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rencontres islamo-chrétiennes

l'entreconnaissance

En Egypte, l’Etat islamique remporte son « premier vrai succès

en termes de cooptation »

Le Monde.fr | 10.11.2014 à 17h23 • | Propos recueillis par Hélène Sallon

 

Le groupe djihadiste égyptien Ansar Beit Al-Maqdis (« les partisans de Jérusalem ») a annoncé, lundi 10 novembre, son allégeance à l’Etat islamique (EI). Implanté dans la péninsule du Sinaï depuis 2011, le groupe a intensifié ses actions contre les forces de sécurité égyptiennes après la destitution du président islamiste Mohammed Morsi, le 3 juillet 2013. Fort de plusieurs centaines de combattants, le groupe a revendiqué de nombreuses attaques dans le Sinaï et jusqu’au cœur de la capitale égyptienne, faisant des centaines de morts. Dominique Thomas, spécialiste des mouvements djihadistes à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), décrypte pour Le Monde l’allégeance du groupe à l’EI.

 

 

Quelle signification revêt cette allégeance ?

Dominique Thomas C’est le premier vrai succès de l’Etat islamique (EI) en termes de cooptation de groupes dans la région. Auparavant, l’EI avait uniquement bénéficié du ralliement de petits groupes ayant fait dissidence ou d’individus. Avec Ansar Beit Al-Maqdis, il rallie un groupe qui a déjà trois ans d’existence, est très bien implanté dans le Sinaï et constitue le groupe phare de l’insurrection armée en Egypte. C’est une surprise de voir l’EI marquer son territoire en Egypte, qui est historiquement le berceau, la matrice d’Al-Qaida, avec des personnalités comme son chef actuel, l’Egyptien Ayman Al-Zawahiri.

Ansar Beit Al-Maqdis a toujours fait preuve d’indépendance vis-à-vis d’Al-Qaida. Il y a certainement eu d’intenses débats au sein de l’organisation, qui peuvent expliquer les ratés des derniers jours, les précédentes annonces de ralliement ensuite démenties. Dernièrement, des messages de plus en plus précis ont été adressés par les combattants égyptiens présents sur les fronts syrien et irakien – quelques centaines, mais leur nombre est difficile à établir – à leur contact en Egypte pour qu’ils rejoignent l’Etat islamique. Ces liens ont pu jouer. Certains de ces combattants étaient rentrés en Egypte il y a quelques mois et certains avaient revendiqué des actions au nom d’Ansar Beit Al-Maqdis.

Quels changements ce ralliement peut-il entraîner ?

C’est une victoire symbolique pour l’Etat islamique, qui ne change pas grand-chose sur le fond. Il n’y aura pas forcément d’arrivée de combattants en provenance de Syrie ou d’Irak. Le groupe est composé à 95 % d’Egyptiens, des gens qui appartiennent aux tribus du Nord-Sinaï et puisent leur effectif dans cet ancrage local. C’est une marque de reconnaissance à défaut d’avoir un impact en termes opérationnels.

Il faut voir si l’organisation va se ranger totalement aux décisions qui seront prises par l’EI. Cela pourrait, sur le terrain, se traduire par une radicalisation visible des actions d’Ansar Beit Al-Maqdis, sur le modèle de l’EI, comme l’élimination des civils qui se mettent en travers de sa route. Il pourrait également y avoir un effet domino dans la région, avec des ralliements possibles en Libye ou en Tunisie à l’EI. Il est trop tôt pour le dire. Un groupe comme Ansar Al-Charia en Libye reste très soucieux de son indépendance.

Les autorités égyptiennes vont poursuivre leur lutte contre le terrorisme, mais elles pourront désormais dire qu’elles combattent aussi l’EI. Cela pourrait amener l’Egypte à s’impliquer davantage dans la coalition internationale contre l’EI mais aussi, surtout, dans le conflit libyen. L’idée d’une coalition régionale pour lutter contre les groupes djihadistes est évoquée avec l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, mais l’idée est encore floue.

L’Egypte a intensifié sa campagne antiterroriste dans le Sinaï, à la suite d’une nouvelle attaque djihadiste le 24 octobre. Quel est l’état du rapport sur le terrain ?

Ansar Beit Al-Maqdis est dans une phase de résilience. Le groupe a subi des coups dans les opérations que les forces de sécurité égyptiennes mènent dans la péninsule. Il n’est plus capable de mener des actions hors de son territoire d’origine comme il a pu le faire par le passé au Caire, à Ismaïliya, etc. Ses dernières attaques remontent à quelques semaines avec l’exécution de collaborateurs et l’arrestation d’informateurs.

 

Il a envoyé des messages aux forces de sécurité et à leurs familles ainsi qu’aux tribus, pour les avertir qu’il continuerait à accroître ses actions contre les forces de sécurité et les appeler à se dissocier des autorités. L’intensification de la campagne antiterroriste des autorités égyptiennes pourrait avoir un impact dans sa capacité à se mouvoir et l’obliger à se disperser et à se camoufler. Elle dispose de soutiens dans les grottes du djebel Al-Arab, ainsi que dans le triangle autour de Cheikh Zouheir, mais il faut voir quelles sont ses connexions dans des secteurs plus urbains.

