C'était en 1986, "The promise you made" chanson du groupe pop-rock américain Cock Robin.
En feuilletant l'Officiel des Spectacles, mon attention est attirée par le titre d'une exposition : Soupe de têtes de fantômes.....waouh, plutôt intéressant.
Elle a lieu à la Fondation Ricard (entrée libre) et je décide d'y aller sur l'heure du déjeuner.
La Fondation d'Entreprise Ricard pour l'art contemporain est basée à Paris et a pour objectif de mettre en valeur le travail des artistes en créant pour eux un monde à part.
Jusqu'au 23 mai sont présentées les oeuvres de Pierre Ardouvin.
Après un accueil chaleureux de la part de l'hôtesse, attention, c'est parti pour la visite.
Première pièce, première oeuvre
"La Fin du Monde" est une palissade de bois avec lierre artificiel et guirlande d'ampoules oranges. Cela surprend mais ce n'est pas laid.
Un peu plus loin "La chose"
C'est une bâche PVC gonflée par un système de soufflerie qui fait penser à une grosse larve.
Bon, ils sont où les fantômes ?
Dans la deuxième salle.....
Les fantômes sont des éléments en polystyrène de différentes tailles avec des vêtements !
En conclusion, je reprendrai une ligne du document de présentation de l'artiste qui m'a été remis à l'entrée : "Depuis plus de 10 ans, le travail de Pierre Ardouvin est aussi évident visuellement qu'il n'est psychologiquement incertain".
Au bonheur des dames est un groupe rock français apparu au milieu des années 70.
Bien sûr, à l'époque, ils ont surpris !
Dimanche 26 avril 2009 - Journée du souvenir des déportés - Drancy rendait hommage à tous ceux qui sont partis du Camp de Drancy.
Pour rallier cette commune qui n'est située qu'à 12 kms de Paris, j'ai mis 1h15 en transport en commun (métro, rer puis 30 minutes de marche à pied).
la gare et les voies d'où sont partis tant de convois....79 plus exactement dont 67 à destination d'Auschwitz Birkenau.
Le Camp de Drancy est en fait la Cité de la Muette. La construction de ces bâtiments a commencé au début des années 1930 pour le compte de l'Office Public d'Habitation à bon Marché du Département de la Seine. L'ensemble, constitué de tours, d'immeubles en barre et d'un immeuble en forme de U, devait comporter 1200 logements.
Voici une vue de la Cité en 1952.
et voici la Cité en 2009
le bâtiment en forme de U côté gauche et côté droit
les entrées en effilade
une entrée avec sa cage d'escalier
un pallier
Dès 1940, l'immeuble en forme de U, resté inoccupé parce qu'il n'était pas totalement inachevé, a été réquisitionné par les allemands qui le transformèrent en camp d'internement provisoire où furent détenus des prisonniers de guerre français et britanniques en partance pour l'Allemagne.
Le 20 août 1941, suite à la rafle du XIème arrondissement (arrestation de 4377 personnes), ce lieu de détention devient un camp d'internement de Juifs, désormais identifié sous le nom de Camp de Drancy. Jusqu'au 17 août 1944, le Camp de Drancy a été le principal lieu de rassemblement des Juifs déportés vers les camps d'extermination nazis, d'où son nom "d'antichambre de la mort" : 76 000 Juifs y ont été internés, près de 65 000 ont été déportés à Auschwitz, 2 500 seulement sont revenus.
Dans les années 1947-1948, la Cité de la Muette retrouve sa vocation initiale d'habitation. Elle est aujourd'hui la propiété de l'Office départementale des HLM.
Pour perpétuer la mémoire des Juifs qui y ont été internés avant d'être déportés a Auschwitz, une sculpture monumentale réalisée par Schelomo Selinger, ancien déporté, a été érigée en 1976 à l'entrée de la Cité de la Muette.
C'est là que la cérémonie, avec dépôt de gerbes, s'est déroulée en présence des autorités politiques locales, régionales et religieuses, sans oublier les différentes associations.
Un rail relie cette sculpture à un wagon aménagé en lieu d'exposition en 1988.
