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Parler de Grenoble, etc.

UNE JEUNE FILLE INNOCENTE. Posté le Lundi 21 Novembre 2011 à 23h05

 

Meurtre d’Agnès, 13 ans: la France choquée - Mais par respect pour la douleur de la famille, je ne développerais pas beaucoup le sujet. Je m’associe au deuil, en essayant d'eviter de polémiquer et de supputer telle ou telle responsabilité. Il y a une dimension qui nous échappe et nous impose le respect des âmes.

 J'éprouve une profonde tristesse, je suis triste pour Agnès et ses parents, navré pour les parents du jeune homme Matthieu mis en cause. Mais par-dessus tout, je suis triste pour  l'humanité. Entre ceux qui inventent la nouvelle justice, ceux qui confondent crime et victime, ceux qui veulent imposer la loi du talion sans jugement. J'entends beaucoup parler de valeurs humaines, fondatrices d’un socle de liberté. Mais il semble que nous n'ayons pas tous acquis ces références à la même source.

 Devant tant de violences, nous nous sentons tous responsables.

Au lieu de toujours vouloir légiférer sévir, punir, pourquoi ne se pose- t–on pas la seule question : « Comment un jeune de quinze ans élevé dans une famille honorable », a-t-il pu devenir ce « monstre ». Agé de 17 ans, il a reconnu l’avoir violée, tuée et brulée dans un bois près du collège Cévenol de Chambon-sur-Lignon. Le collège a affirmé ne rien savoir sur les antécédents judicaires du suspect. Mis en examen pour viol d'une mineure en août 2010 dans le Gard, ce lycéen de 17 ans, brillant élève de Première, avait effectué quatre mois de détention provisoire avant d'être placé sous contrôle judiciaire fin 2010. Jugé « ré insérable et ne présentant pas de dangerosité », il était soumis à une obligation de suivi psychiatrique et d'être scolarisé dans un internat, toutes conditions qu'il remplissait selon le parquet. Il était suivi par un psychiatre au Puy-en-Velay et par un psychologue dans son établissement.

Ce qu’il faut  tirer au clair, ce sont les éventuels dysfonctionnements dans la chaîne pénale, dans les différents services chargés de la prévention de la délinquance, de la récidive.

Ce n'est pas parce que des psychiatres lancent des statistiques qu'il doit y avoir généralisation. Je pense que les choses doivent être plus subtiles. La médecine, puisque là est bien un des sujets, doit être personnalisé. Par ailleurs, « plus dangereux » ne veut absolument pas dire « récidiviste en puissance ». Cet amalgame n'est absolument pas approprié. Il n'y a pas de lien entre la dangerosité d'un criminel, et le risque de récidive. Il ne vous aura pas non plus échappé que dans l'affaire de comportement inapproprié, le jeune homme en question n'était pas seul. Comment imaginer un tel drame? Chacun à sa part de responsabilité !

Pour évoluer, il faut prendre en compte le passé afin d'améliorer l'avenir. C'est la différence essentielle entre une politique répressive et une politique de prévention.

Révoltant, stupide, la justice qui n'a pas suffisamment informé le directeur de l'école, le psychiatre qui a jugé que cet individu pourrait être réinséré dans la société. Il y a de plus en plus des erreurs et des manquements dans le ministère de la Justice. Les jugements arrivent toujours bien trop tard après les faits à cause de l'encombrement des tribunaux et c’est  scandaleux. La justice française est totalement sinistrée et manque cruellement de moyens, ce qui fait que les mesures prises sont rarement suffisantes ou efficaces. Par ailleurs, la justice fait trop confiance ou se déchargent carrément sur les déclarations des psychiatres, alors qu'il est depuis longtemps reconnu que la psychiatrie n'est pas une science exacte. C'est trop souvent que les erreurs sont commises à cause des psychiatres !

Non, on ne doit pas dénoncer. Désigner un criminel à la population, c'est risquer la justice aveugle. Nous sommes en démocratie, dans un pays évolué. Ce n'est pas à l'individu de faire et d'appliquer la loi. Nous avons pour ça des représentants qui présentent l'avantage de ne pas réagir à l'émotion de l'instant. Il faut absolument que la justice soit rendue sereinement, sans haine et sans colère, et surtout pas des personnes impliquée dans un tel drame. Le contraire serait un retour en arrière.

Oui, tous fautifs, le coupable bien sûr, ses parents bien sûr pour n'avoir pas donné une éducation convenable, la justice qui sous prétexte de la présomption d'innocence s'est mis la tête dans le sable, les responsables de ce collège privé qui se voilent la face en cœur, les services de l'enfance et nous tous qui acceptons de nos adolescents, des comportements de plus en plus violents au nom d'une liberté et surtout d'une neutralité exaspérante. Oui, tous coupables.

Si un chirurgien ampute la mauvaise jambe d'un patient, il ne s'agirait pas d'une simple erreur, mais d'une faute professionnelle. Or, on constate que les psychiatres se défaussent systématiquement de leur décision arbitraire de réinsérer un prévenu en usant (voir en abusant) de la fameuse « erreur humaine ». Cela laisse pantois. Une erreur, c'est lorsque je me trompe dans marque de céréales pour le petit-déjeuner, mais pas si je devais relâcher dans la nature un dangereux sociopathe.

Quand va-t-on enfin se décider à punir comme il se doit les assassins de nos enfants? Combien de morts faut-il encore pour agir et condamner non seulement les criminels? Comment un enfant de 17 ans peut-il commettre un acte aussi atroce : où sont les parents ?

La direction du collège savait : l'attitude du directeur est par trop paradoxale. Lorsque le père de l'assassin a échangé avec le collège pour l'inscrire, la direction, qui dit n'avoir été au courant que de la détention préventive sans en connaître le motif qu'elle n'avait soi-disant pas le droit de demander, avait en revanche le droit de rejeter le dossier. Ce qu'elle aurait dû faire puisque, ne connaissant pas le délit commis qui était en fait un crime, elle n'était donc pas en mesure d'estimer le risque de récidive au sein de son établissement. Où est la vérité ? Combien de refus ont été opposés au père avant le Collège Cévenol ? Combien les parents ont-ils véritablement payé au Collège Cévenol l'inscription de leur fils, meurtrier une première fois, assassin la seconde ?

Je pense qu'il faut obligatoirement censurer la violence partout et valoriser les actions méritantes. Le bien n'est pas assez mis en scène. La violence et l'horreur sont trop banalisées.

 

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