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À Rome, un Forum catholico-musulman sur l’éducation et la violence Publié le Mardi 11 Novembre 2014 à 11:41:59

À Rome, un Forum catholico-musulman sur l’éducation et la violence

LA CROIX 10/11/14 - 11 H 40

Lancé en 2007 à la suite de la lettre adressée aux responsables chrétiens par 138 intellectuels musulmans qui réagissaient au discours du pape Benoît XVI à Ratisbonne, le Forum catholico-musulman tient à Rome son troisième séminaire du 11 au 13 novembre. Le thème choisi est « Travaillons ensemble au service des autres ».

« Trois sujets seront abordés : l’éducation des jeunes, la mise en œuvre du dialogue interreligieux et comment contrer la violence pour le bien commun », précise le P. Miguel Ayuso Guixot, secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.

« Malheureusement, au nom de la religion, on commet des actes de terreur inacceptables. Face à la cruauté, il nous faut trouver les moyens de renforcer le dialogue au service de l’humanité : ces images d’une inhumanité inacceptable nous demandent des réponses précises et adéquates. »

Contexte de crise

Le premier séminaire, en novembre 2008 – sur le thème « Amour de Dieu, amour du prochain » – s’était déjà tenu dans un contexte de crise, né de la mauvaise réception, dans le monde musulman, d’un discours prononcé par Benoît XVI à l’université de Ratisbonne (Allemagne) sur la relation entre religion et violence.

Organisé en novembre 2011 en Jordanie, à proximité du lieu présumé du baptême de Jésus, le deuxième s’était déroulé dans un climat moins tendu sur le thème « Raison, foi et personne humaine ».

Désormais, les violences commises par des groupes se réclamant de l’islam en Syrie et en Irak, mais aussi au Nigeria et ailleurs, soumettent à nouveau le dialogue islamo-chrétien à de vives tensions.

La taille des délégations a été réduite

 Dans un communiqué diffusé le 12 août, le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a vivement appelé les « responsables religieux, surtout musulmans » à « condamner sans ambiguïté » les crimes commis contre « des chrétiens, des yézidies et d’autres communautés religieuses et ethniques numériquement minoritaires en Irak » et « à exercer leur influence auprès des gouvernants » pour qu’ils cessent, sous peine de faire perdre « sa crédibilité » au dialogue interreligieux.

La réunion se tiendra donc cette fois à Rome, dans les locaux du conseil pontifical. Pour des raisons « logistiques », la taille des délégations a été réduite : alors qu’elles comptaient chacune, jusque-là, 24 membres et 5 conseillers, elles n’en compteront plus cette fois que 12 de part et d’autres.

Rencontre prévue avec le pape

La délégation musulmane est, comme les fois précédentes, présidée par le prince Ghazi bin Muhammad de Jordanie et compte des représentants des différentes régions du monde de l’Indonésie au Maghreb, mais aussi d’Amérique du Nord.

Côté catholique, la délégation est présidée par le cardinal Jean-Louis Tauran et compte plusieurs collaborateurs réguliers du Conseil pontifical venant de diverses régions du monde, comme Mgr Ignatius Ayau Kaigama, archevêque de Jos et président de la conférence épiscopale du Nigeria.

Les participants devraient rencontrer le pape François au cours d’une audience privée.

Maintenir le contact

Prévue de longue date, cette rencontre montre le souci, de part et d’autre, de maintenir le contact et de trouver des remèdes à la violence commise au nom de la religion. Le grand imam d’Al-Azhar, principale institution de l’islam sunnite basée au Caire (Égypte), prépare, lui, pour début décembre, une conférence islamo-chrétienne pour « contrer le discours extrémiste ».

Enfin, les 18 et 19 novembre, le KAICIID (Centre international du roi Abdullah Bin Abdulaziz pour le dialogue interreligieux et interculturel) doit organiser à Vienne (Autriche), avec des invités « de haut niveau » venus du Moyen-Orient, une conférence sur le thème : Les responsables religieux contre la violence commise au nom de la religion.

 

Anne-Bénédicte Hoffner 

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Profanation de la Mosquée El-Aqsa à Jérusalem Publié le Lundi 10 Novembre 2014 à 23:14:24

Communiqué

 

Paris, jeudi 6 novembre 2014

 

Profanation de la Mosquée El-Aqsa à Jérusalem

 

La profanation de la Mosquée Al Aqsa à Jérusalem est une violation des règles de l’éthique et du caractère sacré de tout lieu de culte.

La Mosquée de Paris et la communauté musulmane regrettent et condamnent cet acte portant atteinte au respect de la dignité et de l’inviolabilité de ce Lieu Saint de l’Islam.

Sa symbolique intemporelle et éternelle est marquée au fond de la foi de tous les musulmans et doit rester un lieu respecté et protégé.

