Jeune, il avait pris l’habitude de se fagoter comme l’as de pique, par provocation. Mais en regardant le falzar qu’il avait sorti du fin fond de l’armoire, il se dit qu’il avait surtout très mauvais goût. Aujourd’hui, il se mourait d’amour pour sa bien fadasse voisine, une petite bonne femme entre deux âges qui n’avait pas eu la vie facile tous les jours. Il la soupçonnait de fabuler parfois, histoire de pimenter le quotidien. Elle aimait l’argent. Il avait bien tenté de lui faire comprendre qu’il ne procurait qu’un bonheur factice mais il n’arriva qu’à la fâcher. A l’atelier d’écriture qu’il fréquentait assidument, un homme le subjuguait : un merveilleux conteur de fables dont l’autre qualité était d’être un fabricant d’objets artisanaux qu’il vendait dans sa boutique. Alors un soir, factotum de circonstance, il poussa la porte du magasin, histoire de faire quelques repérages. Le bougre amoureux s’était mis en tête de braquer l’honnête commerçant… Ses tenues extravagantes d’autrefois seraient parfaites pour passer incognito. Pour quelques fafiots, il allait conquérir sa belle. Soudain, un doute l’assaillit : tant d’insignifiance chez cette femme ne cachait-elle pas une autre facette ?
Ce texte est né de mon inscription à un blog d'écriture.
L'atelier imposait les mots suivants : fagoter, falzar, fadasse, facile, fabuler, factice, fâcher, fable, fabricant, factotum, fafiot, facette