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l'entreconnaissance

La Grande mosquée de Paris dénonce

les « crimes contre l’humanité » en Irak

 

Lors d’une conférence de presse, mardi 9 septembre, des responsables musulmans de France ont réaffirmé le droit des « chrétiens d’Orient à vivre sur leur terre ».

 

C’est, à dessein, dans l’enceinte même de la grande mosquée de Paris, que des responsables de l’islam de France ont souhaité, mardi 8 septembre, « condamner » les « crimes contre l’humanité » commis par l’État islamique au Moyen-Orient et « affirmer leur soutien » aux « diverses minorités de la région ».

Devant la presse, ils ont présenté un texte commun, intitulé « Appel de Paris », dans lequel ils affirment notamment et « sans ambiguïté le droit inaliénable de leurs frères chrétiens d’Orient, une des plus anciennes composantes de cette région, à rester et à vivre sur leur terre dans la dignité et la sécurité et pratiquer leur foi en toute liberté, comme cela a toujours été ».

Autour de Dalil Boubakeur, recteur de la Grande mosquée et président du Conseil français du culte musulman (CFCM), siégeaient également les deux vice-présidents de cette institution censée représenter l’islam de France – mais aujourd’hui bien mal en point –, Anouar Kbibech, président du Rassemblement des musulmans de France (représentant une partie des musulmans d’origine marocaine), et Ahmet Ogras, président du Comité de coordination des musulmans turcs de France. Étaient également présents deux des initiateurs du texte : Patrick Karam, ancien délégué interministériel pour l’égalité des chances des Français d’outre-mer sous Nicolas Sarkozy et président de la Coordination Chrétiens d’Orient en danger (Chredo), et Abderrahmane Dahmane, président du Conseil des démocrates musulmans et conseiller de Dalil Boubakeur. Ensemble, ils se sont aussi engagés, lors de la grande prière du vendredi, à faire lire dans les mosquées qu’ils représentent des textes condamnant la violence.

« Ceux qui arment des musulmans ne sont pas des musulmans »

L’initiative témoigne d’un souci de ces fédérations de se démarquer d’un islam fondamentaliste, radical et parfois violent, dont le discours séduit une partie de leurs jeunes fidèles. Mais elle révèle, en creux, les divisions du monde islamique.

Pour ces musulmans, majoritairement sunnites et malékites, l’islam wahhabite est le principal responsable. « Je ne suis pas d’accord avec les Saoudiens et les Qatariens. Ceux qui arment des musulmans ne sont pas des musulmans », vitupère Abderrahmane Dahmane, dont le pays, l’Algérie, « a eu à se battre contre cet islam-là ».

L’islam de France lui-même n’y échappe pas, puisque ni l’Union des mosquées de France, ni l’Union des organisations islamiques de France n’étaient présentes. Ce texte « constitue un démenti apporté à ceux qui s’efforcent d’établir des amalgames entre le terrorisme et la religion musulmane », a estimé le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, qui s’entretenait au même moment avec l’ambassadeur du Qatar.

 

Anne-Bénédicte Hoffner, LA CROIX 090914

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