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Capucine

rencontres poétiques en toute liberté

mais bon sang ! qu'avons-nous donc attendu ? Posté le Mercredi 3 Juin 2009 à 14h34

 

depuis des mois, comme avant un orage, beaucoup se

sentaient tendus, nerveux sans savoir pourquoi.

Puis vinrent les premiers signes, d'abord une grippe qui ferait des centaines voire des milliers

de malades et de morts sans compter qu'on ne pourrait plus regarder passer les oies sauvages au-dessus de nos têtes sans se demander si elles n'étaient pas prêtes à nous bombarder leurs microbiennes dangerosités.

Et puis, ce faisant, nous perdions la poésie de leur passage, leurs chants devenaient des cris effrayants et chacun souhaitait que leurs vols de retour ne passent plus par nos prairies ...

ça se calma.

Mais, comme si rien ne pouvait arrêter l'avancée de cet ouragan, après ces si terribles expériences humaines dans des tours violées, après ces désastreux tsunamis en tout genre, une autre grippe

nous arrivait déjà.

A quelques toutes petites semaines d'un été qu'on voudrait joyeux, la pandémie atteignait son maximum.

Que faire ?

Attendre ...

Mais attendre quoi ?

Et bien qu'un avion se crashe en plein océan atlantique, attendre que des enfants de plus en plus jeunes réagissent à la place de leurs parents, par peur, par procuration, par défit, par affolement !!!

Et pourtant, chaque fois qu'un événement de ce type

nous est infligé, pourquoi ne pense-t-on pas à tous

les humains qui meurent sous les balles, qui meurent chaque jour du manque d'eau, de nourriture, ou de tant de maladies toujours incontrôlées.

Sans nous en rendre compte, nous nous sommes détruits de l'intérieur, nous avons accumulé tant de satisfactions, tant d'orgueil ...

nous n'avons pas compris que nous n'avons pas tous les droits.

Nous pensions que tout était derrière nous, nos aïeuls avaient "payé" pour nous dans des guerres, dans des camps desquels il ne nous reste que des commémorations qui ne servent qu'à ceux qui ont vécu ces catastrophes.

Et nous, nous nous sommes accordés le droit sur tout.

mais le manège de la vie s'arrête et fait monter à son bord bien des personnes qui se croyaient à l'abri de tout ...

des soi-disants loufoques avaient bien tenté de nous prévenir depuis des décennies mais nous leur avons ri au nez, désormais, nous sentons, nous savons que plus hautes seront les tours de l'avenir, plus nous nous éloignerons de la vraie nature, de la vraie vie et de toute humanité.

Dans certaines paroles de chanson, les mots simples ne viennent même plus jusqu'à notre coeur, il nous faut bien plus que ça, il nous faut des sensations.

et bien, nous allons en avoir et ça n'est certainement pas les tristes décisions de nos députés européens qui pourront y changer quelque chose ...

il est déjà si tard !!!

le seul espoir ?

les Enfants.

eux-seuls pourront encore sauver nos âmes, ça ne sera pas si mal !

 

 

Marie Aubrée  03 Juin 2009

 

 

et un texte magnifique de Raouf Ben Yaghlane

 
Vous est-il arrivé une fois d'entendre la terre parler ? moi oui :

la-terre.jpg « Vous me fatiguez, vous m'épuisez, vous me déchirez avec vos Bombes ; Vous me poignardez avec vos missiles; vous faites trop de bruit ; je vous donne à boire ; je vous donne à manger ...et certains trouvent les moyens pour laisser les autres crever de faim.
Je vous allaite dès votre naissance, et à la fin de votre vie je vous reçois, je vous accueille, je me fais lit pour votre repos... Je vous sucre, je vous pastèque, je vous aubergine, je vous amande, je vous mandarine, je vous fleure, je vous Jasmine, je vous donne mes odeurs pour vous égayer, je vous emmène dans ma mémoire jusqu'à vos ancêtres, je me tapisse de neige pour vous distraire, de sable pour vous plaire, je me grotte, je me roche, je me minéralise, je cicatrise vos blessures, je vous donne les fruits de mes entrailles,Je vous porte, je vous emporte, je vous supporte, je vous transporte...
Sur chacun de vous il y a mes empreintes, mes couleurs et mes accents... C'est par ma forme que sont formés les gestes de vos mains quand vous mangez, de vos pieds quand vous dansez.... C'est sur moi que tout s'appuie ...Votre équilibre vous me le devez. Ne vous ai-je pas ouvert mon ventre pour répondre à vos besoins ? Satisfaire vos caprices ? Abriter vos corps ? Si je disparaissais, où pourriez-vous planter vos arbres ? Si je retirais mes eaux que pourriez-vous boire ? Si je voilais mes beautés, que pourriez-vous voir ? Si j'emportais mes céréales, mes fruits, mes forêts, mes océans, sur quoi iraient se poser les oiseaux ? Sur quoi iraient courir les chevaux ? Où mettriez-vous vos navires ? Vos TGV et vos martyrs ? Comment iriez-vous peindre vos gloires, vos victoires, vos guerres, vos misères, vos haines et vos amours ? Quand vous suffoquez, qui vous aère ? Quand vous vous chagrinez qui vous console, vous cajole ? Je me laisse labourer, vous me goudronnez ; je me laisse vendanger, vous me nucléarisez.... Attendez-vous de voir mes rivières sécher, mes montagnes s'écrouler...Ah je vous connais, ceux que vous avez enterrés m'ont tout raconté de vous.
Vous ai-je déprimé avec mes jardins ? Vous ai-je stressé avec mes parfums ? J’étouffe. Allez-vous enterrer ailleurs, Votre mort n'est plus dans ma vie. Vous voulez le ciel, allez-y ! Grimpez dans l'air ...inventez-vous une existence, mais sans moi.
Quand je suis arbre vous me coupez,
Quand je suis céréale vous me brûlez,
Quand je suis eau vous me polluez.
Quand je suis fertile, vous me gaspillez,
Quand je suis Afrique vous m'affamez,
Quand je suis pétrole vous me pompez,
Quand je suis Nord vous me modernisez,
Quand je suis Sud vous me sous-développez ...
Quel autre peuple pourrait t-il m'habiter ? »
Vous est-il arrivé une fois d'entendre la terre parler ?
Moi oui.

 

 

                COPYRIGHT CAPUCINE

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