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L'écriture pour m'exprimer

Parce que ma vie est une émotion

Vendanges Publié le Lundi 15 Août 2011 à 10:23:54

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Un soleil couchant.
De ses couleurs chatoyantes,
Il balaie un horizon sombre.
La lumière baisse,
Imperceptiblement,
Paresseusement,
Doucement.

Un demi-tour.
Comme sur un pas de danse,
Te retourner juste un peu,
Le temps de te voir.
Hier,
Qui a ressemblé à demain
Pendant un temps,
Il y a longtemps.

Septembre dans ton âme.
L'automne d'une vie
Qui te consume depuis la naissance.
Insouciance partie,
Furtivement,
Et qui revient.
Les saisons ont fait le tour du cadran.

Un soleil couchant.
Un demi-tour.
Septembre dans ton âme.

Le temps des vendanges
Te soumet à sa loi.
Dans ton panier,
Se bousculent les souvenirs.
Ton regard se fait doux,
Enveloppe les graines germées
D'un coton blanc et pur.

Récolte.
Promène ta main sur les fruits
Qui ont muri dans le secret de ton jardin.
Vendange et moissonne
Car quand le soleil sera couché,
Tu n'y verras plus rien.

Juste ce soir,
Prends ce que tu as chéri,
Ce qui est mort et ce qui a subsisté.
Il reste quelques graines
Que tu féconderas.
Un autre septembre viendra,
Le dernier,
Et tu vendangeras.
Ultime septembre,
Celui que tu légueras.

Afficher les 5 commentaires. Dernier par musica92 le 24-08-2011 à 19h38 - Permalien - Partager
Tea time Publié le Samedi 11 Juin 2011 à 18:23:51

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C'est cosy, doux, chaleureux.
Pas silencieux,
Respirations retenues.
La maîtresse de maison sourit.
La fin d'après-midi l'apaise.
So British.
Soleil timide, frais.

L'époux se détend,
Enveloppé dans le cuir du fauteuil.
Il écoute la maison
Qui parle à mi-voix.
Son feutré d'une journée ordinaire.

L'instant est sacré.
L'horloge sonne les cinq coups,
Le temps s'arrête, précieux.

Volutes de fumée
Qui planent au-dessus de la porcelaine.
Cliquetis de la cuillère,
Odeur légèrement âcre.
L'homme et la femme se rapprochent.
Le jour décline.

It is tea time darling.

Je t'aime.
Tu m'as manqué.

Afficher le commentaire. Dernier par jaidaihon le 04-11-2011 à 20h48 - Permalien - Partager
Aventures métropolitaines Publié le Samedi 14 Mai 2011 à 08:17:58

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La porte se ferme, tu restes sur le quai. Le métro était là, tu as entendu le signal sonore, tu t’es dit j’y vais, tu as couru mais malheureusement, les portes se sont fermées devant toi, et là, tu es un peu mal à l’aise car tu sens le regard des gens. Alors tu fais mine que ça n'est pas grave, tu continues sur ton pas élancé même si tu es dégoûté.

Le métro suivant arrive. Cette fois-ci, tu montes et tu te laisses tomber sur une banquette. Et puis... tu laisses ta place assise. Une personne handicapée ou une vieille dame. Tu fais semblant de ne pas voir dans un premier temps, et puis tu donnes ta place avec un large sourire en te disant que tu as fait une bonne action, mais que tu aurais préféré rester assis.

Parfois, tu t’asseois a coté d’un SDF. Tu arrives et tu vois qu’il y a trois places dans le carré de quatre. Dieu soit loué... Mais si tu n’as pas l’oeil vif, c’est ton odorat qui te rappellera que dans la vie, il ne faut jamais se précipiter.

Hier, tu as pris la ligne dans le mauvais sens. Et bien sûr tu as mis deux voire trois stations à t’en rendre compte car tu étais plongé dans ton téléphone. Attention : tu risques éventuellement de te retrouver au terminus de la ligne. Le réveil serait brutal.

Heureusement, tu es descendu pour reprendre le métro dans l'autre direction. Mais pas de chance : une bande de mecs bourrés, qui chantent et qui te cassent le crâne, squatte le wagon. Tu souris gentiment. La classe scolaire et le groupe de touristes blindés de valises finissent de te mettre les nerfs en pelote.

Et puis certains jours, plus de métro : un classique du genre. Tu te décides à prendre un taxi qui te coûtera dix fois plus cher qu'un ticket.

