 100 000 habitants).

En France [modifier]

En France où les statistiques sur les tiacs[8] sont collectées par les DSSV ou les DDASS (ou quelques études spécialisées) puis regroupées par l'Institut de Veille Sanitaire ; sur les 250 000 à 750 000 intoxications alimentaires par année (400 à 1 210 pour 100 000 habitants)

·       70 000 ont fait l'objet d'une consultation aux urgences (113 pour 100 000 hab.)

·       15 000 personnes ont été hospitalisées (24 pour 100 000 hab.) ;

·       400 personnes en sont mortes (0,65 pour 100 000 hab.).

 

 

 

Répartition des causes de toxi-infections alimentaires hospitalisées en France

 

Cause

nombre de cas par an

1

salmonellose

env. 8 000 cas (13 pour 100 000 hab.)

2

infections au campylobacter

env. 3 000 cas (4,8 pour 100 000 hab.)

3

infection parasitaire
dont toxoplasmose

env. 500 cas (0,8 pour 100 000 hab.)
env. 400 cas (0,65 pour 100 000 hab.)

4

listériose

env. 300 cas (0,5 pour 100 000 hab.)

5

hépatite A

env. 60 cas (0,1 pour 100 000 hab.)

6

Escherichia coli O157:H7
syndrome hémolytique et urémique infantile

moins de 100 cas (moins de 0,15 pour 100 000 hab.)

 

Répartition des causes de décès par toxi-infections alimentaires en France

 

Cause

nombre de cas par an

1

salmonellose

env. 300 cas (0,5 pour 100 000 hab.)

2

listériose

env. 80 cas (0,13 pour 100 000 hab.)

3

infection parasitaire

env. 37 cas (0,06 pour 100 000 hab.)
(
toxoplasmose dans 95 % des cas)

4

infections au campylobacter

env. 15 cas (0,02 pour 100 000 hab.)

5

hépatite A

env. 2 cas (0,003 pour 100 000 hab.)

Épidémies notables :

·       épidémie de listériose en 1992, 275 cas dont 85 mortels, liée à la consommation de langues de porc en gelée

·       épidémie d'infections à E. coli O157:H7 dans le Sud-Ouest en octobre 2005 : 69 infectés (46 hosptitalisations) dont 18 cas de SHU, 32 cas de diarrhées sanglantes et 19 cas de diarrhées non sanglantes

Le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire dans un bilan officiel pour la période 1996 – 2005 pour les (Tiac) déclarés en France, cite 5 847 foyers de Tiac déclarés, provoquant 80 351 malades dont 7 364 (9 %) hospitalisés, avec Quarante-cinq décès rapportés.

Au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni en l'an 2000, pour 2 millions d'intoxications (près de 3 400 pour 100 000 hab.), les bactéries impliquées furent [] :

·       Campylobacter jejuni : 77,3 %,

·       Salmonella : 20,9 %,

·       Escherichia coli O157:H7 : 1,4 %,

·       et toutes les autres : < 0,1 %.

Aux États-Unis

Aux États-Unis, pour 76 million d'intoxications alimentaires (26 000 pour 100 000 hab.):

·       325 000 personnes ont été hospitalisées (111 pour 100 000 hab.) ;

·       5 000 personnes sont mortes (1,7 pour 100 000 hab.).

Source:

·       Salubrité des aliments et maladies d'origine alimentaire, OMS

Au Canada

Au Québec, pour les toxi-infections alimentaires signalées au MAPAQ en 2005-2006, - 49,2 % faisaient suite à la consommation d'aliments dans des restaurants, - 45,8 % à domicile, - 2,5 % dans des institutions - 2,5 % dans les autres catégories d'établissements."

Prévention

Dans les pays développés, la prévention contre les intoxications alimentaires relève essentiellement de l'action de l'État, en mettant en place un service de veille vétérinaire pour surveiller les animaux vivants, leur abattage et les produits alimentaires qui en sont issus, doté d'un pouvoir d'inspection (des abattoirs, boucheries, usines agro-alimentaires, magasins, restaurants...) et de répression ; également en mettant en place une obligation de traçabilité (identification des lots de produits alimentaires pour pouvoir les retirer en cas de risque sanitaire). La France a de plus créé l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), pour veiller à cette sécurité alimentaire.

De la part des professionnels, il convient d'adopter des mesures d'hygiène stricte (habits, matériel de qualité alimentaire, nettoyage, chaîne du froid, formation du personnel...), ainsi qu'une surveillance des risques (prélèvements réguliers à des fins d'analyse, procédures HACCP...). Certains aliments sont irradiés (ou ionisés) afin d'éliminer les bactéries dans les aliments et ainsi réduire le risque d'intoxication alimentaire.

Pour les particuliers, la prévention consiste à respecter les conditions de conservation des aliments, à contrôler la date limite de consommation des aliments emballés, à nettoyer le réfrigérateur régulièrement, à se laver les mains avant de préparer et de consommer un repas, à laver à l'eau claire les produits consommés frais (fruits, salade, légumes), à laver les couverts après utilisation et à maintenir la cuisine dans un état de propreté suffisant. Lors d'un voyage à l'étranger, le respect des traditions culinaires permet souvent de se protéger des intoxications alimentaires ; il faut dans certains pays se méfier de l'eau courante (y compris des glaçons) et des aliments lavés à l'eau courante.

Normes

Norme ISO 22000 Systèmes de management de la sécurité des denrées alimentaires - Exigences pour tout organisme appartenant à la chaîne alimentaire

·       Référentiel d'audit International Food Standard imposé par les distributeurs aux producteurs d'aliment

 

 

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