Maktub (extrait n° 20)
Le jeune Bonaparte tremblait comme une
feuille durant les féroces bombardements du siège de Toulon. Le voyant dans cet
état, un soldat dit à ses compagnons :
« Regardez-le, il est mort de
peur !
-En effet, répliqua Bonaparte. Mais je
continue à combattre. Si vous éprouviez la moitié de l’effroi que je ressens,
vous auriez pris la fuite depuis très longtemps. »
Le maître dit :
« La peur n’est pas signe de lâcheté.
C’est elle qui nous permet d’agir avec bravoure et dignité dans certaines
circonstances. Celui qui éprouve la peur et va cependant de l’avant, sans se
laisser intimider, fait preuve de courage. Mais celui qui affronte des
situations difficiles sans tenir compte du danger ne fait preuve que
d’irresponsabilité. »
Paulo Coelho