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Youth Ahead!

Ambition et Action.

En célébrant la journée mondiale de l’environnement, la communauté internationale confrontée à de multiples attentes de la part des populations de plus en plus alertes sur les questions environnementales, doit s’interroger aujourd’hui sur les moyens à apporter pour le renforcement des dispositions et des politiques de protection de l’environnement.



Or après le cinglant échec de la Conférence de Bali sur le changement climatique tenue en décembre 2007 et visant à élaborer une suite au Protocole de Kyoto qui prendra fin en 2012, l’on voit mal comment elle pourra dans les prochains mois donner un nouveau souffle à ce processus quasiment au point mort. Pendant près d’une semaine, toutes les attentions ont été emprisonnées à Rome où s’est tenu le sommet du FAO, les dirigeants du monde ont tenté de trouver des solutions à la crise alimentaire mondiale qui menace de déstabiliser des régions entières et de provoquer l’une des plus grandes famines de ce début de siècle. Ils ont tenté. Sans plus, sans moins. Cette journée mondiale aura été l’occasion de rappeler aux principaux acteurs – pollueurs - de la planète, leur responsabilité quant à la nécessité de parvenir à des accords sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la préservation des ressources naturelles et leur gestion rationnelle.

Il faut se souvenir que les changements climatiques sont l’un des facteurs déterminants dans la désertification, l’affaiblissement des agricultures dans les pays pauvres, la régularité des cyclones et la virulence des ouragans touchant principalement les régions d’Asie, d’Océanie et d’Amérique comme le récent cyclone Nargis en Birmanie dont le bilan ne cesse de s’alourdir. En effet, en gérant l’urgence à Rome les leaders mondiaux ont choisi de soigner les effets et non les causes. Le changement climatique est un problème de fond qui devrait constituer l’une des priorités de la communauté internationale. D’après le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), on estime que le changement climatique pourrait être à l’origine des bouleversements environnementaux, économiques et politiques majeurs au 21e siècle. Des inondations de plus en plus importantes, une sécheresse accrue et des incendies extrêmes, qui pousseront les populations à la migration. Ce qui aura un effet désastreux sur l’agriculture et la gestion des forets.

Avec le « petit » incident « nucléaire » survenu en Slovénie, l’Europe a montré que les craintes d’un accident nucléaire grave à la Tchernobyl ne sont pas totalement disproportionnées. Quand l’on sait les conséquences dramatiques dans le court comme dans le long terme, d’un tel accident sur les hommes et sur les écosystèmes, trouver une alternative au nucléaire est une question de survie pour l’ensemble de l’humanité. On pourrait en dire de même pour le pétrole qui atteint des sommets, encore inimaginables il y a peu de temps. Provoquant les angoisses que l’on connaît sur un avenir définitivement pris en otage par la préservation d’intérêts inavoués. La grogne des pêcheurs européens se joignant aux cris de détresse des paysans kenyans, thaïlandais et mexicains illustre le ras-le-bol général qui règne au sein de cette catégorie de personnes qui ne demande qu’à vivre décemment de leur travail.

La mode actuelle c’est de parler et de revendiquer « bio » et chacun de faire son « grenelle de l’environnement ». Si l’on peut se réjouir des progrès constatés dans l’éducation des masses aux questions environnementales : la nécessité d’appliquer au quotidien les règles de base pour réduire par exemple la consommation d’énergie et de l’eau, ou bien encore la pratique régulière du recyclage, l’utilisation des transports en commun pour les déplacements etc. Il convient de souligner que ces efforts aussi louables qu’ils puissent être, sans une révision des politiques énergétiques et une vulgarisation de nouvelles sources d’énergie dites propres, le monde ne vit que les débuts du pire. Et comme toute mode, la conscience verte vit son temps et finira un jour ou l’autre par lasser les populations qui en auront assez d’être les seules à payer l’ardoise lourde de l’immobilisme de la communauté internationale.

Ainsi, la journée mondiale de l’environnement montre que même si l’environnement hante l’actualité au point de faire croire aux gens que cette journée se fête tous les jours, il n’est pas encore pleinement incorporé dans l’élaboration des politiques nationales et régionales. Seule l’Union Européenne a lancé il y a quelques mois un plan historique sur la réduction des émissions de Co2. Un signe encourageant et significatif mais pour le moment incroyablement isolé.

Gérer la crise alimentaire en distribuant, honteusement, plus de 6 milliard de dollar, c’est faire semblant de croire que le problème se règlera aussi facilement. L’urgence ne devrait être qu’un prétexte pour pouvoir mettre sur la table les vraies questions et discuter des problématiques fondamentales pour notre planète.

La célébration de cette journée mondiale de l’environnement est intervenue à un moment crucial dans la prise de responsabilité des leaders mondiaux. D’un coté le baril de pétrole s’envole avec le pouvoir d’achat des populations et de l’autre on rend responsable les biocarburants de l’envolée des prix des matières premières agricoles, de plus en plus de personnes s’interrogent sur la place que l’on devrait accorder à la protection de l’environnement, devrait-elle se faire au détriment de l’autosuffisance alimentaire ? Une belle bataille qui a commencé à Rome et qui risque de durer longtemps. En attendant, des millions de personnes et des générations entières risquent d’être les prochaines victimes de l’inaction et des tergiversations de nos leaders.

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