Derrière une fenêtre affleure le soleil lentement, Très lentement Avare de sa lumière. Que révèlerait-il s'il éclairait ? Alors il darde timidement.
Sur le papier naissent des mots lentement, Très lentement Peu enclins à donner leur vérité. Que diraient-ils s'ils parlaient ? Alors à peine s'esquissent-ils.
Derrière le paravent un chuchotement s'entend doucement, Très doucement Presque silencieux. Qu'avouerait-il si on l'écoutait ? Alors il se fait oublier.
Tout est silence et obscurité, Rien ne transparait. Un coeur bat discrètement De peur que l'on entende ses sanglots. Une souffrance muette s'invite lentement, Très lentement Et prend le temps de s'installer.
Deux petites gouttes glissent lentement,
Très lentement
Semblant se retenir.
Que se passerait-il si elles tombaient ?
Alors elles s'accrochent et résistent.
Ce matin, j'ai dû quitter les belles roses, Symboles de notre amitié naissante. Trois de ces perles ont gardé un peu d'éclat Que je soigne précieusement. Bientôt elles aussi me quitteront Mais toi et moi ne voulons pas Que leur disparition signe le mot fin.
Naissance Publié le Vendredi 20 Mars 2009 à 19:10:52
C'est un petit bal de campagne, Comme autrefois, dans la grange et le pré alentour. Des filles en fleurs et des garçons un peu gauches, L'accordéon et les pieds qui battent la mesure, Des matrones à l'oeil observateur, Des hommes un peu trop gais, Des enfants bruyants, Une campagne en fête. Pas de flonflons, pas de guirlandes, Mais des couleurs, des bleus, des rouges, des verts, Un arc-en-ciel de bonheur, Des sourires éblouissants, Des promesses murmurées sous les arbres, Des envies de folies. La nature se réveille et donne sans compter ses trésors. La tendresse du soleil et la caresse du vent Sont autant de douceurs que chacun accueille. Demain, les jambes seront lourdes, Les yeux cligneront, Les têtes dodelineront. Mais le printemps sera né.
Mes mains Publié le Mardi 24 Février 2009 à 17:11:12
A deux mains, je prends ton visage. De mes doigts, je mémorise ses courbes, De mes yeux, j'y scrute une émotion fugace. Je voudrais en retenir une qui me parle d'amour. Je m'enhardis et me glisse derrière ta nuque. Tu te laisses manipuler, Absent et inconscient du moment présent. Tu m'as déjà oubliée. Hier encore, tu me promettais des vallées rieuses Et aujourd'hui, je suis perdue dans ton désert. Je caresse doucement tes cheveux, Un frisson me parcourt. Mais ton âme s'éteint dans mon regard. Puisque tu pars, donne-moi un dernier geste, Un de ceux qui fait se sentir belle une femme. Je descends lentement jusqu'à la chute de tes reins. Tu me freines, tu m'arrêtes, tu contiens ton agacement. Donne-moi le baiser d'adieu Que je savoure encore ton miel. Donne-moi ta bouche Que j'y dépose mon hommage. Et mes mains te quitteront pour toujours.
La porte Publié le Mardi 24 Février 2009 à 14:54:50
Le baluchon à l'épaule, tu refermes la porte.
Pas un regard derrière toi. Tu claques cette porte sur ta colère. Pars si tu crois que c'est ton destin. Mais n'oublie jamais que derrière cette porte, Un coeur aimant bat. Un coeur que tu blesses, Un coeur de mère que tu fais saigner, Un coeur de femme dont tu bafoues la sensibilité, Mais un coeur qui jamais ne te repoussera. Ta route va être longue, Ses embûches te feront tomber. Sauras-tu te relever ? Auras-tu la force de poursuivre ? Sais-tu que ta force viendra de ton découragement ?
Alors pars, ne te retourne surtout pas. Et demain, tu rouvriras la porte.