Marion Anne Perrine Le Pen, dite Marine Le Pen, née le 5 aout 1968 à Neuilly-sur-Seine, Hauts de Seine, est la benjamine des trois filles de Jean-Marie Le Pen, président du Front National depuis au moins 39 ans (1972 à 2011), et de sa première femme Pierrette Lalanne. Élève au lycée Florent Schmitt de Saint Cloud, ensuite elle étudie le droit à l’université (maitrise en droit - mention carrières judiciaires -), puis un DEA de droit pénal. Durant ses années à l'université, elle prend part au Cercle national des étudiants de Paris (CNEP), un mouvement étudiant proche du Front national.
Adhérant au Front national en 1986 à l'âge de 18 ans, elle se présente pour la première fois à une élection lors des législatives de 1993. Âgée de vingt-quatre ans, elle est la candidate du Front national dans une des circonscriptions de Paris (16e/17e). Elle recueille environ 11 % des voix.
En 1992, elle obtient le certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA) et devient avocate au barreau de Paris.
Mère de trois enfants, mariée deux fois, divorcée, elle est aujourd'hui avec Louis Aliot, vice-président du Front national de 2005 à 2010.
Elle occupait l’un des deux postes de vice-président exécutif du Front national. Elle siège depuis juillet 2004 au Parlement européen, et est également conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais depuis mars 2010 et conseillère municipale d’Hénin-Beaumont depuis mars 2008.
Au-delà des élections à Hénin-Beaumont, Marine Le Pen cherche à démontrer que le Front national mène un véritable travail d'opposition qui s'avère payant, et souhaite exporter ailleurs en France ce modèle basé sur une « véritable opposition compétente, pugnace et radicale s'il le faut ».
Où sont les compétences ?
Essayons d’expliqué ces échecs par un manque clair de compétences. Faut-il croire que celles-ci sont brusquement apparues avec l’arrivée deMarine Le Pen à la tête du parti ? Son élection tend au contraire à prouver qu’au FN, les affaires se gèrent de manière dynastique. Ce qui n’est pas vraiment un gage de renouvellement, ni de relance de la réflexion politique frontiste.
Au-delà du débat idéologique sur un programme xénophobe et au fond profondément libéral, il apparaît clairement que le Front national n’a pas les compétences requises pour gérer la France. Comment le pourrait-il quand ses équipes ne sont pas même en mesure d’administrer correctement une ville de quelques milliers d’habitants, et quand sa nouvelle présidente prône toujours des solutions éculées et des non-sens économiques ? Tous les économistes sérieux expliquent qu’un retour au franc aurait presque à coup sûr un effet catastrophique, tout comme le bouclage des frontières.
Tout au plus le parti de Marine Le Pen peut-il se complaire dans ce rôle de trublion politique, duquel il n’est jamais parvenu à s’extraire depuis sa création en 1972. L’art du meuglement public a rarement fait de bons gestionnaires.
Si celles-ci ne furent jamais nationales, l’extrême droite a en revanche à plusieurs reprises géré des municipalités :Orange, Toulon et Marignane en 1995 et Vitrolles en 1997.
Or, une fois aux manettes, les élus frontistes n’ont pas vraiment fait mieux que les autres. Souvent, ils ont même fait pires. Les maires FN accordent une large place à leur famille.
Une dénonciation plutot cocasse, car un temps aux affaires dans certaines villes, le FN s'est montré un gestionnaire particulierement mediocre.
Au-delà du débat idéologique sur un programme xénophobe et au fond profondément libéral, il apparaît clairement que le Front national n’a pas les compétences requises pour gérer la France. Comment le pourrait-il quand ses équipes ne sont pas même en mesure d’administrer correctement une ville de quelques milliers d’habitants, et quand sa nouvelle présidente prône toujours des solutions éculées et des non-sens économiques ?
- La mairie de Marignane avec Daniel Simonpieri, sous le règne frontiste, n’a pas su saisir l’opportunité de l’intercommunalité pour réduire ses dépenses.
- Vitrolles, dirigée par Catherine Mégret, subit également le courroux de la Chambre régionale des comptes. La maire et son mari Bruno Mégret sont condamnés par la justice en 2006 pour avoir utilisé les fonds de la commune à des fins électorales et Bruno Mégret agit en permanence dans l’ombre de sa femme.
- Toulon, le maire FN Jean-Marie Le Chevallier laisse également une ville surendettée lorsqu’il perd les élections en 2001. Condamné en 2003, pour subornation de témoins dans l’affaire du meurtre de son directeur de cabinet, mais la femme de Jean-Marie Le Chevallier était placée à la tête du Centre de loisirs et d’action sociale.