Le Saint Coran (Sourate 17 – verset 1, Al-Isra’) dit : « Gloire et Pureté à Celui qui de nuit, fit voyager Son serviteur [Muhammad], de la Mosquée Al-Haram à la Mosquée Al-Aqsa dont Nous avons béni l’alentour, afin de lui faire voir certaines de Nos merveilles. C’est Lui, vraiment, qui est l’Audient, le Clairvoyant. »

 

Docteur Dalil BOUBAKEUR

 

Recteur de l’Institut Musulman
de la Grande Mosquée de Paris

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Mort de l’essayiste et romancier Abdelwahab Meddeb (1946-2014) Publié le Lundi 10 Novembre 2014 à 23:12:59

Mort de l’essayiste et romancier Abdelwahab Meddeb (1946-2014)

Le Monde.fr | 06.11.2014 à 18h15 • Mis à jour le 06.11.2014 à 20h56 | Par Nicolas Truong

 

Photographie non datée d'Abdelwahab Meddeb, fournie par sa famille. Photographie non datée d'Abdelwahab Meddeb, fournie par sa famille. | Archives de la famille Meddeb

Poète, islamologue, essayiste et romancier, né en 1946 à Tunis, Abdelwahab Meddeb est mort à la clinique Bizet, à Paris, mercredi 5 novembre, d’un cancer du poumon. Grand érudit, pétri de culture musulmane et occidentale, il plaidait sans relâche pour un Islam des Lumières, un dialogue des civilisations face au choc des nations, des images et des représentations. Abdelwahab Meddeb a enseigné la littérature comparée à l'université Paris-X-Nanterre, dirigé la revue Dédale et produit l'émission « Cultures d'Islam », sur France Culture. Il est l'auteur d’une trentaine d’ouvrages, dont Talismano (Christian Bourgois, 1979), Contre-prêches (Seuil, 2006), Sortir de la malédiction. L'Islam entre civilisation et barbarie (Seuil, 2008), Pari de civilisation (Seuil, 2009), Printemps de Tunis, la métamorphose de l’histoire (Albin Michel, 2011) et une Histoire des relations entre juifs et musulmans des origines à nos jours (Albin Michel, avec Benjamin Stora, 2013).

Passionné par la littérature la plus exigeante, ce sont les attentats du 11 septembre 2001 qui conduisirent ce poète et romancier franco-tunisien à descendre dans l’arène des débats. « Si, selon Voltaire, l'intolérance fut la maladie du catholicisme, si le nazisme fut la maladie de l'Allemagne, l'intégrisme est la maladie de l'islam », écrivait-il en ouverture à La Maladie de l’islam (Seuil, 2002), son ouvrage-phare, dans lequel il invitait le monde musulman à balayer « devant sa porte » et à rompre avec la spirale de la violence et du ressentiment. Il ne cessa de combattre l’islamisme radical, tout comme le mépris ignare pour les musulmans dans lequel se complaisent certains intellectuels français.

« Je porte en moi la maladie de l’islam »

Une position singulière, qui lui valut d’avoir des adversaires dans chaque camp. Mais aussi de nombreux amis et soutiens, tels l’islamologue Christian Jambet, le philosophe Jean-Luc Nancy, l’historien d’art Jean-Hubert Martin, l’essayiste Olivier Mongin, ancien directeur d’Esprit, qui lui proposa d’entrer dans le comité de rédaction de la revue. Ou encore le musicien Michel Portal, qui vint jouer Mozart et Schubert et improviser à la clarinette dans sa chambre d’hôpital, afin d’apaiser les souffrances de cet irréductible amoureux des arts.

« Je porte en moi la maladie de l’islam », disait-il encore alors qu’il luttait contre son cancer. Dans une dernière tribune, parue le 9 octobre dans Le Monde à la suite de l’exécution de l’otage Hervé Gourdel, il enjoignait aux siens de « protester, en tant que musulman, ces horreurs puissent être faites en notre nom » et de ne pas cesser à « transmettre les merveilles de l’Islam ».

Pour lutter contre le littéralisme et l’intégrisme, séparer le politique du théologique, il propose de chercher dans la tradition du soufisme d’Ibn Arabi (1165-1240) notamment, la voie d’un islam ouvert à la pluralité des mondes. Cette préoccupation est au cœur du Portrait du poète en soufi, son dernier ouvrage, qui vient de paraître aux éditions Belin (181 pages, 19 euros), dans lequel un poète nomade s’adresse à Aya, sujet de son amour : « Quand tu donnes tu donnes tout/C’est la passion qui te meut. » Un vers qui va comme un gant à Abdelwahab Meddeb, qui fut toute sa vie animé par la passion de l’Islam et dévoré par sa maladie.

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les amis du Sahara Publié le Lundi 10 Novembre 2014 à 23:11:52
Vous trouverez sur le site ADS le billet mensuel de novembre 2014

 

consacré essentiellement à l'Assemblée Inter-diocésaine de l' Eglise Catholique d' Algérie,
avec la déclaration finale en 4 langues.
Bonne lecture,
la Rédaction du site ADS
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Site des Amis du Diocèse du Sahara :
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