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La déstabilisation du Golan par les djihadistes

inquiète l'armée israélienne

Jérusalem / Piotr Smolar / Le Monde 020914
Le Front Al-Nosra cible les casques bleus

chargés de contrôler le cessez-le-feu depuis 1974

 

 

 

Ils ont rampé la nuit, dans les collines, après deux jours de combats intenses. Ils ont refusé de déposer les armes face aux combattants islamistes du Front Al-Nosra, affiliés à Al-Qaida, racontèrent ensuite leurs supérieurs, fiers malgré la déroute.

Encerclés dans le campement de Rwihana, sur le plateau du Golan, à la frontière entre Israël et la Syrie, 40 membres philippins de la Fnuod, la Force des Nations unies chargée de surveiller cette zone tampon, ont réussi à s'extraire d'un piège redoutable, dans la nuit du lundi 1er septembre, avec l'aide militaire israélienne et syrienne.

Samedi, trente-cinq de leurs compatriotes, à Breika, avaient déjà été ramenés vers leur base, sains et saufs. En revanche, 45 soldats fidjiens, qui, eux, avaient choisi de déposer les armes face à l'adversaire, sont détenus depuis le 28 août par le Front Al-Nosra. Ce dernier demande l'acheminement d'aide humanitaire dans la région de Damas et de ne plus être classé comme organisation terroriste.

Pendant près de quarante ans, le plateau du Golan a été relativement calme. Puis la guerre civile a embrasé la Syrie, à partir de 2011, et les équilibres du passé se sont fissurés. Depuis plusieurs mois, les alertes se multiplient. Des tirs de roquette et de mortier, ou bien des salves d'arme automatique ont été déclenchés en direction d'Israël en provenance de la Syrie. Impossible d'établir clairement l'identité et les intentions des auteurs. L'armée israélienne choisit de répondre par le feu lorsque l'incident est jugé grave. Comme en juin, quand un adolescent de 15 ans est mort alors qu'il accompagnait son père, employé sur un chantier.

Dimanche, l'armée israélienne a abattu un drone syrien qui avait franchi la ligne de démarcation. Le modèle de l'engin et ses éventuelles capacités militaires n'ont pas été précisés. Le gouvernement s'est contenté de féliciter les forces aériennes pour leur vigilance et de poursuivre l'édification d'une imposante barrière de sécurité. La plupart des experts estiment que les rebelles syriens, éclatés en différents groupes, aux stratégies divergentes et aux ambitions parfois concurrentes, ont assez à faire face aux forces syriennes pour ne pas attaquer Israël de front.

Néanmoins, un nouveau degré d'alerte a été atteint le 27 août, lorsque des combattants d'Al-Nosra ont pris le contrôle du point de passage de Kuneitra, au prix d'intenses combats contre les soldats syriens, qui se poursuivent depuis. Plusieurs tirs de mortier ont touché le côté israélien.

Zone démilitarisée

Le plateau du Golan est une zone frontalière stratégique entre la Syrie et Israël, dont l'Etat juif s'est emparé après la guerre de 1967, avant de l'annexer en 1981. L'annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale. La Force des Nations unies chargée d'observer le dégagement (Fnuod) a été déployée en 1974 dans la zone tampon, démilitarisée, d'environ 70 kilomètres entre le mont Hermon et le Liban, au nord, et la rivière Yarmouk et la Jordanie, au sud. Son objectif : veiller au respect du cessez-le-feu entre Israël et la Syrie. Mais cette donne diplomatique ancienne paraît menacée.

La Fnuod compte près de 1 200 membres, originaires de six pays (Fidji, Inde, Irlande, Népal, Pays-Bas et Philippines). Plusieurs nations se sont déjà retirées à cause de la détérioration de la situation dans le Golan. Aujourd'hui, la question de la prolongation de la mission se pose avec acuité en raison de la multiplication des affrontements armés. L'Irlande a averti, lundi, qu'elle retirerait ses hommes si la mission n'était pas renforcée.

Sa remise en cause consacrerait les forces israéliennes en surveillant général de la zone. Mais l'alternative entre une victoire de l'armée syrienne et celle d'islamistes sunnites rêvant d'effacer les frontières régionales ne pousse guère Israël à faire un choix.

 

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