Blog créé grâce à Iblogyou. Créer un blog gratuitement en moins de 5 minutes.

L'écriture pour m'exprimer

Parce que ma vie est une émotion

La rue Publié le Samedi 9 Avril 2011 à 18:58:32

Image

Le néon éclaire la rue, une rue passante d'ordinaire dès que la nuit tombe mais aujourd'hui n'est pas ordinaire. Habituellement, cette rue fourmille d'une foule interlope qui navigue entre noceurs nocturnes, femmes légères et dealers.


Dans la journée, la rue est tranquille. Perdue dans l'enchevêtrement des boulevards du quartier, quasiment personne ne l'emprunte. Elle semble s'ennuyer. On ne sait même pas si quelqu'un y habite. Les portes sont closes, les fenêtres muettes. Tôt le matin, quelques vélos glissent sur ses pavés afin d'éviter le danger des voitures alentour. C'est une rue anonyme, dans une ville bruyante.


Aux premiers rayons de lune, la rue se farde de couleurs criardes. Elle s'éclaire de lumières dansantes et vives, elle s'anime d'un monde louche. Le rouge des lèvres trop maquillées agresse, les talons claquent. Pendant que les boulevards se vident de leurs voitures pressées, la rue se remplit de bruits divers.


Presque tous les soirs, à l'heure où chacun rentre chez soi, un homme entre deux âges arpente le trottoir, le pas hésitant, le regard perdu dans un rêve insoupçonnable. Cet homme est semblable à la rue : inexistant le jour, naissant la nuit. Il reste un mystère. Pourtant, il fait partie de l'histoire de la rue. Son visage est familier, sa démarche reconnaissable. Mais tout ce monde qui investit le lieu n'a jamais pris le temps de s'arrêter. D'ailleurs, personne ne se fréquente vraiment : c'est la rue des filous qui y font des affaires et vont compter leurs bénéfices ailleurs ; c'est la rue des pauvres filles usées qui se regardent de travers, histoire de veiller à leur gagne-pain ; c'est la rue du fêtard qui se déhanche seul dans les boîtes de nuit, façades honnêtes de commerces qui le sont moins. La nuit, la rue n'est pas dissemblable de ses soeurs qui vivent le jour.


Aujourd'hui, la rue a vécu un grand bouleversement. L'homme l'a pénétrée de jour, toujours le regard absent. Il ne l'a pas reconnue et l'envie de faire demi-tour l'a démangé. Mais il avait de la volonté ce jour et un passant hasardeux l'a vu s'engager plus loin. Ses pas lents l'ont mené jusqu'à un immeuble triste et gris devant lequel il a stationné. D'abord face à la porte un long moment, puis adossé au mur sale, puis lui tournant le dos. Il est resté si longtemps que la nuit a enrobé la rue. Alors, il a poursuivi son chemin. Au bout de la rue, il a disparu.


Cette nuit, la rue ne respire pas pareil. On perçoit un souffle chaud et peureux. L'immeuble triste reste fermé. On s'en inquiète et on s'en écarte vite. On ne se pose pas de question, on file, on ne sait jamais, la police est peut-être derrière les vitres opaques, prête à bondir sur le manant malhonnête.


Je suis là, dans la rue, et je m'étonne. Je suis seule dans la rue qui a perdu la vie cette nuit. Je fouille l'obscurité mais je sais que je ne reverrai jamais l'homme. Quelques pas à reculons, je me décide à partir, à chercher un autre lieu de tristesse. Et je la vois. Frêle silhouette, voûtée, tremblante et vieille. Si vieille... Elle s'aventure dans la rue. Je ne vois pas ses yeux mais je sais qu'elle pleure. A pas menus, elle avance. Au dernier sursaut du néon qui éclaire encore, elle disparait au bout de la rue, au même endroit et dans le même anonymat.

Afficher les 4 commentaires. Dernier par Doris le 11-04-2011 à 06h24 - Permalien - Partager
Il est là Publié le Dimanche 20 Mars 2011 à 15:07:25

Image

 

J’ai imaginé la légèreté,
J’ai rêvé la douceur,
J’ai souffert le froid,
J’ai donné mon espoir.

Car mon âme s’abandonnait.

Mais ce matin, il était là.

J’ai vu sa légèreté,
J’ai vibré sous sa douceur.
Une douce chaleur
M’a donné la foi.

Ce matin, il était là.

Aérien, odorant, pénétrant,
Vert et généreux,
Offrant ses pétales au vent.

Ce matin, le printemps était là.

Reste, ami attendu.
Donne ton feuillage.
Je fais de la rivière ton lit.
Glisse et danse,
Je te caresse.
Je fonds et m’enivre.