Il y a l'aventure qui te scotche à la porte, ton manteau coincé entre les deux battants. Tu te dis "chouette" car tu as réussi avec élégance à rentrer dans la rame in extremis. Mais tu es stoppé net dans ta course. Là encore, tu fais mine de rien et tu te demandes si quelqu’un a remarqué quelque chose. Tu seras libéré à la prochaine station, mais l’attente te semble interminable.

Si ta station est en travaux, c'est souvent pour plusieurs mois. Cela dit, sadomasomachin comme tu es, tu te dis que le bus comporte aussi son lot de désagréments. Et tu persévères à prendre ton métro malgré les déviations pour arriver au quai. Méfie-toi quand même, après 22 h tu risques carrément de trouver ta station fermée. Oui, parce que pour les ouvriers, travailler en pleine journée au milieu d'une bande d'excités, ça relève d'une mission de haut vol.

Et là, on arrive aux joies des grèves : métro blindé ou pas de métro du tout, les gens qui râlent, l’attente, la foule, et toi au milieu. Techniquement, si tu es de gauche ça te dérange pas… Si tu es de droite, tu te demandes pourquoi les grèves parce que finalement, ils ont les mêmes revendications que toi mais toi tu ne fais pas grève...

Après trois heures passées dans le seul métro qui roule et pendant lesquelles tu te dis que ça sera pire ce soir et que quand tu arriveras au travail, il sera l'heure de déjeuner, tu arrives à destination. Tu sors enfin de cet enfer. Mais en haut des marches, il y a le mendiant qui met mal à l’aise : en gros, il n'est jamais là au bon moment. Tu as envie de donner quelques centimes mais le trajet jusqu’à ton portefeuille te semble infini. Tu n'as pas envie de prendre les sous trop tôt, tu te dis que si tu donnes, c'est pour te donner bonne conscience. Si tu ne donnes pas, ça fait radin. Donc, au final, tu lui fais un sourire qui veut dire "bon courage".

Ces aventures métropolitaines sont des expériences vécues. Fort heureusement, pas tous les jours. Mais quand tu descends dans le métro, tu ne sais jamais ce qui t'attend et finalement, la plus grande aventure que tu puisses vivre, c'est d'arriver à bon port sans aucun souci. "Pour Charles de Gaulle Etoile, changez à Châtelet, ligne 1 direction Pont de Neuilly" est en soi une grande aventure car qui n'a jamais parcouru les changements de lignes à Châtelet ne saura jamais ce que marcher veut dire.

Afficher les 4 commentaires. Dernier par musica92 le 19-04-2013 à 14h42 - Permalien - Partager
6 juin Publié le Vendredi 6 Mai 2011 à 14:30:57

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C'était il y a bien longtemps,
Un temps de guerre.
Les vents portaient malheur,
Les âmes avaient peur.

C'était en juin,
Quand le printemps donne ses fleurs.
Mais dans les jardins
Point de rires d'enfant.

La France tremblait
Et ne vivait d'aucun lendemain.
Si le jour présent se finissait bien,
On craignait pour le suivant.

Et puis l'espoir a fait sursauter.

Des sauveurs, venus de la mer et du ciel.

Afficher les 3 commentaires. Dernier par Paule le 11-06-2011 à 21h41 - Permalien - Partager
Baiser cerise Publié le Dimanche 1 Mai 2011 à 18:57:30

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Vous vous dîtes expert.
Vous cultivez votre art.
Votre art ?
Mais quel est-il ?

Le baiser, dîtes-vous ?
Expliquez-vous.

Vous embrassez parfaitement.
Le baiser ne doit jamais être fait à la légère.
Vous vous assurez toujours
Que votre partenaire est confortable.
Votre baiser doit lui donner du plaisir.

Poursuivez, je vous en prie.

Vous vous devez d'être attentionné.
Les mots sont inutiles.

Je vois Monsieur
que vous ne doutez point de votre talent.

Laissez-moi parler.

Je n'ai jamais tâté de votre art.
Savez-vous pourquoi ?

Votre baiser est travaillé,
malaxé, pétri, réfléchi, pensé.
Votre baiser n'a pas de spontanéité.
Il est une étude.

Je vous le dis,
Vous n'avez aucun talent.

Voyez plutôt.

Voyez mes lèvres.
Toujours fleuries,
Toujours fruitées.
Un goût cerise.

Ces lèvres, Monsieur,
Attirent le baiser,
Le demandent, l'appellent et l'emprisonnent.

Votre baiser me fait fuir.
Mais si vous cessez de réfléchir,
Vous goûterez le mien
Et vous l'apprécierez.

Afficher les 2 commentaires. Dernier par Guy le 03-05-2011 à 20h25 - Permalien - Partager