- Orange, dirigée par Jacques Bompard, fait seule figure d’exception ou le neveu de l’épouse de Jacques Bompard a été placé à la tête de l’office du tourisme.
Elle-même, en 2004, elle est choisie comme tête de liste du Front national pour les élections européennes dans la circonscription d'Île-de-France. Élue au Parlement européen, elle assistera à 58 % des sessions à Strasbourg (173 jours sur 298) et votera près de 42 % des fois en accord avec la majorité des autres eurodéputés français.
Ce qui joue en sa faveur :
Marine Le Pen peut continuer sa route ; on imagine mal ce qui pourrait la desservir.
- Quand Michel Drucker refuse de l’inviter dans l’émission « Vivement dimanche », alors qu’il y a invité Mélenchon, cela joue en sa faveur. Puisque tant de gens regrettent de n’être pas représentés par les médias, qui seraient réservés à une « élite » (écoutez, le fantasme du « Juif-manipulateur » n’est pas loin).
- Quand elle pointe du doigt les immigrés, les accusant de tous les maux, cela dépasse toute rationalité, et par là-même cela joue en sa faveur. Car c’est soulageant pour beaucoup de désigner un bouc émissaire.
- Quand tous les politiciens accusent Marine Le Pen de dépasser les bornes parce qu’elle a dérapé, quand ils l’accusent de sortir du champ politique, cela joue en sa faveur. Car beaucoup recherchent justement à exprimer un mécontentement auquel le « champ politique » ne propose aucune solution.
- Quand Jean-François Copé dit qu’elle est comme son père, cela joue en sa faveur. Puisque celui-ci a fait 16,86 % au premier tour en 2002.
Sa stratégie de « dédiabolisation » du Front national commence à déranger au sein du parti. C'est dans cette optique qu'elle fait plusieurs déclaration, par exemple : « Il faut faire émerger un islam français, parce que l’islam de France, on a l’impression que c’est une notion territoriale ».
Ou sur la question de l'avortement, elle a une position beaucoup plus souple que la ligne traditionnelle du FN, ce qui est également source de critiques en interne.
Ou encore, "En 2010, en France, les trafiquants de drogue pourrissent la vie des jeunes et des habitants de très nombreux quartiers. A Marseille, à Grenoble, ils tuent et assassinent des enfants en toute impunité et a proposé de rétablir la peine de mort pour les trafiquants de drogue, au lendemain de la mort d’un jeune à Marseille, sur un probable fond de trafic de stupéfiants ".
Dernièrement, lors d'un discours interne tenu dans la ville de Lyon le 10 décembre 2010, Marine Le Pen a évoqué l'occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale et a déclaré que le blocage illégal de certaines rues pour des prières musulmanes constituait également une « occupation » du territoire français.
Malgré la « dédiabolisation », elle maintient nombre de positions historiques du Front national, telles que l'arrêt de l'immigration, le principe de la préférence nationale ou encore le rétablissement de la peine de mort.
Désignée directrice stratégique de la campagne de son père, elle présente le 11 décembre 2006 la nouvelle campagne d'affichage du Front national. Celle-ci se compose de six affiches, dont une d'elle met en scène une jeune femme maghrébine, semant le trouble dans la vieille garde frontiste. Des représentants de l'aile catholique traditionaliste du FN jugent la photo non conforme à l'idéologie du FN.
Depuis le 16 janvier 2011, après le vote des adhérents qu'elle a remporté avec un score de 67,65 %, Marine Le Pen est la nouvelle presidente du Front national, succédant ainsi à son père Jean-Marie Le Pen.
Pas de doute, la fille à son père est à l’œuvre. A peine élue, la nouvelle présidente du Front national bat déjà la campagne en vue des présidentielles. Pour l’occasion, et comme elle l’avait déjà fait durant le week-end de son élection, elle à un peu édulcoré le discours frontiste. Ou plutôt, elle l’a mis au goût du jour. Cela plaît, paraît-il, à 18% d’électeurs crédules.
La tenue actuelle du " débat public" donne à Marine Le Pen le beau role. De tous les pretendants à 2012, elle est peut-etre la seule à gagner des voix sans faire de gros efforts. C'est la logique du populisme.
Mais derrière cette façade de circonstance, Marine Le Pen use finalement des mêmes ficelles grossières que le vieux paternel : le bon peuple opprimé contre les politiciens véreux, la nation comme dernier rempart face au reste du monde, le FN grand opprimé spolié de la vie politique française et victime de procès d’intentions. Le tout resservi avec une louche du classique « Ah que tout irait mieux si nous étions aux commandes ». La blonde aboyeuse frontiste oublie un peu vite que, précisément, son parti a déjà accédé à des responsabilités.
Faut-il avoir peur de Marine Le Pen ?