Le monde découvre, avec horreur, la piraterie maritime avec l’attaque contre le PONANT. Beaucoup de nos concitoyens et certains responsables pensaient que Jack SPARROW était mort.
Encore une fois, réaction et non anticipation.
Il est vrai que nos pirates modernes ont su s’adapter. Ils profitent avant tout de la technologie moderne et surtout d’une quasi impunité. En effet, certains gouvernements sont bienveillants sans être réellement complices, d’autres sont tout simplement laxistes. Et enfin, ils agissent au vu et au su mais sans aucune publicité car il ne faut pas faire peur aux touristes, entre autres.
Encore une fois, la politique de l’autruche !
Pour ma part, lorsque je dispensais mes formations, ce sujet était abordé et cela, bien avant le PONANT. Je rappelle qu’il y a eu un précédent de piraterie maritime moderne avec l’Achille LAURO. On l’a oublié très vite.
Ce problème est connu des professionnels et des solutions sont proposées. J’espère que nous prendrons des mesures adaptées car répondre à une attaque avec des lances à incendie me semble toujours dérisoire pour ne pas dire criminel. Ceux qui emploient des marins et qui possèdent les navires ont une sacré part de responsabilité lorsque leurs employés sont assassinés. Idem pour les « tour-operators » qui proposent des voyages touristiques dans des zones à risque en faisant fi des recommandations gouvernementales.
Je pense qu’il est temps que l’honnête citoyen ait le droit de se défendre quand il est agressé et que l’état n’est pas en mesure de le défendre et que l’on écoutera les avis éclairés.
Il y a un juste milieu à respecter. La France est un pays où on ne manque pas de lois. Certains étrangers m’ont souvent dit, en souriant, que les français font des lois mais qu’ils ne les appliquent pas. Je suis assez d’accord.
La protection rapprochée fait rêver. Pour beaucoup, c’est l’agent qui est au plus près de l’autorité à protéger et qui est prêt à mourir pour elle. Est-ce vraiment cela ?
Tout d’abord, il y a peu d’Occidentaux prêts à mourir pour une personne ou une idée. C’est presqu’un suicide. Pour se suicider, il faut être désespéré, lâche ou courageux … En tout cas, il faut avoir une excellente raison. Il faut aimer, plus que tout, la personnalité et donc, c’est un dépassement de soi. On trouve cela chez une mère ou un père vis-à-vis de son enfant. Ca peut être la crainte ou la peur à l'égard de la personne protégée ou une confiance aveugle que l’on retrouvera chez l’homme de main. Pour certaine personne vouée à leur religion, c’est faire don de sa vie à Dieu. Elle sera une martyre.
Le garde-du-corps, comme on le nomme communément, est – il donc prêt à mourir? Ma première idée est simple: s’il meurt, qui protégera l’autorité ? Comment peut-on être sûr que l’on est prêt à se sacrifier pour quelqu’un ? Que penser de quelqu’un qui affirme cela sans sourciller ? Quelle confiance donner à ce professionnel ? On a souvent vu des sauveteurs ou autre héros agir au péril de leur vie. C’est souvent irréfléchi. Ils n’ont pas le temps de se poser cette question. Peut-être, en temps normal, auraient-ils affirmé ne pas être prêts à cette éventualité.
Nous avons vu que le client doit être vigilant. Comment peut-il se renseigner ? Il lui suffit, tout d’abord, en ayant le projet de contrat, la carte de visite ou la présentation de l’entreprise, de contacter la préfecture ou le greffe du tribunal. En effet, tous les documents doivent comporter l’article 7 de la fameuse et incontournable loi 83-629. C’est l’arrêté préfectoral qui autorise la société à exercer dans le domaine qu’elle a choisi : surveillance et gardiennage ou protection de personne. Il peut également appeler l’assureur qui couvre cette entreprise. Il lui confirmera ou démentira l’objet précisé. S’il n’a pas pu obtenir tous ces renseignements et qu’il a déjà en main le projet de contrat, il lui reste à confirmer que l’objet de la mission est d’assurer sa protection. Ce sera donc assurer la protection de M. X et non assurer la surveillance nocturne des établissements Y.
Notre loi est très restrictive. Pour les professionnels, elle est très claire. Pour le profane, elle est très floue. C’est ce que préfèrent ceux qui aiment nager en eaux troubles.