Je vais m’étendre,
Te regarder et te humer.

Reste, ami attendu.

Ce matin, mon printemps était là.

Ecrire un commentaire - Permalien - Partager
Chance Publié le Lundi 21 Février 2011 à 16:29:48

Image

Noir ton ciel.
Une étoile file.
Bleue ton âme.

Cueillir un sourire,
Un charme, un sortilège, une lumière.

Ta vie est un trèfle
Qui pousse dans un champ de nuages.
Si le vent se lève,
Tu prendras le sourire.

Ton coeur est une fleur
Qui se nourrit de l'eau de tes larmes.
Si le soleil chauffe,
Il n'en restera que le charme.

Tes joies naissent de tes espoirs
Que tu récoltes au gré du temps.
Mais si la tempête gronde,
Tu croiras aux sortilèges.

Tes pleurs prennent racine
Et tu refuses de les cultiver.
Si une main se tend,
Ton univers deviendra lumière.

La chance est un oiseau.
Tu saisis au vol ce qui te plaît.
Tu peux t'en lasser,
Tu peux en perdre le fil.

La chance est un fantôme.
Ses chaînes peuvent te prendre,
Parfois, souvent, jamais,
Mais tes mains doivent rester unies.

Puise plutôt dans les couleurs.
Dessine un arc-en-ciel,
Chacun de ses faisceaux
Sera un rayon de chaleur.

La chance se nourrit d'aléas.

Mais si ton coeur est chaud,
Il te sera source de vie.

Même si le vent reste couché,
Même si le soleil se cache,
Même si la tempête reste bise.

Même si tu te construis mal,
Peureux, triste, seul,
Garde la foi et avance.

Laisse la chance derrière toi.

Afficher les 2 commentaires. Dernier par musica92 le 21-02-2011 à 17h10 - Permalien - Partager
La mariée Publié le Samedi 29 Janvier 2011 à 20:36:05

Image

 

Auréolée de sa beauté, fièrement assise, le regard baissé, elle se laisse désirer. La blancheur de sa peau jure et pourtant, rien ne permet de la comparer. La pièce est vide de tout décor, nul homme se tient à ses côtés. On ne peut savoir ce qui l'habite. Pense-t-elle ? Pleure-t-elle ? Ressent-elle ?

Soudain, un chant mélodieux s'invite. La belle cille. Petit nez retroussé, mouvement imperceptible de ses mains fines. Les notes volent, s'accrochent à ses boucles brunes. Elles se font insistantes.

Belle, mystérieuse, troublée. Troublante.

Je vais m'immiscer dans ton secret. Chut... Ne proteste pas. Reste impassible, sage et docile. Je caresse l'étole que tu as négligemment laissé tomber. Elle est soyeuse. Sensuelle.

Ta grâce m'enchante. Le chant se promène allégrement, entourant ton corps fragile d'une aura de félicité. Un sourire se dessine sur ton doux visage.

Tu n'es plus seule.

Subitement, le temps s'immobilise. Silence. Recueillement.

Et je vois. Et j'entends. Le murmure de ta voix m'émeut. Frissonnante, désir retenu. Ton âme s'élève, aérienne et pure.

Dans la candeur du moment, un mot frôle les cieux. Il se fait écho. Jusqu'à l'infini.

Trois petites lettres s'impriment, nuages au-dessus de nos têtes :

OUI.

Afficher le commentaire. Dernier par STEFANNI le 31-01-2011 à 07h31 - Permalien - Partager
Je n'aurais jamais dû savoir que tu m'aimes Publié le Samedi 22 Janvier 2011 à 20:04:32

Image

 

Fin de course,

Essoufflée, apeurée, désemparée.

Presqu'inhumaine.

Transparente, inexistante.

Les poches vides d'avoir donné,

Une main tendue vers le néant.

Touchant terre,

Tatant la poussière,

Respirant ton air.



Volutes insaisissables

d'une cigarette inutile,

Volutes enviables

qui ont la liberté de voler,

Prenez-moi pour votre voyage.

Pour m'évaporer.



Là-haut, tout est beau.

Là-haut,

Légère, futile, belle.

Sortir de mon corps,

Planer, tournoyer, m'étourdir.

Oublier, pardonner.



Pourquoi dis-tu que tu m'aimes ?

Je ne veux pas que tu m'aimes.

Je ne connais pas l'amour.

Comment fait-on pour aimer ?



Je n'aurais jamais dû savoir que tu m'aimes.

 

 

Afficher les 2 commentaires. Dernier par dany de tara le 03-11-2017 à 09h51 - Permalien - Partager