A l'origine, ces wagons transportaient des marchandises ou pouvaient embarquer jusqu'à 8 chevaux attachés aux anneaux que l'on peut encore voir à l'intérieur.
Vue intérieure du wagon où l'on entassait 50 déportés (hommes, femmes, enfants, vieillards) avec un tonneau d'eau pour la durée du voyage (3 jours jusqu'à Auschwitz) et un tonneau (qui servait de toilette) mis au milieu du wagon. Dans ces conditions d'hygiène, de promiscuité et avec la chaleur étouffante du wagon, certains arrivaient morts, d'autres malades, d'autres presque fous.
Sur réquisition, la SNCF mettait à disposition les cheminots pour conduire ces convois dont les portes des wagons étaient plombées au départ.
Certains ont tentés de s'évader du camp, sans succès
En mai 2001, les façades, les toits, les cages d'escaliers, les sous-sols et la cour intérieure (aujourd'hui plantée d'arbres) de la Cité de la Muette ont été classés au titre des monuments historiques.
Voilà un aperçu du Camp de Drancy et pour ceux qui souhaitent en savoir plus, ils peuvent cliquer ici.
Aujourd'hui, 26 avril, c'est la journée du Souvenir des déportés.
Quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale (1939-45), la République française décide d'honorer la mémoire des victimes de la déportation, en particulier des déportés de France dans les camps de concentration ou d'extermination nazis.
Depuis l'adoption de la loi du 14 avril 1954, le dernier dimanche d'avril est consacré "Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation".
Il y eut 220 000 déportés en France dont :
*90000 déportés résistants:
Arrêtés car ,en dépit de l'Armistice ,ils combattaient l'envahisseur allemand.
Sur les 90000 seulement 18000 sont revenus.
*75721 déportés raciaux:
Arrêtés seulement parce qu' ils étaient juifs, tziganes ou arméniens, ils sont déportés en famille.
Sur les 75721 seulement 2500 sont revenus.
*54729 déportés politiques:
Ils ont été pris dans des rafles, choisis comme otages. Il y a de nombreux prisonniers de droits commun.
En fonction de leur "catégorie" de déportés, ils portaient un triangle de couleur différente qui permettait de les identifier.
Après avoir été arrêtés et regroupés, les déportés étaient conduit vers les camps dans des wagons à bestiaux prévus pour 8 chevaux alors qu'ils pouvaient y être entassés à plus de 100 personnes dans des conditions épouvantables.
Voici une carte des camps à "vocation" de concentration ou d'extermination
Parmi les plus connus, le camp d'Auschwitz que j'ai eu l'occasion de visiter en novembre 2007. Il est en fait situé sur deux sites : Auschwitz I et Auschwitz Birkenau
L'entrée de Auschwitz I :"Le travail rend libre"
A l'entrée du camp se trouvait une barraque en bois où avaient lieu les cérémonies d'accueil des nouveaux arrivants. une barraque a été reconstruite à cet emplacement.
un peu plus loin, les cuisines les différents blocs
la place d'appel et la potence pour ceux qui n'avaient pas respecter la discipline du camp
Surveillance entre les blocs espoir de passer la porte dans ce sens, vers l'extérieur, la liberté
Les déportés qui devaient être éliminés dès leur arrivée étaient conduit directement à Auschwitz Birkenau
à l'arrivée des wagons, ils étaient "triés" sur la rampe de sélection
ceux qui étaient dirigés vers la "porte de la mort" partaient pour les chambres à gaz
ceux qui étaient dirigés à l'opposé allaient travailler dans les usines locales et rentraient le soir au camp où ils étaient logés dans des barraquements...
...dont voici un aperçu des conditions de vie
les couchettes avec le passage du conduit de chauffage
le poêle et les latrines
et puis, au fond du camp, l'horreur des chambres à gaz, détruites à l'approche des troupes alliées qui libéraient les camps
La liste des camps vous donnera toutes les informations sur leur implantation, leur mise en service et le nombre de victimes....... impressionnant.
Alors, en ce jour du souvenir des déportés, une petite pensée pour tous ceux dont la vie s'est arrêtée un jour, quelque part dans un camp.